Pourquoi la fièvre nous fait faire des rêves étranges
Des études permettent de mieux comprendre l’influence de la fièvre sur le cerveau, le sommeil et les rêves.
C’est une expérience que beaucoup d’entre nous connaissent. Outre ses symptômes classiques (fatigue, frissons, bouffées de chaleur), la fièvre a aussi tendance à rendre nos rêves inhabituellement intenses. On évoque souvent des rêves « bizarres », une réapparition de rêves anciens ou tout simplement des cauchemars plus vifs que d’ordinaire. Un phénomène étonnant sur lequel se sont penchés quelques scientifiques, dit le Time.
Cerveau et sommeil paradoxal
Une étude de 2016 a comparé les types de rêves que certaines personnes avaient pendant une fièvre, avec les rêves qu’ils faisaient quand ils allaient bien. La plupart de ces « rêves fébriles » ont été décrits comme négatifs, parfois (très) bizarres, et plus intenses sur le plan émotionnel.
Mais quel rapport avec la fièvre ? Des températures cérébrales élevées perturberaient les processus cognitifs du cerveau, écrivent Michael Schredl, professeur de recherche sur le sommeil, et les co-auteurs de l’étude. « L’idée est que le cerveau ne fonctionne pas bien pendant une forte fièvre », explique-t-il. C’est ce processus qui serait à l’origine de rêves aux caractéristiques inhabituelles et souvent désagréables.
Selon la science, la plupart des rêves se produisent durant le sommeil paradoxal. Ce stade « est essentiel au contrôle de la température, et la fièvre supprime le sommeil paradoxal », affirme le Dr J. Allan Hobson, chercheur en sommeil (Harvard Medical School). Il est donc logique que la fièvre, si elle perturbe le sommeil paradoxal, puisse aussi changer la nature des rêves.
Le rêve, reflet de notre vie éveillée
Schredl souligne également que, dans son étude, les symptômes de la maladie et les images corrélées étaient beaucoup plus susceptibles de se manifester avec de la fièvre. Certaines personnes ont par exemple rêvé de nuages brûlants et de statues en train de fondre. Cela peut être influencé par la sensibilisation de leur cerveau à la chaleur, causée par la fièvre.
Cette constatation donne du crédit à ce qu’on peut appeler « l’hypothèse de continuité » du rêve. Cette théorie veut que nos rêves reflètent des aspects récents de notre vie éveillée. Pas étonnant donc qu’après une journée au lit, fébrile, les rêves puissent être désagréables et sans personne dedans.
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