Se soigner avec les plantes, est-ce vraiment possible ?
En plein coeur de l’Italie, dans la petite ville de Sansepolcro, en Toscane, nous sommes allés nous plonger au sein de l’entreprise Aboca, dont l’expertise dans le domaine des produits à base d’herbes médicinales pour la santé et le bien-être est déjà largement reconnue dans toute la Toscane, et l’Italie. L’entreprise compte se développer dans le reste de l’Europe entière. Elle vient de s’implanter en Belgique. Gros plan sur cette structure familiale qui a pris du galon au fil des années et s’affiche désormais comme un acteur majeur sur le marché des plantes médicinales.
Ne leur parlez pas de simple « phytothérapie » ! Ce serait faire insulte aux nombreuses recherches scientifiques et cliniques mises en place par Aboca dans le domaine des plantes médicinales. « Nos activités ne se résument pas à proposer des simples infusions », résume Davide Mercati, responsable commercial.
De la modernité, de la science et de plantes
Et c’est là le principal intérêt de cette société italienne : elle ne se contente pas de se baser sur les bonnes vieilles recettes de grand-mère. Durant notre visite sur place, en plein coeur de l’Italie, l’entreprise tente de nous montrer, au maximum, à quel point elle s’affaire à moderniser le domaine en lui apportant la plus grande touche scientifique possible.
A lire ci-dessous: l’entretien croustillant avec Valentino Mercati, patron d’Aboca
Laboratoires de recherche à la pointe de la technologique, une production ultra-contrôlée et de nombreux partenariats avec différentes universités : chez Aboca, on croit au pouvoir de la plante dur comme fer. Et on compte bien nous le prouver.
« Evidence Based Medicine »
A chaque étape de notre découverte des locaux scientifiques, l’équipe qui nous accompagne a un but : nous retirer cette idée de la tête qui consisterait à penser que plantes et efficacité scientifique sont incompatibles. Le combat d’Aboca, vous l’aurez compris, c’est d’amener une grande dose de modernité et de professionnalisme dans ce domaine souvent stéréotypé ou dénigré par les adeptes radicaux de la médecine conventionnelle. Ici, on ne jure d’ailleurs que par le concept d’ « Evidence-based Medicine », à savoir une recherche basée uniquement sur des preuves générées de façon scientifique.
« De la graine au produit fini »
Après une visite des laboratoires de recherche et une découverte des différentes étapes de fabrication de certains produits, on nous emmène là où tout commence : dans les champs de cultivation ! Durant une balade à travers une infime partie des terres d’Aboca (l’entreprise détient 1.750 hectares de terres, disséminées entre l’Ombrie et la Toscane, et ne compte pas s’arrêter là), on nous explique que pas moins de 67 espèces différentes de plantes officinales sont cultivées ici de façon biologique, avec un but ultime : arriver à un mariage parfait entre nature, tradition et recherches technologiques.
27.000 pharmacies
Tout en gardant une structure très familiale, l’entreprise se développe doucement mais sûrement à l’international. Plus de 27.000 pharmacies ou filières sanitaires réparties dans 14 pays mettent en vente les produits d’Aboca. Il faut dire que l’entreprise a su faire de son attachement pour les plantes médicinales un business bien rodé. Avec un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros et plus 1.400 employés, Aboca joue désormais dans la cour des grands.
Concrètement, qu’est-ce que la plante peut soigner ?
Pas moins de 63 besoins de santé, soit un bon nombre de pathologies fréquentes comme les maux de ventre, les brûlures d’estomac, les maux de gorge ou la toux, parmi tant d’autres.
Les causes, pas les symptômes
La toux, justement, est un bon exemple pour résumer le leitmotiv de l’entreprise italienne. Le but de la démarche des rechercheurs n’est pas de la supprimer radicalement. « Si le corps tousse, c’est qu’il doit éliminer quelque chose », nous glisse Davide Mercati. « On va plutôt chercher à la moduler petit à petit. De façon générale, on s’attaque plus aux causes qu’aux symptômes », résume-t-il.
La quête que mène Valentino Mercati, le patron d’Aboca, depuis plus de 40 ans maintenant, est le fruit d’une véritable passion, qu’il nous transmet durant un entretien plein d’humour, de découvertes, et d’anecdotes croustillantes.
L’entretien croustillant avec Valentino Mercati , patron d’Aboca
Valentino Mercati n’est certainement pas un patron comme les autres. « Il Caballere », comme tous les employés de l’entreprise l’appellent, a d’abord commencé sa vie de businessman dans le domaine automobile avant de se lancer dans l’aventure Aboca. Avec son charisme déroutant mais d’une grande sympathie, Valentino Mercati nous accueille dans son bureau gorgé de livres sur la médecine. Il nous raconte, au cours d’un long entretien, sa passion pour les plantes médicinales. Avec un supplément non-négligeable d’anecdotes en tout genre. Morceaux choisis.
