Isabelle Clair: «Chez les ados, c’est le triomphe du couple» (grand entretien)
Sociologue et directrice de recherche au CNRS, au sein de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Isabelle Clair a passé presque vingt ans sur trois terrains d’étude: en banlieue parisienne, en milieu rural – dans la Sarthe – et dans des quartiers bourgeois de la capitale française.
Entre 2000 et 2020, elle a interrogé plusieurs dizaines d’adolescents âgés de 15 à 20 ans sur le thème de l’amour et de la sexualité, et a suivi chacun d’eux durant trois ans. Il en ressort un travail de recherches inédit et cette observation: une norme sociale tenace, un modèle persistant, que n’a fait flancher ni le mouvement MeToo ni le regain du féminisme contemporain. A l’adolescence, quand se vivent les prémices des amours, filles et garçons rêvent d’être en couple. Hétérosexuel. Pour être un «vrai» mec, pas un «pédé», et pour prouver qu’on est une fille «bien», pas une «pute». Dans Les Choses sérieuses. Enquête sur les amours adolescentes (1), Isabelle Clair décrit finement à quel point ce moment d’éveil amoureux fabrique aussi du rejet, des réputations, et demeure soumis à de nombreuses injonctions et stéréotypes de genre. Un sujet peu étudié, faussement léger et, pourtant, empreint d’une gravité réelle.
La norme conjugale reste ultradominante: les personnes adultes qui vivent à deux sont mieux perçues.
Les amours adolescentes sont des choses sérieuses. Or, elles sont dévaluées par les adultes. Pourquoi?
Les jugements des adultes ne sont pas toujours tendres à l’égard des relations amoureuses adolescentes. Ils les disqualifient par gêne, parce qu’ils ont le recul, l’expérience et qu’ils évaluent le risque qu’elles ne durent pas. De la même façon, les jeunes m’ont parlé de leurs amours enfantines avec la même ironie. Or, les amours adolescentes sont des choses sérieuses. D’abord pour les adolescents. Entrer dans la vie amoureuse implique une entrée dans la sexualité. Ce moment cristallise des attentes, des désirs mais aussi des peurs et des dangers objectifs. Ce n’est pas anodin pour la suite: si ce qui se passe à ces âges ne clôt pas les destinées des jeunes, ce sont des histoires fondatrices qui imprègnent durablement leurs représentations et leurs espaces des possibles.
L’injonction au couple induit, selon vous, un tournant majeur dans la manière dont chacun doit soudainement approcher «l’autre sexe».
Le désir éventuel et la peur de l’inconnu pèsent sur ces premières expériences. Le terme «autre sexe» porte en lui une altérité très forte. En réalité, les filles et les garçons qui se côtoient longtemps sur les bancs de l’école ont vécu côte à côte, «ensemble séparés». Ils se mélangent peu tout petits, en primaire, dans les cours de récréation, en secondaire, dans les filières scolaires très genrées, et, dans les familles, grandissent selon des sociabilités et des activités genrées elles aussi. Pendant l’enfance et le début de l’adolescence, on apprend surtout à ne pas côtoyer l’autre sexe. Puis durant l’adolescence, tout à coup, il faut désirer l’autre, passer du temps avec lui… après avoir été encouragé à développer des goûts et des activités différentes. C’est un changement majeur de cet âge, notamment pour les garçons qui, socialement, sont censés prendre l’initiative de la séduction. Le fait d’être seul devient suspect. Si à 14 ans, il n’est pas trop grave de n’avoir encore rien vécu en la matière, plus les années passent, plus cela devient angoissant.
Si à 14 ans, une adolescente est «seule», elle est déjà perçue comme «célibataire»?
La norme conjugale reste ultradominante: les personnes adultes qui vivent à deux sont mieux perçues, plus riches et en retirent plein d’avantages. On pourrait penser que cela ne concerne pas les adolescents, mais, sur tous mes terrains d’enquête, vers l’âge de 14 ans, eux-mêmes commencent à se qualifier de «célibataires», à recourir au lexique, au vocabulaire du couple et de la conjugalité, quand bien même la majorité d’entre eux étaient déjà seuls avant. Mais ce que vient révéler l’adjectif «célibataire», c’est le changement de statut, d’enfant à célibataire, qui est vécu comme un manque. L’expérience du couple, entre 15 et 20 ans, devient ainsi un élément central de définition de soi: on est «en couple» ou «célibataire», on est dedans ou dehors.
C’est avant tout le couple hétérosexuel qui est recherché?
