Regain de Covid : les autotests sont-ils encore fiables ?
Les autotests disponibles sur le marché sont-ils capables de détecter les nouveaux variants du Covid-19? Pour l’Agence Fédérale des Médicaments, ils restent des alliés fiables pour lutter contre la résurgence de l’épidémie.
Cela en est devenu presque un marronnier. Depuis trois ans, les premiers jours de l’hiver signent généralement le grand retour de l’épidémie de Covid-19. Les récents rapports épidémiologiques de Sciensano et de la KULeuven confirment cette tendance : depuis mi-décembre, le virus circule à nouveau fortement au sein de la population belge. Le nouveau variant BA.2.86, surnommé « Pirola », gagne particulièrement du terrain.
Face à ces nombreuses mutations, les autotests ont-ils toujours la même fiabilité que par le passé ? A l’approche des festivités de la Saint-Sylvestre, certains s’interrogent en effet sur la pertinence de se plier à l’exercice avant d’aller se dandiner sur la piste de danse ou de rendre visite à leurs aînés.
Pour le microbiologiste Emmanuel André, il n’y a pas de raison que les autotests ne soient plus valables à l’heure actuelle. « Ce n’est pas parce qu’on a affaire à un nouveau variant que le virus n’est plus détectable », tranche l’expert.
Autotests: protéine N vs protéine S
Des propos confirmés par l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS), qui assure que la plupart des tests antigéniques actuellement sur le marché sont encore fonctionnels. Ces dispositifs détectent en effet la protéine N du virus, et non la protéine S où se produisent la majorité des mutations. Peu importe donc son variant, le virus de base restera détectable.
« Ce n’est pas parce qu’on a affaire à un nouveau variant que le virus n’est plus détectable »
D’autant que les fabricants de tests vendus en Belgique, à l’instar de ceux vendus dans les pays membres du Health Security Committe (le Comité de sécurité sanitaire de l’Union européenne), ont été invités à vérifier l’efficacité de leurs produits face aux nouveaux variants. Selon l’AFMPS, la seule différence relevée à l’issue de ces tests de fiabilité réside dans la zone privilégiée de détection. Dans le cas des anciens variants, le nasopharynx est l’endroit où le virus semble le plus concentré, alors qu’il s’agit de la gorge pour les nouveaux variants (depuis Omicron).
Date de péremption
Si les autotests restent donc un outil fiable dans la lutte contre le Covid-19, il faut rappeler que leur efficacité n’a jamais été garantie à 100%. Contrairement aux tests PCR, dont la marge d’erreur est plus limitée, les tests antigéniques se révèlent parfois négatifs au tout début de l’infection, avant d’apparaître positifs quelques jours plus tard.
L’AFMPS rappelle que le degré de performance du test doit être repris par le fabricant dans la notice d’utilisation qui l’accompagne.
Enfin, les autotests ont également une date d’expiration. La plupart des produits, conçus entre 2021 et 2022, ont généralement une durée de vie de 24 mois. A vérifier, donc, avant de ressortir un vieil échantillon du placard.
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