Covid: l’UE « encourage » ses Etats membres à exiger un test négatif des voyageurs de Chine
Les Etats membres de l’UE sont « vivement encouragés » à imposer aux voyageurs venant de Chine de présenter avant leur départ un test Covid négatif datant de moins de 48 heures, selon un accord trouvé mercredi entre les Vingt-Sept.
Lors d’une réunion d’experts destinée à élaborer une réponse coordonnée à l’explosion des contaminations en Chine, les Européens se sont par ailleurs entendus sur d’autres recommandations qu’il reviendra à chaque Etat membre de mettre en application, a indiqué dans un communiqué la présidence suédoise de l’UE.
Les Etats sont ainsi « encouragés » à compléter le test négatif exigé à l’embarquement en Chine par « des tests aléatoires » à l’arrivée sur le sol européen, avec « un séquençage des résultats positifs » afin d’identifier d’éventuels nouveaux variants. Les Vingt-Sept sont également incités à « tester les eaux usées des aéroports accueillant des vols internationaux et celles des avions arrivant de Chine », avec un séquençage génomique.
Enfin, les États membres se sont mis d’accord pour « recommander à tous les passagers des vols à destination et en provenance de la Chine » de porter un masque protecteur, selon les conclusions de cette réunion à laquelle participaient également des représentants de l’Islande, du Liechtenstein, de la Norvège et de la Suisse.
Ces conclusions sont considérées comme définitivement adoptées, s’agissant de recommandations n’étant pas juridiquement contraignantes. Les Européens ont convenu de faire à nouveau le point sur la situation et les mesures introduites « d’ici mi-janvier ».
Lire aussi | Pourquoi la vague de Covid en Chine inquiète
Pékin a mis fin début décembre à sa politique draconienne du « zéro Covid », entraînant l’explosion du nombre des contaminations dans la population chinoise, et lèvera dimanche ses obligations de quarantaine pour les voyageurs arrivant de l’étranger.
Inquiets du manque de transparence sur les chiffres chinois et redoutant l’apparition de nouveaux variants, les Européens avaient d’abord réagi en ordre dispersé, trois des Etats membres de l’UE (Italie, Espagne, France) décidant unilatéralement d’imposer des tests à l’arrivée ou à l’embarquement pour les voyageurs venant de Chine.
La Chine avait condamné mardi ces restrictions imposées par un nombre croissant de pays dans le monde, prévenant qu’elle pourrait prendre des « contre-mesures » en représailles. « Notre approche est basée sur la science (…) Nous prenons les mesures que nous jugeons justifiées, adaptées à l’évolution de la situation en Chine, et fondées sur les discussions entre nos experts », a rétorqué mercredi une porte-parole de la Commission.
Si les Etats membres resteront libres d’appliquer les recommandations adoptées au niveau de l’UE, « tout le monde comprend bien que si on n’agit pas ensemble, il y aura des trous dans le dispositif », a ajouté un autre porte-parole.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), l’une des agences sanitaires de l’UE, avait jugé jeudi « injustifié » un dépistage systématique des voyageurs, au vu du niveau d’immunité collective en Europe et de la présence dans l’UE des mêmes variants qu’en Chine.
Tout en pointant le manque de statistiques chinoises « fiables », l’ECDC a estimé à nouveau mardi que l’explosion des infections en Chine « ne devrait pas avoir d’impact sur la situation épidémiologique en Europe ».
A rebours, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé « compréhensibles » les mesures de contrôle prises à travers le monde, en raison de « la circulation élevée (du virus) en Chine et en l’absence de données complètes ».