Sauter le petit-déjeuner, une bonne idée? « Mieux vaut ne pas manger que dévorer un pain au chocolat »
42% des Belges feraient régulièrement l’impasse sur le petit-déjeuner. Bonne tactique pour perdre du poids dans le cadre d’un jeûne intermittent ou habitude déplorable pour la santé? Le point.
D’après une étude menée auprès de 2 000 Belges par le bureau d’études iVOX et la marque de kiwis Zespri, seuls 58% des Belges prennent quotidiennement un petit-déjeuner. 24% se limitent à un snack rapide, un pourcentage en augmentation par rapport à la période de pandémie en 2021. Près de la moitié des personnes interrogées indiquent qu’elles aimeraient déjeuner plus tranquillement, mais qu’elles ont du mal à adopter des habitudes saines et s’y tenir.
Plus encore que timing des repas, c’est le bilan alimentaire total de la journée qui exerce un impact sur la santé. A cet égard, le Conseil Supérieur de la Santé a fixé cinq règles d’or en matière d’alimentation saine: il recommande de consommer au moins 125 grammes de céréales complètes en fonction de ses besoins énergétiques, ainsi que 250 grammes de fruits frais et 300 grammes de légumes par jour, de manger des légumineuses au moins une fois par semaine, de croquer 15 à 25 grammes de noix ou de graines par jour, et enfin de privilégier les aliments pauvres en sel.
Un petit-déjeuner de qualité permet d’incorporer facilement une partie de ces aliments dans sa journée. « C’est le moment idéal pour intégrer les céréales et un peu de fruits dans son repas », souligne la nutritionniste et diététicienne Jo Mons. Ces derniers apportent en effet des nutriments essentiels à la santé.
Le petit-déjeuner favorise la concentration
« Après la nuit, période de jeûne, le cerveau a besoin d’énergie pour fonctionner de manière optimale. Il est prouvé que la prise d’un petit-déjeuner améliore la concentration et les fonctions cognitives. Pour la plupart des gens, c’est plus facile d’adopter des habitudes saines en prenant un petit-déjeuner », ajoute Jo Mons. Le mot déjeuner signifie d’ailleurs littéralement « briser le jeûne ».
Nutritionniste et nutrithérapie, Thérèse Kubli déconseille également de faire l’impasse sur le petit-déjeuner. « Ce qu’il faut, c’est un petit-déjeuner protéiné (œufs, jambon, saumon fumé, noix etc.). On peut manger gras et protéiné le matin, mais il est essentiel bien choisir les lipides », recommande-t-elle.
En revanche, mieux vaut faire l’impasse sur le petit-déjeuner que d’opter pour des croissants, petits pains au chocolat, ou autres viennoiseries. « Là, vous n’aurez que des calories vides, et aucun nutriment indispensable », met en garde Jo Mons.
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Jeûne intermittent
Et dans le cadre d’un jeûne intermittent, est-ce une bonne idée de faire l’impasse sur le petit-déjeuner ? Pour rappel, cette manière de se nourrir consiste à restreindre son temps d’alimentation. Certaines personnes vont jeûner 16 heures sur les 24 que compte une journée, et manger uniquement entre 10h et 18h, par exemple. D’autres vont jeûner 18 heures sur 24, et manger uniquement entre 10h et 16h.
Thérèse Kubli souligne que l’objectif du jeûne intermittent n’est pas de perdre du poids. « Faire l’impasse sur le petit-déjeuner ne fait pas perdre du poids. Quand on ne mange pas, on a plus tendance à se jeter sur les aliments et à moins réguler la prise alimentaire. Le but du jeune intermittent, ce n’est pas de manger moins, mais de manger dans des heures restreintes », explique-t-elle.
« Si on pratique le jeûne intermittent, et qu’en dehors, on mange n’importe quoi, on ne se sentira pas en meilleure santé et on ne maigrira pas. Il faut une alimentation saine, et l’apport calorique ne doit pas être trop en dessous des besoins quotidiens. Si celui-ci s’élève à 10% ou moins de 10%, le corps, se mettra en mode régime, et diminuera les dépenses caloriques ,et dès qu’on mange un peu plus, il va stocker. C’est là le fameux effet yoyo », ajoute-t-elle.
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Le bilan de ses habitudes
« Perdre du poids, c’est vraiment faire le bilan au niveau des habitudes alimentaires, mais aussi au niveau des activités physiques, plutôt que de suivre un régime », souligne également Jo Mons. Même si l’on décide de pratiquer le jeûne intermittent, mieux vaut tout de même garder trois repas par jour, et se focaliser sur la qualité de l’alimentation, estime-t-elle.
« Le minimum, c’est de manger deux fois par jour. Évidemment, si l’on mange le soir et le matin, la pratique du jeûne intermittent n’est pas très utile. L’intérêt, c’est de prolonger les heures qu’on ne mange pas, et de les ajouter aux heures de la nuit », précise Thérèse Kubli.
Ce n’est pas parce que le jeûne intermittent ne fait pas perdre du poids qu’il n’est pas bénéfique. « Il diminue la production d’insuline et exerce une influence sur le déstockage des graisses et du sucre. Il a également un effet bénéfique sur la candidose (NDLR une infection fongique). Pour certaines malades qui touchent à l’intestin, il est également bon de laisser reposer le système digestif. Il favorise également la génération cellulaire », explique Thérèse Kubli.
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