Quels sont les effets bénéfiques de la lecture?
Depuis tout jeune, on nous dit que la lecture est bénéfique. Mais quels sont les avantages concrets de cette activité ?
À en croire une étude récente de l’Université de Liverpool, les lecteurs réguliers souffrent moins souvent de stress et de déprime que les gens qui lisent rarement ou jamais. Par « régulier », on entend « minimum trente minutes par semaine ».
Autre constatation de cette étude: généralement, les personnes qui aiment lire comprennent mieux les émotions de l’autre et font preuve de plus d’empathie. « Ce n’est pas étonnant » estime Tine Kuypers de Stichting Lezen (Fondation Lecture). « Les histoires apprennent à se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre. » Et il est probable que les histoires éveillent la curiosité envers les autres, car l’étude révèle également que les lecteurs réguliers sont davantage enclins à entamer une conversation avec un inconnu. Ils seraient également plus préoccupés par le sort des gens qu’ils connaissent.
Les recherches sur le cerveau viennent confirmer ce constat. « Les IRM montrent que vivre et lire une expérience stimule les mêmes zones cérébrales » explique Kuypers. « Et pour créer des liens avec d’autres gens, notre cerveau utilise les mêmes réseaux de neurones que pour la compréhension et l’interprétation de l’histoire. Il n’est donc pas étonnant que la lecture stimule notre développement socio-émotionnel. »
Consolation
De plus, les livres peuvent constituer une source de soutien et de consolation ou une pierre de touche pour sa propre vie. « Et cela ne s’applique certainement pas qu’à la non-fiction sous forme de témoignages et de guides pratiques », souligne Kuypers. « La fiction peut également aider à gérer certaines situations difficiles ou à les voir sous un autre angle. » Il y a beaucoup de thérapeutes qui utilisent un livre pour aborder un sujet sensible. Il existe d’ailleurs aussi de très jolis livres (illustrés) qui peuvent aider les parents ou les professeurs à évoquer des thèmes sensibles avec les enfants.
La lecture à haute voix
Dans un hymne à la lecture, on ne peut que souligner l’importance de la lecture à haute voix. Même pour les tous petits, la lecture à haute des voix exerce des effets bénéfiques. « Si vous nommez et montrez les images, l’enfant peut se familiariser avec des mots, même s’il ne peut pas encore les prononcer » explique Kuypers. L’étude de la chercheuse américaine Barbara Debaryshe démontre l’importance de la lecture à haute voix à un âge précoce. Le vocabulaire de l’enfant à deux ans dépend en effet en grande partie de cette habitude. « Il est donc bénéfique de commencer la lecture à haute voix tôt, mais il est tout aussi important de continuer longtemps » souligne Kuypers. « N’arrêtez pas de lire à haute voix quand votre enfant apprend à lire. Comme les textes pour lecteurs débutants possèdent évidemment une structure et un vocabulaire très simples, vous donnerez l’opportunité à votre enfant de profiter d’histoires plus complexes » ajoute-t-elle.
« Mais les enfants qui lisent couramment aiment bien aussi qu’on leur raconte une histoire » souligne Kuypers. « Ce moment offre aussi la possibilité d’approfondir ensemble des sujets abordés dans les livres. »
Et à en croire une étude réalisée auprès d’élèves de primaire et de maternelle ayant participé au programme britannique Bookstart, les enfants à qui on fait souvent la lecture à voix haute, sont meilleurs en calcul. « Et ce n’est pas vraiment surprenant » explique Kuypers. « Car pour bien comprendre une histoire, il faut être attentif et pouvoir établir des rapports. Et ce sont là des compétences utiles en calcul aussi. »
An Swerts
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