Lalieux santé mentale
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Santé mentale et bien-être des jeunes: le refus d’aide du MR est «profondément injuste» selon Lalieux

Le MR a bloqué l’arrêté royal concernant la subvention de 1,5 million d’euros aux CPAS pour aider les jeunes souffrant de troubles psychologiques et mentaux. Karine Lalieux, qui défend ce texte, se dit « scandalisée ».

La ministre de l’Intégration sociale, Karine Lalieux (PS), a déploré, vendredi, en conseil des ministres, le blocage « par les libéraux » de son arrêté royal visant à soutenir le bien-être psychologique des jeunes 18 à 25 ans dans cinq grandes villes du pays. « Ce projet, qui devait marquer la troisième année de subvention, s’inscrivait dans la continuité de l’engagement du gouvernement fédéral en faveur de la santé mentale de la population, et plus particulièrement du soutien psychologique des jeunes de moins de 25 ans », indique la ministre, qui se dit « scandalisée ».

Depuis son lancement, ce programme a permis à près de 2.000 jeunes de bénéficier d’un accompagnement psychologique adapté à leurs besoins. « Ces chiffres témoignent du rôle crucial de ces initiatives dans l’amélioration de la santé mentale des jeunes les plus vulnérables », insiste Mme Lalieux.

L’arrêté royal soumis vendredi au conseil des ministres devait permettre l’octroi d’une subvention de 1,5 million d’euros aux CPAS concernés, une subvention déjà diminuée de moitié en raison de la période des affaires courantes. « Soutenir la santé mentale des jeunes, c’est leur donner les moyens de réussir leurs études, de s’insérer dans la vie professionnelle et de sortir de la précarité. Ce refus est non seulement incompréhensible, mais aussi profondément injuste envers une génération déjà fragilisée par la crise du Covid-19″, a déclaré la ministre, citée dans un communiqué.

Les jeunes, plus touchés par l’anxiété et la dépression

En effet, selon l’Hôpital universitaire de Bruxelles, depuis la pandémie, les admissions en urgences psychiatriques ont bondi de 250%. «La socialisation, primordiale dans le développement de l’enfant, a été freinée, voire coupée, en entraînant avec elle son lot de mauvaises surprises: anxiété, dépression, manque de motivation, troubles du sommeil, etc.», souligne le HUB.

Selon l’OMS, rapportant les données de l’Institute for Health Metrics and Evaluation, un adolescent âgé de 10 à 19 ans sur sept souffre de troubles mentaux. Une étude de For a Healthy Belgium publiée en 2018 indique que 11,2% des Belges de 15 ans et plus souffrent d’un trouble anxieux, et 9,4% d’un trouble dépressif, avec une prévalence plus prononcée chez les femmes. Des chiffres qui ne sont pas allés en s’améliorant. Selon les résultats de la cohorte belge santé et bien-être de mars 2024, publiés par Sciensano, 28% des jeunes de 18 à 29 ans sont plus susceptibles de présenter des troubles anxieux. C’est plus que les 30-49 ans (22,5%) et que les 65 ans et plus (9,3%). Le constat est le même concernant la dépression, avec 22% des jeunes de 18 à 29 ans plus susceptibles de souffrir de troubles dépressif, contre 23,5% pour les 30-49 ans, et 8,1% pour les 65 ans et plus.

Ces troubles exposeraient les jeunes à l’exclusion, à la discrimination, à la stigmatisation, aux difficultés éducatives et de comportement, souligne l’Organisation mondiale de la Santé, mais également à des problèmes de santé physique. Parmi les causes de maladie et d’invalidité chez les adolescents, on retrouve plusieurs troubles mentaux comme la dépression et l’anxiété. Des troubles qui comptent également parmi les causes principales de morbidité chez les adolescents. D’après la dernière enquête de Sciensano, les Belges ayant été les plus nombreux à déclarer avoir eu des idées suicidaires au cours des douze mois précédents sont les jeunes de 18 à 29 ans (19%).

(Avec Belga)

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