Plus il fait chaud, moins le coronavirus se propage
Une nouvelle étude scientifique avance que la pandémie de coronavirus pourrait être partiellement endiguée avec l’augmentation de la température et de l’humidité.
Une des premières études visant à explorer les effets de la température et de l’humidité sur le COVID-19 vient d’être publiée.
Alors que des analyses précédentes avançaient que le coronavirus n’était pas sensible aux fortes températures, en atteste sa présence et sa propagation dans des pays d’Asie où le taux d’humidité est élevé, une analyse de propagation du virus dans 166 pays (à l’exception de la Chine) démontre que plus il fait chaud, moins le coronavirus se propage, à l’instar de nombreux autres virus respiratoires. A chaque degré de plus, il y a environ 1% de morts en moins selon un article scientifique rédigé par des chercheurs chinois et publié sur le site Science Direct.
Au 27 mars 2020, 509.164 cas confirmés et 23.335 décès de coronavirus avaient été recensés dans le monde. L’Italie, les États-Unis et l’Espagne étaient les trois pays avec le plus grand nombre de cas de COVID-19 en dehors de la Chine. En outre, l’Italie, l’Espagne et l’Iran étaient les pays avec le plus grand nombre de décès par COVID-19 en dehors de la Chine.* Les températures moyennes variaient dans ces pays de -5,28 à 34,30 °C, et l’humidité relative moyenne était de 11,39% à 88,42%, rapporte les chercheurs chinois dans leur publication.
La température et l’humidité relative étaient toutes deux négativement liées aux nouveaux cas et décès quotidiens. Une augmentation de 1 °C de la température était associée à une réduction de 3,08% des nouveaux cas quotidiens et à une réduction de 1,19% des nouveaux décès quotidiens, tandis qu’une augmentation de 1% de l’humidité relative était associée à une réduction de 0,85% des nouveaux cas quotidiens et à une réduction de 0,51% des nouveaux décès quotidiens.
Prévenir une deuxième vague
En conclusion, ces résultats fournissent des preuves préliminaires que la pandémie de COVID-19 pourrait être partiellement supprimée avec l’augmentation de la température et de l’humidité, avancent les auteurs de l’article. « Cependant, COVID-19 se trouve à un stade de forte infectiosité et de transmission rapide. En outre, des cas confirmés de COVID-19 ont été signalés dans les régions de la forêt équatoriale africaine et de la forêt amazonienne (Agence brésilienne de la santé, 2020). L’effet de la température et de l’humidité sur la transmission de COVID-19 n’est donc pas suffisant pour inhiber totalement la pandémie. Les pays doivent prendre des mesures actives pour contrôler la première pandémie et prévenir une deuxième vague de COVID-19« , commentent-ils.
Peu d’études ont, à ce stade de l’épidémie, étudié l’association de la température et de l’humidité avec l’incidence et le taux de mortalité du coronavirus peut on aussi lire dans l’article. Une étude préliminaire, qui a examiné le nombre total de cas confirmés dans 429 villes du monde entier entre le 20 janvier et le 4 février 2020, a indiqué que le nombre cumulé de cas confirmés diminuait de 0,86 pour chaque augmentation de 1 °C de la température minimale des villes à température élevée.
D’autres publications ont aussi fait état de résultats contradictoires. Une étude menée dans 122 villes de Chine a ainsi démontré que lorsque la température moyenne était inférieure à 3 °C, les cas quotidiens confirmés de COVID-19 augmentaient de 4,861 % pour chaque augmentation de température de 1 °C.
Moins d’immunité en hiver
Des scientifiques ont déjà rapporté que le SARS-CoV-2 était sensible aux températures et à l’humidité élevées. En outre, des chercheurs ont démontré que dans des conditions expérimentales, la stabilité du CoV-2 du SRAS était similaire à celle du CoV du SRAS. A des températures de 22-25 °C et une humidité relative de 40 à 50 %, le CoV-SARS séché pouvait survivre plus de 5 jours sur des surfaces lisses. Cependant, la viabilité du CoV-SARS diminue rapidement lorsque la température ou l’humidité relative augmente.
Les aérosols expirés par une personne qui tousse et éternue atteinte du Covid-19 s’évapore aussi plus rapidement dans des conditions de faible humidité, formant des noyaux de gouttelettes qui restent plus longtemps dans l’air, augmentant ainsi la probabilité de transmission d’agents pathogènes. « « L’humidité est plus faible en hiver, ce qui facilite la transmission d’un virus. Le faible taux d’humidité fait que les gouttelettes porteuses de virus se déposent plus lentement en se rétractant et sont ensuite maintenues dans l’air par friction. En été, nous devons faire face à une forte humidité, ce qui rend cette transmission plus difficile« , rapporte The Guardian.
Par ailleurs, le temps froid en hiver entrave l’immunité innée de l’homme. Les températures froides entraînent une diminution de l’apport sanguin et réduisent la fourniture de cellules immunitaires à la muqueuse nasale. En outre, une faible humidité réduit la capacité des cellules des cils des voies respiratoires à éliminer les particules virales, à sécréter du mucus et à réparer les cellules des voies respiratoires, ce qui expose les êtres humains au virus. Le corps se voit donc plus exposé au risque d’infection par des virus dans des environnements à basse température et à faible humidité. La plupart des virus respiratoires présentent d’ailleurs une tendance saisonnière d’infection généralement entre décembre et avril, comme l’a démontré cette étude publiée dans le magazine de renom Nature. C’est le cas du virus de la grippe.
* Les données, y compris les nouveaux cas quotidiens et les nouveaux décès quotidiens, ont été recueillies auprès des rapports quotidiens de cas de coronavirus communiqués par l’OMS.
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