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Varices: comment s’en débarrasser?

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Au-delà de leur aspect inesthétique, les varices peuvent entraver les activités quotidiennes et entraîner des complications cutanées et circulatoires. Si la fragilité veineuse ne disparaît jamais complètement, la méthode ASVAL permet de retirer les varices de manière très peu invasive.

Les varices, ces veines disgracieuses qui apparaissent sur les jambes, toucheraient 30 à 50% des femmes et 20 à 30% des hommes. Elles sont causées par une dilation des veines au niveau des jambes. Le sang dans les jambes doit en effet lutter contre la pesanteur pour remonter vers le cœur. Les varices apparaissent lorsque les valvules, qui empêchent le sang de refluer, ne ferment plus bien. L’ouverture de ces « clapets » provoque une augmentation de la pression dans les veines et celles-ci se dilatent, provoquant l’apparition de varices. 

Malheureusement, il existe peu de moyens pour prévenir leur apparition. « Quand on sait qu’on a des personnes dans la famille qui souffrent de varices, on peut essayer de préserver ses veines en mettant des bas de contention et en faisant de l’exercice physique, mais il est plus ou moins inéluctable de voir des varices apparaître quand on a des antécédents familiaux », explique Paul Pittaluga, chirurgien vasculaire et fondateur d’un centre de traitement chirurgical spécialisé dans l’insuffisance veineuse.

Désagréments

Le médecin conseille de consulter dès que possible. « Plus le problème est traité tôt, plus le traitement va être limité, et plus on va éviter l’extension du problème sur les réseaux veineux, étant attendu que quoi qu’on fasse, la fragilité veineuse va persister ». Au-delà de leur aspect disgracieux, les varices peuvent entraîner un nombre élevé de désagréments: démangeaisons, picotements dans les jambes, sensation de lourdeur, fatigue, etc.

Certains patients atteints de varices ne souffrent d’aucun désagrément: selon le chirurgien, il s’agit généralement de patients qui marchent beaucoup. « Lorsque vous marchez beaucoup, vous faites circuler le sang, et vous ne ressentez pas l’effet de la congestion. Mais mécaniquement, le problème s’aggrave. La principale complication des varices, c’est la phlébite superficielle. Plus le patient attend, plus il aura un réservoir variqueux important (l’ensemble des varices dans lequel le sang stagne) et plus il risquera de ressentir la congestion qui existe au sein de ces varices », indique le médecin.

Traitements de varices

Il existe plusieurs techniques pour supprimer les varices. Le traitement varie en fonction du type de varices et de la gravité de l’affection. L’objectif est de normaliser le fonctionnement des veines et de prévenir l’extension du problème et les complications éventuelles. D’après le chirurgien, la plupart des traitements consistent toutefois à supprimer la veine saphène (veine principale superficielle de la jambe) par chirurgie traditionnelle (stripping) ou par des techniques plus modernes (radiofréquence, laser, colle, mousse).

La méthode ASVAL (Ablation Sélective des Varices sous Anesthésie Locale) consiste à n’enlever que les veines superficielles malades, irrécupérables et à préserver au maximum la veine saphène. « En dehors du bénéfice de sa conservation pour le drainage veineux, la veine saphène pourra si besoin être utilisée pour réaliser un pontage vasculaire en cas d’artériopathie périphérique ou de problème cardiaque (coronaires) ultérieur », explique Paul Pittaluga.

Réalisée à l’aide de micro-incisions de la taille d’un trou d’aiguille, la méthode ne nécessite ni points de suture ni pansements postopératoires. Les patients peuvent reprendre leurs activités quotidiennes dès leur sortie de clinique et plus de 90% des patients reprennent le travail dès le lendemain de l’intervention.

Ce n’est que lorsque la veine saphène est trop endommagée ou que la maladie veineuse est très évoluée, qu’il n’est pas possible d’appliquer la méthode ASVAL. Seuls 10 à 15% des patients seraient concernés.

Risque de récidive de pratiquement 100%

Les varices ne se guérissent pas, souligne Paul Pittaluga. « Le risque de récidive est de pratiquement 100%, puisque la fragilité veineuse demeure. L’objectif de la méthode ASVAL n’est pas d’avoir un beau résultat dans six mois dans un an, mais dans cinq ans. Le but n’est pas de guérir le patient, mais qu’il n’ait plus jamais autant de varices que la première fois où il est venu consulter. En principe, il n’aura plus jamais de grosses varices ou de complications importantes ».

Cependant, le coût du traitement est entièrement à charge du patient, car la méthode ASVAL n’est remboursée ni en France, ni en Belgique, déplore le médecin. Il souligne le bénéfice médico-économique de la méthode : l’absence d’arrêts de travail et d’appareils laser coûteux permettraient à la sécurité sociale de réaliser d’importantes économies.

« Aujourd’hui, les destructions de la veine saphène se font surtout par laser endo-veineux ou par radio-fréquence. Ces techniques font tourner une industrie alors que faire de micro-incisions, enlever des varices avec un plan un peu compliqué ne fait pas tourner l’industrie, il n’y a pas de support financier pour faire des études. Il y a un biais énorme, car l’industrie du laser pousse énormément pour qu’on détruise les veines saphènes », conclut-il.

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