Les médecins généralistes vont pouvoir opter pour un nouveau système de rémunération
A partir de l’an prochain, les médecins généralistes devraient pouvoir opter pour un nouveau système de financement. Le groupe de réflexion chargé par le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke (Vooruit) d’élaborer ce système a présenté son rapport final.
Les cabinets de médecine générale sont confrontés à des défis majeurs : trop peu de médecins généralistes, manque de support au sein des cabinets médicaux, un vieillissement de la population, des besoins liés aux maladies chroniques en augmentation, etc. C’est ce qui a conduit le ministre Frank Vandenbroucke à mettre en place un groupe de réflexion chargé de dresser les contours d’un nouveau modèle d’organisation et de financement des cabinets médicaux.
Jusqu’à présent, les médecins généralistes peuvent choisir entre deux systèmes de financement. Soit ils sont payés à la prestation, sur la base du nombre de consultations et de visites à domicile qu’ils effectuent. Soit ils sont payés par forfait, en fonction du nombre de patients inscrits dans leur cabinet.
Le groupe dirigé par les professeurs Ann Van den Bruel (KU Leuven) et Jean-Luc Belche (ULiège), composé de représentants des syndicats de médecins, des caisses d’assurance maladie, des centres académiques de médecine générale, des associations scientifiques de médecins généralistes, des cercles de médecins généralistes, des médecins généralistes en formation, de l’INAMI, du SPF Santé et du KCE, propose d’instaurer un troisième système de financement, qui serait un mixte des deux systèmes actuels. Les paiements à la prestation et au forfait représenteraient chacun de 40 à 45% du financement total. Les 10 à 20% additionnels proviendraient des primes existantes, d’une prime optionnelle pour attirer les infirmiers vers les cabinets de médecine générale et d’une prime de gestion, qui dépendrait du nombre de patients réguliers et du nombre de prestataires de soins.
Les médecins généralistes resteraient libres de choisir parmi ces trois systèmes. L’opération serait neutre sur le plan budgétaire, sauf en ce qui concerne les primes pour les infirmiers et pour la gestion.
D’après une enquête menée par le groupe de réflexion, 36% des médecins généralistes aimeraient embaucher un infirmier. Pas moins de 70% aimeraient opter pour un nouveau système de financement. « Ce qui est sur la table est un très bon début, qui va bien sûr encore faire l’objet de discussions intenses », s’est réjoui le ministre de la Santé publique.
Les détails du système de rémunération mixte vont être affinés ces prochains mois. Une période de test sera ensuite mise en place avec quelques cabinets. Le nouveau système devrait être opérationnel début 2024.