A l’adolescence, le couple est hétérosexuel et les premiers pas amoureux sont avant tout des apprentissages hétérosexuels. La valorisation de l’hétérosexualité, avec l’idée d’une complémentarité supposée naturelle des sexes, demeure très forte et pas seulement chez les jeunes. Lorsqu’ils arrivent à cette étape, ils sont déjà nourris de toutes sortes de représentations à travers divers biens culturels, de non-dits, de signaux implicites, y compris le regard des adultes sur les enfants qui adorent jouer à les mettre en couple: «As-tu un amoureux? Une amoureuse?» Ils doivent alors se confronter à la réalisation du stéréotype, d’une norme sociale qui est d’autant plus intimidante qu’elle n’est pas présentée comme telle, mais de façon implicite, comme des faits liés à la nature – bien que dans les familles de religion monothéiste, les messages peuvent être plus explicites. Cette norme demeure très forte parmi les 11-15 ans et tous les garçons homosexuels m’ont rapporté des difficultés au collège. Ils s’efforçaient de brouiller les pistes en s’affichant en couple avec une fille. Au lycée, excepté dans certaines filières littéraires, pas question pour les garçons gays de s’afficher, y compris dans les quartiers parisiens bourgeois. Et si plusieurs d’entre eux étaient en couple, ce dernier se formait avec des partenaires plus âgés, surtout à partir des réseaux sociaux, à l’abri des regards, quand la rencontre hétérosexuelle se fait au grand jour. Dans les milieux populaires où j’ai enquêté, je n’ai pas entendu de désirs et de contacts homosexuels. Ça ne veut pas dire qu’il n’y en avait pas, mais on n’en parlait pas.
Pour les filles, est-ce encore plus embarrassant?
Il y a une asymétrie assez forte entre l’homosexualité féminine et l’homosexualité masculine. En banlieue parisienne et au sein des classes populaires rurales, aucune adolescente ne m’a rapporté ce type d’expériences sexuelles. Pour les filles, les relations sexuelles sont plus invisibles, mais moins réprouvées au sein de la bourgeoisie, à condition que cela reste de l’ordre de l’expérimentation et de la parenthèse. Aucune ne se disait lesbienne. Elles craignaient de se fermer le désir des garçons. L’homosexualité féminine, faisant l’objet de moins de dégoût physique et pouvant susciter partout l’objet d’un fantasme pour les garçons hétérosexuels, est aussi plus difficile à affirmer qu’elle revendique ou semble revendiquer une sexualité sans homme.
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Afficher son homosexualité demeure difficile, mais, peut-être, moins dans la bourgeoisie progressiste, au sein de laquelle vous observez une attitude de gayfriendliness.
Au sein de la bourgeoisie progressiste, la gayfriendliness, l’acceptation de l’homosexualité, est devenue une «morale de classe», un enjeu de distinction sociale, en particulier à l’égard des classes populaires. Se prévaloir de cette attitude gay friendly relève donc d’un positionnement politique et social. En revanche, partout, les couples de garçons sont peu acceptés. L’homosexualité masculine ne va pas de soi, nulle part, en particulier à propos des adolescents.
A quoi ressemblent ces couples adolescents?
Ces premières expériences sont parfois seulement faites de mots: «Oui, je veux bien sortir avec toi», sans contact physique, sans autre émotion que de pouvoir se dire que «c’est arrivé à moi». On parade quelques jours dans la cour, jusqu’à la rupture, faite de mots aussi: «Je casse.» Parce que rien ne se passe, parce que l’intérêt des autres retombe, parce qu’il y trop de gêne ou parce que le temps passé en récréation avec l’autre est du temps volé aux amitiés. Le premier baiser arrive autour de 14 ans et le premier rapport sexuel autour de 17 ans, un âge qui ne bouge pas vraiment depuis des décennies. Il n’y a pas de cohabitation, bien sûr, pas de cadre juridique, de biens communs ni d’enfants. Ce qui caractérise les couples adultes. Pour les couples adolescents, cette forme conjugale n’est pas atteignable. Il y a dès lors quelque chose de l’ordre de l’artifice, d’un mime non abouti de la vie adulte. Se téléphoner tous les soirs ou presque, s’écrire en fin de journée, éventuellement la nuit, permet de maintenir le lien. En cela, les relations amoureuses adolescentes s’entretiennent aussi à travers les écrans.
Au sein du couple lui-même, il est attendu des filles et des garçons qu’ils remplissent un rôle particulier…
Le couple permet aux filles, qu’elles soient ou non amoureuses, d’échapper aux stigmates de la «pute», leur assure un cadre de respectabilité à l’activité sexuelle. Il y a en effet une morale amoureuse beaucoup plus forte à l’égard des adolescentes, selon laquelle il est attendu des filles qu’elles lient sentiments, conjugalité et désir sexuel. Il faut aimer et être en couple pour pouvoir coucher. Il en va tout autrement pour leurs homologues masculins. Pour les garçons, le couple leur permet d’affirmer qu’ils sont des «vrais mecs», autrement dit, qu’ils ne sont pas «pédés». Par ailleurs, ils ne sont pas, eux, contraints à respecter cette morale amoureuse. Ils sont même encouragés à savoir dissocier les trois aspects et peuvent davantage multiplier les expériences sexuelles n’impliquant ni couple ni sentiments. Ce qui ne veut pas dire que les filles sont toujours amoureuses et les garçons, jamais. Mais les attentes sociales sont différentes pour les unes et pour les autres.
