Plus de 15% des travailleurs présentent un risque élevé de burn-out
Une nouvelle étude confirme que les risques de burn-out sont de plus en plus élevés. Pourtant, l’insatisfaction au travail ne semble pas augmenter. Paradoxal?
Les travailleurs belges ont connu un risque de burn-out plus élevé en 2023 qu’en 2022, ressort-il d’une enquête publiée mardi par le service pour la prévention et la protection au travail Idewe. Malgré une amélioration par rapport à 2021, la tendance sur les dix dernières années reste à la hausse.
Environ un travailleur sur six (15,5%) présentait un risque élevé de burn-out en 2023, contre seulement un sur dix (10,8%) en 2014, soit une augmentation d’environ 40% en une décennie. Le pourcentage de personnes souffrant d’un « épuisement émotionnel important » est passé de 22,8% à 30,8 %, et celui des personnes sujettes à une « distanciation élevée » – qui éprouvent des doutes sur l’utilité de leur travail ou une baisse de l’enthousiasme pour leur travail – est passé de 14,7% à 21,6 %.
Pour ce qui est du « stress important« , les chiffres indiquent également une augmentation depuis 2020, mais aucun chiffre n’est disponible pour la période antérieure.
Cette augmentation du « mal-être » ne semble toutefois pas avoir d’impact sur la satisfaction des employés à l’égard de leur situation professionnelle: ils étaient huit sur dix (81,8% en 2023 contre 80,3% en 2014) à se dire plutôt à très satisfaits et sept sur dix (69,3% en 2023 contre 69,8% en 2014) à éprouver une intention de rester élevée.
« Cette tendance s’explique notamment par le caractère déterminant de la satisfaction relative au contenu du travail: ceux dont l’emploi a du sens ont moins vite tendance à le quitter », explique le CEO d’Idewe et professeur en médecine du travail à la KU Leuven, Lode Godderis. « De même, le sentiment d’insécurité de l’emploi dissuade les travailleurs de démissionner, même en cas de niveau de mal-être élevé. »
Pour cette étude, Idewe a consulté près de 35.000 travailleurs en 2023.