Un chien pour lutter contre la dépression, une bonne idée?
Thérapie, antidépresseurs, mindfulness: il existe une panoplie de possibilités pour soigner une dépression. Pour l’Américaine Julie Barton, les quadrupèdes aussi peuvent résoudre le problème. Elle a écrit un livre sur le sujet intitulé « How my dog saved myself » (Comment mon chien m’a sauvée).
C’est une histoire poignante, une jeune fille est maltraitée par son frère agressif, elle cherche des relations destructrices, sombre dans la dépression, se voit prescrire des montagnes de pilules, et puis sa vie prend une tournure positive quand se produit « une collision entre univers » : Julie Barton, qui adore les chiens depuis toujours, décide de prendre sa vie en main en adoptant un chiot. Après une tentative ratée, elle visite une nichée de chiots et éprouve un coup de foudre pour l’un d’entre eux. Elle se sent « choisie ».
Depuis, Barton va mieux: elle a enfin le sentiment que quelqu’un la comprend (Bunker), elle a une raison de se lever le matin (Bunker est réveillé), de prendre l’air (Bunker doit faire ses besoins), et de chercher une maison (Bunker ne s’entend pas avec le chien de ses parents, chez qui elle habite temporairement). Elle arrive à Seattle et d’un coup , elle trouve un emploi, des amis et l’homme de sa vie. Tout est bien qui finit bien. (Bunker finit par mourir, « mais peut-être qu’il croyait que son boulot était fini »).
Morale de l’histoire: si vous êtes dépressif, prenez un chien. Et de préférence un golden retriever. Or – vous vous en doutiez – ce n’est pas si simple. « Beaucoup de gens qui souffrent de dépression peuvent à peine s’occuper d’eux-mêmes, et encore moins d’un chien », met en garde Lieve Meers, psychologue à l’Institut belge de l’Animal Assisted Therapy (BIAAT). Heureusement, il est possible de suivre une thérapie canine qui permet de ne plus adopter de quadrupède, mais de profiter de ses câlins. Il y a quelques années, j’ai cofondé le postgraduat « Interventies met assistentie van dieren » (Interventions avec assistance d’animaux) pour les psychologues, les kinésithérapeutes et les infirmiers, qui peuvent associer leurs connaissances à la force des animaux. »
Animal en peluche
Meers aussi fait appel aux chiens et aux chevaux dans sa pratique. « Souvent, ils constituent une porte d’accès au monde de mes clients. Récemment, j’ai reçu un adolescent qui n’avait pas du tout envie de thérapie. Mais en entendant qu’on travaillait avec des chiens, il était d’accord. Ainsi, il avait une histoire à raconter à ses copains. Et en jouant avec ce chien et en écoutant « son » langage, on a pu travailler à ses compétences sociales. C’est une perspective surprenante, qui nous permet parfois d’aller loin, même si ce n’est certainement pas une solution miracle ». « Il faut que le courant passe entre l’humain et le chien. Sinon, autant travailler avec un animal en peluche. Il faut d’ailleurs que le déclic vienne des deux côtés : chez nous, les chiens et les chevaux peuvent s’approcher quand on reçoit de nouveaux clients. S’ils ne sont pas intéressés, ils s’en vont. Mais s’ils restent, cela peut être le début d’une belle histoire. Pensez à quelqu’un qui suit une thérapie pour résoudre des problèmes de relation : si l’animal le choisit, il se sentira mieux. »
Stefanie Van den Broeck
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