On attend des filles qu’elles lient sentiments, conjugalité et désir sexuel. Il en va tout autrement pour les garçons.
Le couple rend également désirable.
Etre en couple offre la preuve que l’on est désirable et que l’on désire l’autre sexe. C’est pourquoi je parle du couple comme d’une parade à l’adolescence avec un double sens. Il s’agit à la fois d’une mise en scène de soi valorisante et d’une arme pour contrer le discrédit des stigmates de la pute et du pédé.
Comment drague-t-on à ces âges?
Les réseaux sociaux ne sont que rarement des lieux de rencontre amoureuse. A l’exception des couples gays, les rencontres se déroulent au grand jour, en face à face, au sein de l’espace scolaire ou dans des fêtes. Les suites de la rencontre initiale peuvent se développer sur les smartphones, par le biais d’applications de messagerie, où se joue en grande partie la drague. Les adolescents parlent beaucoup, énormément, s’envoient des dizaines de messages par jour, avant qu’il se passe quelque chose. Ce faisant, les attentes stéréotypées dictent largement un script précis: le garçon qui prend l’initiative, la fille répond, ne dit pas oui tout de suite, mais sans trop tarder non plus. Chaque étape du scénario est codifiée: donner son numéro, son «Insta». Au moment du passage à l’acte, là encore, le garçon doit prendre l’initiative, être toujours «prêt». Pour lui, il n’y a pas de possibilité de douter, d’avoir peur de se prendre un râteau ni d’attendre, même s’il n’a pas forcément envie tout de suite. La fille, elle, doit attendre d’être «prête», répondre d’une certaine façon et rester dans une forme de réserve. Dès ces âges-là, il revient aux filles de faire vivre le couple: nourrir le lien, organiser les sorties…
La question de la réputation prend beaucoup de place dans leurs discours.
En ce qui concerne les filles, outre le couple, c’est le fait d’avoir un ou des hommes dans leur entourage qui leur confère de la valeur. Une fille qui n’a pas dans son entourage proche un homme respectable, pas de grand frère dans les cités, pas de père partout, c’est-à-dire les filles de femmes dite «seules», est plus facilement stigmatisée, elle risque plus de voir sa réputation remise en question. Elle n’est pas appropriée par un homme dans un lien privé et, donc, elle appartient à tous. Dans les classes populaires, c’est dit crûment, dans la bourgeoisie, en des termes plus choisis.
Vous observez que la dynamique du consentement est manifestement très intériorisée par les filles comme par les garçons.
Aujourd’hui, le mouvement MeToo a rendu le consentement plus explicite. Mais il ne s’agit pas du tout d’un mot nouveau. La question du consentement était déjà posée à travers l’idée qu’une fille «bien» doit faire attendre les garçons et que le garçon doit attendre qu’elle soit prête. Elle lutte contre un script sexuel qui bouge lentement et repose sur le postulat de la prise masculine et du don féminin, celui-ci survenant au bout de l’attente. Il revient aux garçons de prendre l’initiative et insister, et aux filles de se cantonner à la réponse. Comment savoir si le consentement est réel? Les filles disent à un moment qu’elles sont prêtes, mais elles ne disent pas, contrairement aux garçons, qu’elles ont envie. Dans toute cette transaction, leur propre désir passe après. Il y a encore l’idée qu’il ne faudrait pas trop les faire attendre, qu’on se force un peu – quand on n’est pas forcée tout court. Or, l’idée de consentement repose sur l’égalité des désirs. L’anthropologue féministe Nicole-Claude Mathieu a identifié cette injonction contradictoire selon ces termes célèbres: «Ne pas céder est une norme et en même temps céder est une norme.» Les études de grande échelle sur la sexualité montrent d’ailleurs que les femmes devenues adultes sont très nombreuses à regretter leur «première fois»: c’était trop tôt, ce n’était pas la bonne personne…
La figure de racaille reste valorisée et, étonnement, sur vos trois terrains d’exploration
La figure de la racaille m’a beaucoup frappée par sa récurrence. Je l’ai trouvée sur tous mes terrains et jusque dans la bourgeoisie. La racaille, c’est la figure contemporaine du bad boy, un garçon issu de la classe moins élevée, de l’immigration, qui est craint, violent et, en même temps, est populaire, fascine car c’est une figure de transgression. Or, à cet âge, la transgression est valorisée, y compris chez les filles et les garçons des quartiers parisiens bourgeois. Dans la cité, cela ne m’a pas tellement surpris. Le bad boy est celui qui se défend, qui tient tête à la police. En milieu rural, c’était plus surprenant. Cela tient à une jalousie de classe. Les jeunes ruraux se plaignent d’être absents de l’espace médiatique. Pour eux, la racaille possède une puissance politique d’expression et d’affirmation de soi. A leurs yeux, la racaille est un garçon de classe populaire comme eux, c’est le héros des films, un gars puissant et inquiétant peut-être méprisé, sur fond de racisme. Dans la bourgeoisie parisienne, la figure de racaille est plutôt réappropriée sur le plan culturel et esthétique, à travers des emprunts lexicaux et musicaux comme le rap, ou vestimentaires. Comme porter du Lacoste, par exemple, tout en s’inscrivant dans un jeu de distinction, puisque chez les jeunes bourgeois, on ne portera pas le même polo mais du haut de gamme. Cela se traduit également par des photos, des vidéos où des garçons et parfois des filles font les racailles, «miment» la racaille et se mettent en scène et habitent, quelques secondes ou quelques minutes, le look de la racaille. Mais partout ce qui l’emporte, c’est que la racaille, c’est un vrai mec!
