
Près de 300.000 malades de longue durée en incapacité jusqu’à leur pension
L’Inami précise aussi que la part des malades de longue durée recevant une allocation jusqu’à la pension diminue au fil des années
Plus de la moitié des quelque 500.000 malades de longue durée, c’est-à-dire depuis plus d’un an, en Belgique sont en incapacité de travail permanente et recevront une allocation jusqu’à leur pension, lit-on mardi dans L’Echo.
Ce nombre ne cesse d’augmenter et atteignait, fin 2023, 526.507 personnes, entraînant un coût record de plus de 9 milliards d’euros par an en allocations. Face à une telle situation jugée insoutenable, le gouvernement De Wever a inscrit dans son accord de coalition plusieurs mesures, dont l’intensification des contrôles. Or, écrit L’Echo, il apparaît que l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami) a, au cours des 15 dernières années, reconnu plus de la moitié (55% ou 289.397 personnes) des malades de longue durée comme inaptes au travail jusqu’à leur pension.
Près de 37% du groupe déclaré « en incapacité de travail à vie » ont plus de 60 ans et étaient donc déjà proches de la pension. En revanche, près de 16% ont moins de 50 ans. Un tiers des personnes reconnues en incapacité de travail jusqu’à l’âge de la pension souffrent de troubles mentaux, comme une dépression ou un burn-out. Une proportion équivalente présente des problèmes musculaires, articulaires ou nerveux. L’Inami justifie ces chiffres en expliquant que ces personnes sont « dans l’impossibilité totale de retravailler » en raison d’une absence d’amélioration possible de leur état de santé. Toutefois, l’Institut précise que l’invalidité n’est, en théorie, jamais définitive et peut toujours être réévaluée par un médecin-conseil.
La part des malades de longue durée recevant une allocation jusqu’à la pension diminue au fil des années, souligne aussi l’Inami.
Frank Vandenbroucke veut que l’incapacité jusqu’à la retraite soit limitée à certains cas
« Lorsque j’ai constaté cette situation, j’ai pris l’initiative, en plus de l’accord de coalition existant, de lancer une réforme profonde et nécessaire qui fera en sorte que l’incapacité de travail jusqu’à la retraite ne soit possible que pour les personnes souffrant d’affections graves comme un cancer en phase terminal ou une démence », rappelle de son côté le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke.
Pour toutes les autres, l’incapacité ne peut être prolongée que pour une durée maximale de cinq ans, avant que ces personnes ne doivent à nouveau consulter un médecin-conseil. « Notre marché du travail, l’accessibilité aux emplois, les ressources, mais aussi la médecine évoluent. Et des personnes qui n’avaient peut-être pas de perspectives de travail il y a dix ans peuvent en avoir à nouveau grâce à cela », ajoute le ministre. Enfin, les caisses d’assurance maladie ont été invitées à examiner en priorité si certaines des personnes déclarées inaptes au travail jusqu’à la retraite au cours des 15 dernières années peuvent retrouver le chemin de l’emploi. « Cela se fera par étapes car les caisses de maladie ne peuvent pas voir tout le monde en même temps », souligne Frank Vandenbroucke.