Il n’y aura plus que trois hôpitaux de référence pour les cancers des enfants en 2027
Cette réforme intervient à la demande des oncologues pédiatriques eux-mêmes. Elle fait suite à des recherches scientifiques qui démontreraient que la concentration ciblée des cancers pédiatriques augmente la qualité des soins.
Le nombre d’hôpitaux spécialisés dans le traitement des cancers des enfants va passer en Belgique à trois au 1er janvier 2027, annonce lundi le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit). Ces centres seront chargés d’établir le plan de traitement individuel de chaque enfant et auront la compétence exclusive pour exécuter les traitements complexes prévus dans ces plans.
Le Conseil des ministres a validé vendredi un arrêté royal qui fixe les normes en matière d’encadrement, d’infrastructure et de niveau d’activité, entre autres, que le programme de soins spécialisés en cancérologie pédiatrique devra respecter dans un hôpital. Dès 2027, l’expertise sera regroupée dans un nombre limité de centres de référence (programme de soins spécialisés en hémato-oncologie pédiatrique), qui seront chargés du diagnostic, de la consultation multidisciplinaire (incluant l’oncologue, mais aussi le pédiatre et d’autres prestataires qui interviennent dans les soins de l’enfant), et de l’établissement d’un plan de traitement, détaille le ministre de la Santé. Les greffes de moelle osseuse, la chirurgie oncologique et d’autres traitements complexes y seront également concentrés.
Des centres satellites reliés au centre de référence pour prodiguer des soins le plus près possible des enfants
Pour être agréé comme centre de référence, il faut traiter un minimum de 100 nouveaux cas par an. Pour que les soins aux enfants soient prodigués le plus près possible de chez eux, il est également prévu que ces centres soient reliés à des centres satellites qui, à leur tour, doivent respecter des normes clairement définies et qui sont désignés par les entités fédérées sur la base de ces normes. Le jeune patient atteint d’un cancer pourra s’y rendre pour certaines parties du traitement, comme la chimiothérapie, la revalidation ou, dans le pire des cas, les soins palliatifs. De cette manière, pour la majeure partie de la maladie, l’enfant et sa famille peuvent se rendre dans un centre proche de leur domicile.
En outre, toutes les chimiothérapies ne doivent plus absolument être administrées dans un hôpital pour enfants, ajoute Frank Vandenbroucke. Une partie minimale du traitement est administrée dans un centre (satellite) et le reste peut également être administré à domicile. Cette réforme «intervient à la demande des oncologues pédiatriques eux-mêmes et fait suite à des recherches scientifiques qui démontrent que la concentration ciblée des cancers pédiatriques augmente la qualité des soins», commente le ministre de la Santé.
L’expertise et l’expérience d’une équipe multidisciplinaire – qui ne se limite pas à l’oncologue – sont cruciales pour les maladies complexes et rares, comme les cancers chez l’enfant, appuie-t-il. «Un nombre élevé de patients et, donc, une grande expérience pour un hôpital font la différence lorsqu’il s’agit de la vie d’un enfant.» Les entités fédérées doivent encore déterminer qui obtiendra l’agrément et où la concentration aura lieu. Les oncologues proposent un centre de référence francophone et deux néerlandophones.
Parmi les sept centres actuels (trois en Flandre, deux à Bruxelles et deux en Wallonie), ceux de Gand et Louvain sont vus avec les meilleurs atouts au nord du pays, où sont enregistrés environ 250 nouveaux patients chaque année. Côté francophone (180 nouveaux patients par an), aucun favori ne se dégage pour l’instant, écrivent La Libre et De Morgen lundi. Chaque année, environ 400 enfants sont confrontés au cancer en Belgique.