Et donc un stéréotype de virilité?
La racaille est valorisée en ce qu’elle incarne une masculinité absolument hétérosexuelle, au-dessus de tout soupçon. C’est là qu’il y a de l’ambivalence. Passant pour le dernier ou le pire des machistes de notre société, la racaille est apparue comme un objet d’identification, y compris dans les milieux où la violence de genre et l’homophobie se disent de manière euphémisée, comme dans la bourgeoisie parisienne.
Cette racaille n’a pas d’équivalent féminin?
Non, car quel que soit le milieu, l’idéal de féminité est «classe» et associé à une position sociale élevée.
Qu’en est-il des ruptures amoureuses chez ces jeunes couples?
Elle peut être synonyme de chagrin et de perte pour la personne qui est quittée. Mais un sentiment surprend souvent les jeunes quand ils rompent: ne rien ressentir, à part un espace de liberté qui s’ouvre à nouveau. Les garçons peuvent dire beaucoup plus facilement qu’ils vivent le couple comme un enfermement, sans doute parce qu’il est plus légitime pour eux de parler du couple comme d’un problème. Je pense que beaucoup de filles se sentent aussi enfermées, mais elles ne le formulent pas ainsi. Cette asymétrie dans les possibilités de prendre ses distances avec le couple s’est retrouvée partout.
Pour les filles, la rupture se révèle plus coûteuse.
Lorsque le chagrin s’accompagne de la colère, celle-ci possède une forme sociale, l’insulte sexuelle, dont seuls les garçons peuvent user. Une partie de la conjugalité reste construite sur l’idée d’appropriation des filles par les garçons. En rompant, elles sortent de l’appropriation privée et les hommes peuvent considérer qu’elles sont de nouveau à la disposition de tous. Les garçons qui ne supportent pas, ou mal, la rupture peuvent continuer à se sentir propriétaires. Cela leur permet de traiter leur ex-copine de «pute» sur les réseaux sociaux, dans la vraie vie, et de se sentir dépréciés si elles couchent avec d’autres après eux. Sortir du couple expose les filles à devoir endosser une image dégradée et à mener un travail pour regagner une respectabilité. A nouveau, le garçon s’en sort mieux: quand il quitte, il ne risque rien de tel.
Les injonctions normatives de genre, communes à tous les milieux sociaux étudiés, sont tout de même plus ou moins contestées.
Cela ne veut pas dire que rien ne change, au contraire. Elles changent mais pas comme on l’imagine. Non, les adolescents d’aujourd’hui ne sont pas tous non binaires, ni fluides sexuellement. Dans la pratique, la majorité d’entre eux reste dans la norme dominante. Certaines choses, parce qu’elles ont été rendues visibles et parce qu’elles sont arrivées à la conscience d’une quantité massive de gens, restent prégnantes. Je pense notamment à une remise en cause des normes conjugales, amoureuses et sexuelles, mais davantage à partir de la vingtaine. L’adolescence est encore un âge d’apprentissage et de balbutiement. L’inexpérience est plus paralysante qu’audacieuse.
(1) Les Choses sérieuses. Enquête sur les amours adolescentes, par Isabelle Clair, Seuil, 400 p.
Bio express
Naissance, le 3 juillet, à Paris.
Soutient sa thèse à l’université Paris-Descartes: «Amours sous silence: la socialisation amoureuse des jeunes de milieux populaires.»
Publie Les Jeunes et l’amour dans les cités (Armand Colin) et entre au Centre national de la recherche scientifique (CNRS).
Publie Sociologie du genre (Armand Colin).
Directrice de recherche au CNRS, au sein de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux.
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