« Notre société est hautement technologique, une de plus avancée dans le monde », se targue-t-il d’emblée. « Ce qui nous anime, c’est de comprendre l’effet d’un système naturel sur la physionomie humaine. On passe donc de quelque chose basé sur l’ancienne médecine pour lui amener le côté scientifique. Notre but est que tous les médicaments agissent de façon naturelle. »
« Sur les 10 médicaments que prend une personne âgée par jour, combien sont vraiment nécessaires ? »
Valentino Mercati enchaîne directement avec un chiffre qui ne manque pas d’interpeler tous les autres journalistes, spécialisés dans la santé, présents avec nous durant ce voyage. « Je vais vous dire quelque chose », chuchote-il avant de laisser un long silence. « Une personne âgée prend 10 médicaments par jour, en moyenne. Parmi ces 10 médicaments, savez-vous combien sont réellement nécessaires ? Deux, seulement ! A quoi servent les 8 autres ? A contrer les effets secondaires des deux médicaments nécessaires », lâche-t-il. « Des effets secondaires qui peuvent être pires que la maladie elle-même car une réponse physiologique du corps apparaît régulièrement. Les anti-acides, par exemple, provoquent des allergies car ils modifient la réaction base/acide de l’organisme. »
Les fameux perturbateurs endocriniens
« Notre but, c’est donc de rééquilibrer le système biologique de l’organisme, sans aucun effet secondaire. Nous ne jouons pas dans la cour des médicaments d’urgence, mais nous voulons apporter des substances qui soient les plus proches possibles de notre organisme. », poursuit-il.
« Et puis, nous avons remarqué qu’il existe de nombreuses exigences thérapeutiques qui ne sont pas couvertes par les médicaments classiques. Par exemple, les fameux perturbateurs endocriniens dont tout le monde parle actuellement sont des substances que le système n’arrive pas à éliminer. Nous réalisons donc des recherches avancées dans des secteurs pas encore exploités, comme certaines maladies chroniques, les dérèglements cognitifs, etc. »
« Tout ce qui est naturel contient des substances efficaces », assure-t-il encore.
« A côté de Dieu »
Avant de rappeler à quel point il est « difficile de se faire une place dans le milieu car tout le système mondial se base sur la chimie. Le monde artificiel est dopé. Tout le progrès repose en fait sur les brevets, c’est donc très difficile d’en obtenir quand on travaille avec le naturel. »
« L’homme n’est pas encore une intelligence artificielle et a besoin d’aide pour se soigner. En travaillant avec les plantes, on pense se situer à côté de Dieu », dit-il non sans humour.
Le premier problème de l’homme ? La viande, elle est toxique !
« Le premier problème pour la santé de l’homme, c’est la viande, elle est toxique pour nous. Pourquoi ? Car elle n’est pas proche de nous. Quand on nourrit un animal, on parle d’ailleurs d’engraissage, pas de nourrissage », insiste-t-il. « En Italie, on raisonne avec le ventre. C’est la meilleure indication de la santé de notre corps. »
« Donner des exemples aux sociétés internationales »
« Ce qu’on fait, c’est donner des exemples aux sociétés internationales : on peut le faire avec du naturel. Quand on prouve qu’on arrive à traiter la toux d’un enfant, ça me rend heureux. »
L’exemple du cancer : « Pour se défendre, notre organisme crée une tumeur »
Valentino Mercati prend également l’exemple du cancer pour résumer la philosophie d’Aboca. « Quand une personne est atteinte d’un cancer, l’organisme, pour se défendre, développe une tumeur. C’est en quelques sortes une résistance à la vie par la vie. Nous, ce qu’on va chercher à faire, c’est modifier les conditions physiologiques contre le cancer, et non pas lutter contre la tumeur ! L’objectif, c’est donc de savoir quelles substances vont rétablir un équilibre. Tout le système vivant, c’est le chaos qui donne la vie. », conclut-il, avant de nous proposer le 10e expresso de la journée.
L’empire Aboca
Aboca ne se résume pas uniquement à la production de plantes médicinales. Au cours de notre voyage, nous avons découvert à quel point l’entreprise fait littéralement vivre l’économie de toute une ville, voire de toute une région grande comme la Toscane. A Sansepolcro, nous aurons également l’occasion de visiter le musée de l’entreprise, unique en son genre, qui retrace l’histoire de toute la phytothérapie. Mais pas que. Aboca va même jusqu’à s’investir dans des programmes didactiques pour des écoles régionales, dans diverses activités culturelles de la région et a même fondé sa propre maison d’édition. Un empire.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici