Un plaidoyer pour la santé mentale en Belgique
Selon les rapports de l’OMS, une personne sur quatre souffre d’un trouble mental à un moment donné dans sa vie. En Belgique, une personne sur trois développe des troubles psychologiques (dépression, stress anxiété) en raison de son environnement.
1. La Santé Mentale dans toutes les politiques
La santé mentale n’est axée que sur les pathologies psychiatriques et ne prend pas en compte le bien-être de la personne. Les politiciens devraient en tenir compte, car de plus en plus de gens ne vivent pas dans un environnement favorable à leur bien-être. Plusieurs ministères devraient se rassembler pour trouver de bonnes solutions, car ces mêmes politiques contribuent aux problématiques en ayant une vision trop fermée. Les associations demandent un travail connexe dans d’autres secteurs comme le secteur du logement par exemple. En Flandre, une question-test se pose toujours après qu’une loi ait été votée : quel sera l’impact sur les personnes à la santé mentale fragile ?
2. L’implication des usagers et des proches à tous les niveaux
Catherine Jadin, membre de l’association Crésam qui se positionne plutôt du côté des proches et usagers de la maladie mentale, explique qu’une implication de ces parties est nécessaire dans le domaine des soins de santé. Ils doivent avoir leur mot à dire et ne plus être passifs. Une participation des proches et usagers est nécessaire dans le domaine de la santé mentale. Néanmoins, cette participation nécessite une reconnaissance des associations, et cette reconnaissance passe par des subsides.
3. Des pratiques de proximité
La proximité est également un élément clé dans la prise en charge des individus à la santé mentale fragile. Le travail communautaire décrit un certain nombre de pratiques en termes de prévention, de soins et des actions politiques actives. Il s’impose comme une aide complémentaire aux pratiques cliniques habituelles. Les associations demandent une meilleure organisation au niveau local et un financement réel pour faire la différence.
4. Une complémentarité entre soins ambulatoires et résidentiels
Les politiques ont la volonté de désinstitutionnaliser les soins de santé mentale et de les sortir du cadre hospitalier. Selon Daniel Mulier de Psytoyens, il est certes possible de vivre avec un tel handicap dans la vie, mais les soins hospitaliers restent cependant nécessaires pour maintenir le bien-être de certaines personnes atteintes d’un trouble de la santé mentale. Les politiques ont tendance à aborder la problématique sous un angle économique alors que cela mène généralement à des solutions linéaires. La santé mentale n’est pas unidirectionnelle et demande une prise en charge post-hospitalière. Les associations demandent une concertation entre le domaine politique et public pour permettre un meilleur traitement.
5. Les réseaux : Facilitateurs de soins
Les associations soulignent un manque d’investissement dans les soins post-hospitaliers pour les personnes atteintes de troubles mentaux. Certaines pathologies ne se soignent pas après quelques jours passés à l’hôpital, il faut parfois un long traitement. Il manque également de personnel pour subvenir aux besoins de tous ces gens. Ces réseaux de santé mentale sont très divers, mais beaucoup trop vagues à l’heure actuelle. Ils se constituent de services variés en tout genre (emplois, action sociale et santé mentale) et de modèles organisationnels complexes qui ne favorisent pas des réponses claires pour le futur. Il faut une meilleure communication entre patients et autorités. Le cheminement vers la guérison doit être mieux adaptés aux besoins de chacun.
6. Les nouvelles technologies au service de l’accessibilité et de la relation
Le plan d’action e-Santé de 2013-2018 avait comme but d’allier technologies et efficacité dans le domaine des soins de santé.
Les associations demandent une implémentation d’outils innovants, notamment destinés aux jeunes, pour leur permettre un meilleur accès aux soins de santé mentale, et aux questions qu’ils se poseraient. Ils proposeraient la subvention d’opérateurs qualifiés qui seraient à l’écoute des jeunes en détresse. Il faut un échange cohérent entre deux personnes.
7. Un investissement sérieux dans la santé mentale
La définition des maladies mentales n’a jamais cessé de changer. Lorsque vous vous cassez la jambe, 95% des médecins vous diront que vous avez la jambe cassée. Dans le cas de la maladie mentale, les avis varieront sans arrêt. Les définitions des troubles psychiques n’ont jamais cessé de changer de définition. Il est important pour ces associations d’investir dans la santé mentale pour permettre à tous ces gens de vivre heureux. Cela bénéficierait notamment à l’économie du pays. En Belgique, les problèmes de santé mentale coûtent plus de 20 milliards d’euros, soit plus de 5% du PIB. Au niveau européen, les coûts s’élèvent à 600 milliards d’euros.
Une chose est sûre, les demandes sont claires. Reste à voir si elles seront écoutées.
Vous pouvez retrouver le plaidoyer à l’adresse suivante: http://www.lbfsm.be/IMG/pdf/19_plaidoyer_fr.pdf
Thomas Bagnoli
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