Une troisième dose de vaccin? Le patron de l’OMS dénonce la « cupidité » qui prolonge l’agonie du monde
Le patron de l’OMS a dénoncé la « cupidité » de ceux qui pensent déjà à l’injection d’une troisième dose de vaccin anti-Covid, dont la nécessité est loin d’être prouvée scientifiquement, quand une bonne partie du monde attend son premier vaccin.
« Si la solidarité ne fonctionne pas, il y a un mot pour expliquer la prolongation de l’agonie de ce monde, cette prise d’otage par le virus… c’est la cupidité », a dénoncé le directeur général de l’organisation onusienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l’issue du point de presse régulier de l’agence à Genève.
Sur un ton exaspéré, il a dénoncé le fossé mondial dans les livraisons de vaccins qui sont « irrégulières et inégales ». « Certains pays, certaines régions sont en train de commander des millions de doses de rappel tandis que d’autres n’ont pas pu vacciner leurs personnels soignants et les parties les plus vulnérables de leur population », avait dénoncé le dirigeant.
Le directeur de l’OMS et ses adjoints ont longuement critiqué les pays et industriels qui signent ces contrats pour les troisièmes doses. Ainsi le groupe pharmaceutique Pfizer/BioNTech a préconisé vendredi d’injecter une troisième dose de son vaccin pour le rendre plus efficace au moment où le très contagieux variant Delta provoque des flambées épidémiques en Asie et en Afrique et fait remonter le nombre de cas en Europe et aux Etats-Unis.
La cheffe scientifique que l’OMS, Soumya Swaminathan a affirmé lundi qu' »il n’y a pas de preuve scientifique qui suggère qu’on a besoin d’injection de rappel« , au-delà des doses initales préconisées.
De nombreux pays ont désespérement besoin de vaccins pour tenter d’endiguer une pandémie résurgente, mais les doses manquent au système international Covax, fondé par l’Alliance du vaccin et l’OMC entre autres, pour éviter l’inégalité vaccinale entre riches et pauvres.
Selon des données officielles collectées par l’AFP au 12 juillet, 3,35 milliards de doses avaient été injectées dans 216 pays et territoires. Dans les pays à haut revenu, 86 doses ont été injectées pour 100 habitant alors que dans les pays 29 les plus pauvres ce ratio tombe à une injection pour cent habitants.
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