Spray, bracelet, diffuseurs: quel antimoustique est le plus efficace? © Getty Images

Spray, bracelet, diffuseurs: voici les protections antimoustiques les plus efficaces (et celles à oublier)

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Bracelet, prise, spray, huile essentielle… Quand il s’agit de choisir son antimoustique, le choix est souvent très varié. Mais si certains sont (très) efficaces, d’autres ne servent strictement à rien.

Les beaux jours sont (enfin) là… et les moustiques font, eux aussi, leur grand retour. Dans les rayons des (para)pharmacies et supermarchés, le choix d’antimoustique est large, autant sur quantité de répulsif que sur le format.

Plusieurs éléments peuvent influencer l’efficacité du produit et sa durée. C’est le cas, par exemple, de la température, du niveau d’activité de la personne, de la transpiration ou encore de l’exposition à l’eau. Globalement, plus la concentration est élevée, plus la protection est longue. Mais pour certains, ils seraient carrément inutiles.

Gadgets à ultrasons et applications: à oublier

Pour Test-Achats, la réponse est claire: les gadgets à ultrasons (bracelet, porte-clé…) ne fonctionnent pas, «ne gaspillez pas votre argent». D’après les fabricants, l’appareil émet une série d’ondes sonores à très haute fréquence que les moustiques trouveraient très gênantes. «Mais les recherches montrent que les ultrasons n’ont absolument aucun effet dissuasif sur les moustiques.» Selon des tests réalisés en laboratoire et les recherches de l’association belge de consommateurs, les ultrasons peuvent perturber les petits mammifères, mais pas les insectes. «Ils peuvent déranger votre chat ou votre chien, mais ils ne vous éviteront pas les piqûres de moustiques

L’UFC-Que Choisir, qui a également effectué des tests, confirme que les promesses antimoustiques des fabricants sont vaines. «Il est inutile de s’en équiper. Les bracelets n’évitent pas les piqûres et les ultrasons, ça ne marche pas, qu’il s’agisse d’un appareil à brancher ou d’un dispositif portatif à poser sur soi.»

Carton rouge également pour les applications sur smartphone, «elles sont absolument inutiles», estime Test-Achats.

Outre les bracelets à ultrasons, complètement inefficaces, il existe également des bracelets qui diffusent du produit. Un format pratique pour les enfants, par exemple. Mais qui n’est pas non plus jugé super efficace, car le répulsif est volatil et va se répandre dans l’air, sans forcément protéger la peau. Seule la zone où le bracelet est porté est donc à l’abri. «Nos tests ont montré leur absence d’efficacité», indique Test-Achats.

Prises et diffuseurs: ça dépend

Les diffuseurs branchés sur secteur ou par un câble d’alimentation agissent par microdiffusion, ventilation, échauffement ou brumisation. Pour l’UFC-Que Choisir, difficile de trancher: «Ils sont parfois efficaces, parfois moins. Tout dépend de leur composition. De plus, ils diffusent de l’insecticide en continu, on le respire toute la nuit.»

L’agence française des consommateurs met également en garde contre les dispositifs à LED, pas assez efficaces. Idem pour les bougies antimoustiques, qui dépendent plus du répulsif ou insecticide employé que du parfum à la citronnelle. «Seuls les répulsifs ambiants qui libèrent des substances actives reconnues pour leur efficacité ont une chance de tenir les moustiques éloignés.» Test-Achats n’a, pour se part, pas testé les prises et diffuseurs.

Sprays, roll-on, tubes et gels: le must, surtout avec la bonne concentration

Mieux vaut opter pour un spray, un gel ou encore un roll-on cutané. Appliqués sur la peau, ils permettent de modifier l’odeur corporelle et donc d’empêcher que les moustiques ne soient attirés. En 2022, Test-Achats a testé plus de 20 produits disponibles en Belgique. La conclusion est sans appel: un produit sur trois ne fonctionne pas. Il s’agit essentiellement de ceux dont la concentration en répulsif n’est pas suffisante. La bonne nouvelle est qu’il existe de nombreux produits qui fonctionnent bien, même très bien, note Test-Achats. Les roll-on permettent d’appliquer directement la crème, le gel ou la lotion, avec moins de pertes de produit que les sprays. Les risques d’effets secondaires sont néanmoins plus élevés.

Quel que soit le produit, la concentration de la substance active, le répulsif, est primordiale. Sont recommandés: le DEET, le citriodiol, l’eucalyptus citriodiora oil, l’icaridine et l’IR3535. Ces substances ont fait l’objet d’études sérieuses, qui confirment leur action. Le DEET et l’icaridine sont néanmoins les plus efficaces pour les voyages dans des pays où les moustiques transportent des maladies tropicales (malaria, dengue, etc.). Le taux idéal de DEET est entre 30 % et 50 %, un taux plus élevé ne permettant pas d’augmenter le niveau de protection. Par voie cutanée, plus de 50% est déconseillé. Il est conseillé aux jeunes enfants et aux femmes enceintes de ne pas utiliser de DEET à des concentrations supérieures à 30 %. Pour le citrodiol, la concentration idéale est entre 10 et 30%, et de 20% pour l’icaridine.

Solutions naturelles: pas vraiment utiles

Et les astuces de grand-mère? La citronnelle, par exemple, à ne pas confondre avec le citrodiol, n’est efficace que pendant quelques minutes. «En outre, il s’agit d’une substance allergène, susceptible de provoquer des réactions chez certaines personnes», note Test-Achats.

Le thym, le géraniol, la menthe poivrée ou le clou de girofle sont tout aussi inefficaces contre les moustiques, de même que les suppléments à la vitamine B, à l’ail ou à l’oignon. Idem pour les recettes naturelles à base de café, de mélisse ou encore l’homéopathie.

Une marque propose également des savons aromatisés à la citronnelle, mais Test-Achats les juge inefficaces.

Vêtements, ventilateur et moustiquaires: le truc en plus

Outre les produits, le vêtement ne doit pas être sous-estimé. Il permet de réduire la zone potentiellement ciblée. «Portez de préférence des vêtements, frais, amples et légers qui couvrent vos bras, jambes et chevilles», conseille Test-Achats. «Utilisez des moustiquaires pour vos portes et fenêtres.»

Le ventilateur peut également être une bonne option vu que les moustiques supportent mal les courants d’air et le vent.

Sept conseils pour bien appliquer un antimoustique

1. Ne pas appliquer sur une peau irritée, des plaies ou des coups de soleil

2. N’utiliser les sprays que dans un environnement ouvert ou bien ventilé

3. Appliquer sur la peau nue ou sur les vêtements, jamais en-dessous de ceux-ci

4. Ne pas vaporiser sur le visage directement, mieux vaut utiliser ses mains

5. Eviter tout contact avec la bouche et les yeux

6. Se laver les mains après utilisation

7. Laisser sécher la protection solaire avant d’appliquer de l’antimoustique

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