Sept questions que vous n’osez pas poser à votre gynécologue
La plupart des gens n’ont pas envie d’aller chez le gynécologue. Pourtant, selon la gynécologue Mieke Kerkhof, il n’y a pas de raison d’avoir honte : « Aucune question n’est stupide, sauf celle que l’on ne pose pas. »
Mon travail est fait de communications intimes« , déclare la gynécologue Mieke Kerkhof. « Les patientes ressentent de la gêne, aussi bien lors d’une conversation habillée que lors d’un examen gynécologique. Entre une question et une réponse, il y a toujours une zone de tension. Combien de fois entends-je quelqu’un dire : ‘C’est peut-être idiot de ma part, mais…’, avant de poser une question. Ma réponse est toujours la même : ‘Aucune question n’est stupide, sauf celle que l’on ne pose pas' ».
Parce que toutes les femmes (et tous les hommes) ne se rendent pas systématiquement chez le gynécologue, Mieke Kerkhof a rassemblé plus de 80 questions sur la santé féminine dans le livre Kunnen eierstokken echt rammelen? (Les ovaires peuvent-ils vraiment s’agiter ?). La gynécologue et auteure répond sans complexe et avec humour à des questions peu communes, ainsi qu’à celles que les patientes n’osent pas souvent formuler elles-mêmes.
Elle admet cependant que « malgré la grande qualité de la science médicale, les médecins ne savent pas tout. Une attitude humble à l’égard de Mère Nature s’impose ».
1. Est-il dangereux d’avoir beaucoup de relations sexuelles pendant la grossesse ?
Miele Kerkhof : « Autrefois, certains gynécologues interdisaient le sexe à une femme enceinte pendant toute la durée de sa grossesse. Il valait mieux ne pas ‘trop s’amuser dans le vestibule’. Cette interdiction n’était étayée par aucune preuve scientifique. Un conseil peu judicieux, d’ailleurs, car neuf mois sans sexe n’ont pas profité à beaucoup de couples. Aujourd’hui, nous disons : avoir des relations sexuelles pendant la grossesse, c’est bien. Même si la libido de la femme enceinte peut varier. Les hommes, quant à eux, peuvent craindre de nuire à l’enfant. Cette crainte est compréhensible, mais injustifiée : l’enfant est entouré en toute sécurité par le col de l’utérus, les membranes et le liquide amniotique. Il existe des exceptions aux conseils actuels : si le placenta se trouve juste devant la sortie de l’utérus, il est préférable de ne pas avoir de rapports sexuels avec pénétration pendant un certain temps, car il pourrait y avoir des saignements importants. De même, si la poche des eaux s’est rompue, il n’est pas judicieux d’avoir des rapports sexuels en raison d’un risque accru d’infection. Avec un bébé en retard de croissance, bivouaqué dans peu de liquide amniotique, l’orgasme peut provoquer une détresse fœtale car l’utérus se contracte et peut angoisser l’enfant. »
Parfois, un ou plusieurs préservatifs sont laissés sur place. Les bouchons de déodorants, qui ont été utilisés à des fins de masturbation, sont difficiles à enlever parce qu’un vide s’est créé.
2. Quelque chose peut-il disparaître à l’intérieur du vagin ?
Miele Kerkhof : « Si vous imaginez qu’un enfant d’au moins trois kilos passe par le vagin lors de l’accouchement, vous savez quel est l’espace disponible dans la cavité vaginale. Toutes sortes de choses s’y glissent, mais rien ne disparaît. En effet, de l’autre côté, le col de l’utérus est fermé et ne présente qu’un trou minuscule. Le vagin offre de la place pour un pénis, un vibromasseur ou d’autres jouets sexuels, un tampon, une coupe menstruelle et un anneau pour soutenir un prolapsus (NDLR: une descente d’organes). Ce sont les choses « normales ». Les trafiquants de drogue y cachent leurs marchandises, comme des boulettes de cocaïne. Les pires choses que j’ai connues sont des éclats de verre de bière, qui avaient causé beaucoup de dégâts. Parfois, un ou plusieurs préservatifs sont laissés sur place. Les bouchons de déodorants, qui ont été utilisés à des fins de masturbation, sont difficiles à enlever parce qu’un vide s’est créé. On trouve également des applicateurs de tampons, ainsi que des morceaux de concombre ou de banane. »
