Le manque de personnel infirmier « désastreux » pour les soins aux personnes âgées fragiles
Le manque de personnel infirmier en gériatrie est structurel et les mois d’automne et d’hiver devraient aggraver une situation déjà tendue avec, pour conséquence, des complications et une perte d’autonomie possibles pour les personnes âgées hospitalisées, alertait mardi la Société belge de gérontologie et de gériatrie (SBGG). Cette dernière demande une réponse urgente des autorités.
Environ 15% des lits de gériatrie dans les hôpitaux sont fermés à cause de la pénurie de personnel infirmier, relève la SBGG. « Les soins sont alors transférés vers des services qui ne disposent pas de l’expertise d’une équipe de soins multidisciplinaire gériatrique« , tandis qu’à la sortie de l’hôpital, la charge des soins est reportée sur la famille, les aidants proches, les services de soins à domicile et les maisons de repos et de soins, déplore-t-elle.
Des normes inchangées depuis 1984
À l’origine du désamour pour les services de gériatrie: une complexification des soins et une lourdeur administrative, qui accapare jusqu’à un quart du temps des infirmières et infirmiers, souligne la SBGG.
En outre, les normes encadrant le nombre maximum de patients qu’un professionnel peut prendre en charge « sont restées inchangées depuis la création des services gériatriques en 1984 et sont bien inférieures aux normes européennes », pointe la société. « En Belgique, une infirmière s’occupe de 10 patients, contre 5 patients en Norvège par exemple. »
La Société belge de gérontologie et de gériatrie plaide également pour une réévaluation des salaires. « Les infirmières en gériatrie, qui dispensent des soins complexes aux personnes âgées fragiles, devraient bénéficier de la même reconnaissance et de la même rémunération que leurs collègues des services de soins intensifs ou d’urgence.«
Enfin, les hôpitaux de jour gériatriques, alternative à l’hospitalisation, ne sont pas assez visibilisés et insuffisamment financés, conclut la SBGG.