Rejet, humiliation, injustice: 5 blessures émotionnelles qui empoisonnent la vie
Des blessures intérieures qui prennent leur source durant l’enfance peuvent pourrir le développement de la personnalité et les relations. Voici comment le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison ou encore l’injustice peuvent définir chacune et chacun. Et comment en venir à bout.
Et si des blessures intérieures, ancrées, empêchaient de vivre pleinement? C’est le postulat de plusieurs livres de développement personnels: «Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même» de Lise Bourbeau ou encore «Les 5 blessures de l’âme» d’Isabelle Gauducheau et Mary Laura Teyssedre. Elles seraient au nombre de cinq: le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison et l’injustice. Auxquelles certains ajoutent l’impuissance et l’insécurité.
Masques et personnalités
Un individu souffrirait au moins de trois blessures, l’une d’entre elles étant plus dominante que les autres. De vieilles blessures personnelles, ancrées, qui prennent leur source durant l’enfance, moment-clé où tout le monde n’a pas encore tous les outils psychologiques et affectifs pour limiter leur impact.
Pour y faire face, l’humain développe des masques, des personnalités, des stratégies de défense servant à cacher et enfouir, à soi-même ou aux autres, ce qui n’est pas encore réglé. Objectif: se protéger. «L’importance du masque est créée en fonction du degré de la blessure. Un masque représente un type de personne avec un caractère qui lui est propre, car de nombreuses croyances sont développées et elles influencent l’attitude intérieure et les comportements de la personne», explique Lise Bourbeau dans son best-seller.
La première étape pour tenter de panser ces blessures est simple, mais pas toujours évidente: les reconnaître, puis les accepter. Devenir conscient d’un aspect de soi qui est caché. Et le faire le plus tôt possible, car plus cela traîne, plus cela risque de s’aggraver.
La blessure du rejet
C’est une blessure très forte car elle concerne le droit d’exister. Elle intervient dès le plus jeune âge. La première réaction de quelqu’un qui se sent rejeté est de fuir. L’individu se sent nul et n’ose pas donner son opinion. Il va essayer d‘être parfait pour compenser, pour se valoriser à ses yeux et aux yeux des autres.
Il évite les situations où il pourrait se faire rejeter et a tendance à s’isoler, par peur de dérange ou d’être inintéressant. Ce sont des gens qui parlent peu. Dans un groupe, par exemple, il se retire, observe, a tendance à s’effacer et ne pas participer. La dévalorisation dont il fait l’objet risque souvent de finir en cercle vicieux.
Pour se libérer, il doit affronter sa peur en parvenant à s’affirmer et à prendre sa place.
La blessure de l’abandon
Plusieurs situations peuvent réveiller la blessure d’abandon dès l’enfance: un autre enfant qui accapare l’attention ou être souvent livré à lui-même, par exemple. Ce sont des personnes qui ont tendance à être fusionnelles, voire à se positionner dans le rôle de victime. «Ceux qui souffrent d’abandon ne se sentent pas assez nourris affectivement», écrit Lise Bourbeau.
L’individu est dépendant des autres et cherche leur approbation, ou leur opinion. Il ne se sent bien que quand il est aidé. Il demande souvent des conseils car il ne se pense pas capable d’y parvenir seul, même si c’est surtout du soutien qu’il attend. Il a besoin de l’attention et de la présence de l’autre, y compris physiquement (ex: l’enfant qui colle un de ses parents). Cela affecte également sa communication. Ses comportements sont dictés par la peur de revivre une situation d’abandon.
Pour se libérer, il doit apprendre à dompter la solitude et détacher de l’attention des autres.
La blessure de l’humiliation
Cette blessure se manifeste en général au moment du développement des fonctions du corps. Suite à la honte qu’un parent peut montrer, l’enfant peut se sentir rabaissé et humilié. La moindre critique peut le faire se sentir humilié. L’individu a tendance à se rabaisser lui-même pour, en quelque sorte, se punir avant que quelqu’un le fasse.
C’est quelqu’un de très contrôlant ou qui le paraît, mais il le fait principalement par peur d’avoir honte de ses proches ou de lui-même. Il a des difficultés à exprimer de vrais besoins et son ressenti. Ce sont souvent des personnes hypersensibles, et qui font tout pour ne pas blesser autrui. Cette blessure est souvent présente chez les personnes drôles, qui cachent leur peur de la honte derrière l’humour.
Pour se libérer, il faut reconnaître et accepter sa propre honte pour soulager du poids qui pèse sans cesse sur ses épaules.
La blessure de la trahison
Cette blessure provient de personnes qui n’ont pas tenu leur promesse ou trahi leur confiance. L’individu veut prouver qu’il est digne de confiance et est donc exigeant avec soi-même. Il veut arborer de la force et fait tout pour paraître responsable et important. Il a beaucoup de mal à accepter la lâcheté des autres. C’est celui des cinq qui a le plus d’attentes envers les autres parce qu’il aime tout prévoir, tout planifier et surtout tout contrôler. Il s’arrange pour ne pas se retrouver dans des situations où il n’a pas le contrôle. Il a du mal à déléguer. S’il le fait, il vérifiera que le travail est bien fait.
Forte tête, il affirme son point de vue de façon souvent catégorique et peut devenir agressif si tout ne se déroule pas comme prévu, même s’il n’en a pas toujours conscience. Il peut aussi devenir manipulateur. Les autres ne peuvent pas lui mentir ou tricher, mais si lui le fait, c’est qu’il a de bonnes raisons, ou c’est pour rire.
Pour se libérer, il doit se détacher de sa colère et lâcher prise même quand tout ne se déroule pas comme prévu. Il doit aussi travailler sa patience et sa tolérance.
La blessure de l’injustice
C’est une blessure qui se manifeste au moment où l’enfant développe sa personnalité, où il devient un individu à part entière. Très jeune, il se rend compte qu’on l’apprécie davantage pour ce qu’il fait que pour ce qu’il est. L’individu cherchera à tout prix la justice et la justesse, jusqu’à en devenir perfectionniste. Il arrive à cacher son ressenti et semble imperturbable, mais il n’en est rien. Il utilise le rire pour cacher ses émotions et sa sensibilité.
Mû par la justice et donc très exigeant avec soi-même, il a du mal à reconnaître ses limites et à les respecter. Il a tendance à en faire trop, sans réfléchir à ses besoins, jusqu’à craquer. C’est le profil le plus enclin au burn-out. Il vit souvent dans le stress car s’impose la perfection. Il aime également que tout soit à sa place, bien rangé, parfois jusqu’à l’obsession.
Pour se libérer, il doit s’affranchir de ses émotions, de ses exigences et accepter de faire des erreurs sans que ça ne le mine.
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