3. Les hommes sont-ils également ménopausés ?
Miele Kerkhof : « Il n’existe pas d’équivalent clair de la ménopause chez l’homme. La soi-disant ‘pénopause’ n’est guère prise au sérieux, la science n’en sait rien. Les hommes vieillissent aussi, leur corps change, mais de façon beaucoup plus progressive. À partir de 30 ans, ils perdent 1 % de testostérone par an. Cela peut s’accompagner de symptômes : problèmes d’érection, problèmes de prostate, perte de cheveux, perte osseuse, baisse de l’audition et de la vision, morosité, crise de la quarantaine et léthargie. Les hommes et les femmes commencent à se ressembler de plus en plus à cause de ces signes de vieillissement. Cela peut paraître guindé, mais c’est justement parce que les besoins sont les mêmes qu’ils se rapprochent, ce qui favorise les moments de qualité. Vieillir n’est donc pas une catastrophe, mais plutôt une nouvelle phase agréable. »
4. Y a-t-il plus de naissances à la pleine lune ?
Miele Kerkhof : « Plusieurs études ont été menées pour déterminer s’il existe un lien entre l’accouchement et la position de la lune. L’attraction de la lune affecte les marées, le flux et le reflux. On a donc pensé que la position de la lune aurait également un effet sur le corps humain. Rien n’est moins sûr. Les données de diverses cliniques ont été soigneusement comparées et rien ne semble confirmer l’affirmation selon laquelle plus d’enfants naîtraient en période de pleine lune. Pourtant, cette croyance persiste obstinément, sans doute parce que les gens aiment ce genre de lien. »
5. Pourquoi les hommes deviennent-ils gynécologues ?
Miele Kerkhof : « Il est tout à fait injuste que les gynécologues masculins soient considérés comme des voyeurs. La notion de distance professionnelle est inculquée à tous les médecins au cours de leurs études. Garder la distance tout en conservant l’affection et l’intérêt sincère, voilà ce qu’est la médecine. En fait, le sexe du gynécologue ne devrait pas avoir d’importance, mais il est compréhensible que les patientes pensent autrement. Beaucoup se sentent plus à l’aise avec une femme gynécologue. Les gynécologues femmes peuvent être plus empathiques. Elles savent ce que signifient les menstruations et nombre d’entre elles ont déjà été enceintes. D’un autre côté, les hommes aussi, même s’ils n’en ont pas fait l’expérience physique, guident les femmes avec compassion et professionnalisme. Tous les chirurgiens n’ont pas non plus cédé leur appendice, ce qui ne les empêche pas de bien faire leur travail. »
Soyez donc intelligente et ne vous laissez pas tenter par la publicité. Rincez votre vagin à l’eau tiède, uniquement sous la douche ou dans le bain.
6. Comment se laver le vagin ?
Miele Kerkhof : « Le vagin est autonettoyant. Il existe un environnement vaginal très ingénieux qui maintient le vagin en bonne santé. Le pH (acidité) idéal est d’environ 4. À ce niveau d’acidité, un bon équilibre de bactéries normales se développe, ce qui permet de contrôler les bactéries pathogènes. Lorsque le sperme pénètre dans le vagin, le pH augmente. Lorsque vous vous lavez avec un savon ordinaire ou que vous utilisez des « produits d’hygiène » vantés dans le commerce, comme un savon vaginal spécial ou un spray intime, le pH augmente également. C’est alors que les problèmes commencent : des infections fongiques tenaces en sont souvent la conséquence. Le vagin peut devenir rouge vif ou provoquer des démangeaisons. Vous voulez sentir bon en bas de chez vous, mais vous obtenez l’effet inverse. Soyez donc intelligente et ne vous laissez pas tenter par la publicité. Rincez votre vagin à l’eau tiède, uniquement sous la douche ou dans le bain. »
7. Quelle est la question la plus fréquemment posée au gynécologue ?
Miele Kerkhof : « Docteur, puis-je garder mes chaussettes ? »
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