Suspension d’AstraZeneca pour les moins de 56 ans : qu’en est-il de la deuxième injection ?
La Belgique a décidé de ne plus administrer le vaccin d’AstraZeneca aux personnes en dessous de 56 ans ces quatre prochaines semaines. Mais que se passera-t-il avec les personnes qui se sont déjà vu injecter une première dose ? « Il se peut que nous leur donnions un autre vaccin par précaution », déclare le spécialiste en vaccins Pierre Van Damme (Université d’Anvers) sur les ondes de VTM.
Van Damme souligne qu’il est encore trop tôt pour faire des déclarations majeures concernant l’impact de la suspension sur la campagne de vaccination. « À court terme, cela ne changera pas grand-chose, car nous sommes toujours en train de vacciner les personnes de plus de 65 ans », déclare-t-il. « Si la suspension est prolongée au-delà de quatre semaines, cela se traduira par deux à trois semaines de retard avant que la vaccination du groupe d’âge suivant puisse commencer. »
La décision de suspendre le vaccin fait suite à une enquête menée par le comité d’évaluation des risques (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA). Celui-ci conclut que la combinaison de caillots sanguins et d’un faible taux de plaquettes peur être un effet secondaire du vaccin d’AstraZeneca, bien que très rare. Pour Van Damme, il faut maintenant attendre de voir si des caillots sanguins se forment également chez les personnes qui ont déjà reçu une deuxième dose d’AstraZeneca. Pour cela, le Royaume-Uni est observé de très près, car de nombreuses personnes y ont déjà reçu les deux injections AstraZeneca.
Mais qu’en est-il des personnes de moins de 56 ans qui ont déjà reçu une injection du vaccin d’AstraZeneca dans notre pays ? Se verront-elles injecter une seconde dose dans un délai d’un mois ? « Il se peut que les chiffres aient montré d’ici là qu’il n’y a qu’un petit risque dès la première injection », déclare Van Damme. « Il se pourrait aussi que nous restions très prudents et que nous donnions un vaccin différent par précaution. L’Allemagne a déjà opéré ce changement et nous allons en tirer les leçons. Ce sont des expériences que les États membres partageront entre eux. »
Van Damme souligne qu’AstraZeneca est et reste un vaccin sûr. « Les avantages l’emportent toujours sur ces quelques petits risques. Ce vaccin est l’un des éléments permettant de contrôler la pandémie », conclut-il.