Pourquoi pleure-t-on quand on est triste ou heureux?
Elles peuvent s’écouler à l’annonce d’une triste nouvelle, ou lors de la naissance d’un enfant, voire d’une victoire sportive, mais aussi lors de la découpe d’un oignon ou lorsque le vent souffle. Les larmes surviennent à des moments très différents, si bien qu’il peut sembler compliqué d’identifier ce qui les déclenche.
Il convient, en fait, de distinguer trois types de larmes, produites par les glandes lacrymales.
Les larmes basales sont créées en permanence par les glandes lacrymales dites accessoires. Il s’agit du liquide lacrymal assurant l’humidification et la protection de la cornée, lors de chaque clignement de paupière. Il n’est donc pas nécessaire de pleurer pour produire ce liquide lacrymal-là, contrairement à la production de larmes à proprement parler, qui surviennent pour les deux autres types et proviennent des glandes lacrymales principales.
Le deuxième type concerne les larmes réflexes, qui coulent lorsqu’un élément extérieur irrite ou endommage la surface de l’œil. Il s’agit typiquement de la poussière, du grain de sable ou, grand classique, de la conséquence de l’épluchage d’un oignon. Dans ce cas précis, une réaction chimique se produit en raison de l’émanation de gaz du légume, avec, pour résultat, l’apparition d’acide sulfurique. L’œil est agressé et les larmes jouent leur rôle protecteur. Elle peuvent déborder sur les joues, mais s’évacuent également par un système de drainage, le canal lacrymal, qui les dirige vers les fosses nasales. C’est pourquoi, lorsque nous pleurons, le nez coule.
Les larmes réflexes peuvent apparaître chez les animaux, ce qui n’est pas le cas du troisième type, à savoir les larmes émotionnelles ou sentimentales, propres aux humains.
Pour les larmes émotionnelles ou sentimentales, l’explication du déclenchement se trouve dans le cerveau. Une connexion neuronale s’est en effet établie chez l’humain, au cours de son évolution, entre les glandes lacrymales et le système limbique. Ce dernier est un ensemble de structures cérébrales intervenant dans l’élaboration des comportements, dans la mémoire, mais également les émotions. C’est de cette façon que le lien s’établit entre émotions, quelles soient négatives ou positives, et sécrétions de larmes.
«Pleure, ça fait du bien», entend-on souvent à l’occasion d’un chagrin. Cette assertion ne fait pas forcément l’unanimité dans le champ scientifique. Il a été admis que la sécrétion de larmes permettait l’évacuation d’une série de substances – hormonales et protéiniques – favorisant un retour à l’équilibre émotionnel.
Mais plusieurs études mettent désormais en lumière davantage d’éléments culturels et de fonctions sociales, plutôt que physiologiques, des larmes. De ce point de vue, pleurer soulagerait notamment en raison de l’adaptation du comportement des personnes alentour, plus empathiques et réconfortantes à la vue des larmes, par exemple.
En 2018, la revue scientifique Human Nature publiait un état des lieux des connaissances sur le sujet, étayant cette fonction des pleurs en tant qu’expression d’émotions dans le but de favoriser des comportements prosociaux tels que le réconfort, l’empathie ou la coopération.
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