Les Etats-Unis autorisent un nouveau traitement très attendu contre Alzheimer
Les autorités sanitaires américaines ont autorisé vendredi un nouveau médicament contre Alzheimer visant à réduire le déclin cognitif des patients souffrant de cette maladie neurodégénérative, un traitement très attendu après le lancement raté d’un précédent médicament au mécanisme similaire il y a un an et demi.
Le nouveau traitement, qui sera commercialisé par l’entreprise pharmaceutique Eisai sous le nom de Leqembi, est désormais recommandé par l’Agence américaine des médicaments (FDA) pour les patients n’ayant pas encore atteint un stade avancé de la maladie. Ce traitement représente « une avancée importante dans notre bataille pour traiter efficacement la maladie d’Alzheimer », dont souffrent quelque 6,5 millions d’Américains, a déclaré la FDA dans un communiqué.
Le Leqembi, dont le principe actif est nommé lecanemab, cible les dépôts d’une protéine appelée bêta-amyloïde. Si la cause de la maladie d’Alzheimer reste mal comprise, les malades présentent des plaques amyloïdes dans leur cerveau, qui se forment autour de leurs neurones et les détruisent à terme. C’est ce qui cause les pertes de mémoire caractéristiques de la maladie.
L’autorisation de la FDA s’appuie sur les résultats d’essais cliniques ayant montré que le médicament permettait de réduire les plaques amyloïdes. L’agence mentionne également les résultats d’essais cliniques plus vastes, publiés récemment dans une revue scientifique.
Menés sur près de 1.800 personnes suivies pendant 18 mois, ils avaient révélé une réduction de 27% du déclin cognitif des patients traités avec le lecanemab. Mais l’étude avait également révélé des effets indésirables graves: une partie des patients traités ont souffert d’hémorragies cérébrales. De plus, au moins une personne ayant reçu le traitement est décédée. La FDA a inclu un avertissement concernant le risque de saignement dans les informations du médicament.
Il s’agit du deuxième traitement contre Alzheimer approuvé récemment par la FDA, après l’Aduhelm en juin 2021 (utilisant une molécule nommée aducanumab). Mais son lancement n’avait pas été le succès escompté: son autorisation avait suscité la controverse, certains experts critiquant le manque de preuves sur son efficacité. Son usage avait par la suite été restreint aux personnes atteintes de cas modérés de la maladie.
Un récent rapport parlementaire américain a également blâmé son prix exorbitant (56.000 dollars par an), et le système de couverture santé fédéral Medicare, destiné aux personnes âgées, avait annoncé ne le rembourser que s’il était réalisé dans le cadre d’essais cliniques.