Vague de chaleur : attention à l’hydrocution
Pour supporter les températures élevées de la vague de chaleur qui traverse la Belgique, certains ne résistent pas à l’envie de piquer une tête dans l’eau bien fraîche. Problème : ce sont les conditions parfaites pour être victime d’une hydrocution.
Par ce temps de forte chaleur où le soleil est indétrônable dans le ciel bleu, il est tentant de sauter à l’eau pour se rafraîchir. Ce plongeon n’est pourtant pas sans risque, puisqu’il peut entraîner une noyade par hydrocution.
L’hydrocution est une sorte de malaise qui entraîne un arrêt cardiocirculatoire au contact de l’eau, quand la différence de température entre le corps et l’eau est trop élevée.
« L’hydrocution, appelée aussi choc thermique, est causée lorsqu’un corps est immergé dans de l’eau trop froide. Le risque est d’autant plus important que la différence de température entre l’air et l’eau est importante », détaille le François Gillard, médecin généraliste à Nandrin.
« Lorsque le corps est exposé à la chaleur, il développe certains mécanismes pour augmenter la déperdition calorifique : les vaisseaux sanguins périphériques de la peau se dilatent, et la fréquence cardiaque augmente« , poursuit le médecin.
Si l’eau n’est qu’à 18 degrés et que la personne s’est exposée au soleil à 35 degrés, son plongeon peut entraîner une diminution du diamètre des vaisseaux sanguins. Le sang n’a alors plus beaucoup d’espace pour passer, la fréquence cardiaque diminue rapidement. « Cela entraîne une diminution de l’oxygénation cérébrale et peut amener à une perte de connaissance, qui peut être dramatique puisque la personne est dans l’eau. Si le système cardiorespiratoire de la personne est déjà ébranlé cela peut provoquer un arrêt cardiorespiratoire » précise le docteur Gillard.
L’eau a une conduction thermique 20 à 25 fois plus rapide que celle de l’air, le corps humain se refroidit donc 20 à 25 fois plus vite plongé dans l’eau. Plus la différence de température est élevée, plus il y a un risque d’hydrocution et plus fort sera le choc thermique. Le risque est particulièrement important en cas de canicule quand les températures sont élevées. « Les personnes à risque sont les jeunes enfants et les personnes âgées. Les personnes qui présente des affections cardiorespiratoires comme des troubles du rythme cardiaque ou une insuffisance cardiaque sont également à risque« , met en garde le docteur Gillard.
Comment éviter l’hydrocution?
- S’immerger progressivement dans l’eau, commencer par se mouiller la nuque, puis les bras et les cuisses avant de pénétrer complètement dans l’eau
- Prendre une douche à température moyenne si nécessaire avant de plonger dans la piscine / la mer pour faire baisser la température corporelle
- Ne pas s’exposer trop longtemps au soleil avant de se baigner
- A la piscine, utiliser l’échelle pour descendre petit à petit dans l’eau au lieu de plonger
- Éviter l’alcool. « L’alcool augmente la vasodilatation périphérique (augmentation du diamètre des vaisseaux par dilatation) et diminue la vigilance », prévient le docteur Gillard.
Il est également déconseillé de se baigner seul.
Les symptômes de l’hydrocution
Les symptômes ou signes annonciateurs de l’hydrocution auxquels il faut être attentif sont des frissons, des vertiges, des nausées, des maux de tête, des tremblements, une sensation de mal être intense et parfois de la confusion. La personne peut aussi ressentir des démangeaisons, des crampes et des troubles auditifs ou visuels.
Comment réagir en cas d’hydrocution
« Le plus important est toujours de prendre soin de soi et d’éviter le suraccident. Soyez extrêmement prudent, et appelez toujours de l’aide avant d’aller aider la victime », conseille le médecin.
Ensuite, il faut sortir la personne de l’eau et la mettre hors de danger (à l’abri des rochers par exemple). « Il faut la sécher, la frictionner, la réchauffer et la couvrir d’un essuie et d’une casquette. Si elle perd connaissance mais qu’elle respire toujours, il faut la mettre en PLS (position latérale de sécurité) et appeler les secours« , précise François Gillard.
Si la personne ne respire plus, il faut appeler les secours (112 et une aide alentour) et commencer les manœuvres de réanimation cardiopulmonaire.
Emily Degrande
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