
Plus d’une cigarette sur trois consommée en Belgique provient de l’étranger ou de la contrefaçon
Cimabel, la fédération belgo-luxembourgeoise des fabricants de cigarettes estime à un peu plus de 2 milliards d’euros les pertes en recettes fiscales et appelle le gouvernement fédéral à revoir la politique d’accises.
Plus d’un tiers des cigarettes consommées en Belgique n’ont pas été achetées dans le pays ou sont contrefaites, rapporte lundi une étude de Cimabel, la fédération belgo-luxembourgeoise des fabricants de cigarettes. Elle estime à un peu plus de 2 milliards d’euros les pertes en recettes fiscales et appelle le gouvernement fédéral à revoir la politique d’accises.
D’après l’étude de Cimabel, 36,5% des cigarettes consommées en Belgique au deuxième trimestre de 2024 ont échappé au fisc, contre environ 20% un an auparavant. Parmi ces 36,5%, 1% sont des contrefaçons et le reste est acheté dans des pays où les prix sont plus bas, surtout en Bulgarie. « Ces cigarettes arrivent de plus en plus facilement en Belgique, grâce à des réseaux criminels bien organisés qui importent massivement des cigarettes bon marché pour les revendre ici avec des marges importantes », explique Cimabel.
Les accises élevées pointées du doigt
La fédération des producteurs attribue cette progression aux « hausses excessives » des droits d’accises mises en place par le précédent gouvernement fédéral, qui « poussent de plus en plus de Belges vers le marché noir ». Le prix moyen d’un paquet de 20 cigarettes en magasin a alors augmenté de 65%, passant de 6,39 à 10,57 euros. Le précédent gouvernement fédéral avait approuvé une série de nouvelles mesures afin de lutter contre le tabagisme et le lobby du tabac.
Dans son accord de gouvernement, la nouvelle coalition Arizona prévoit également de développer une politique anti-tabac « globale et forte » en rendant le tabagisme et le vapotage moins attractifs et moins accessibles. Le secteur du tabac l’appelle néanmoins à revoir en profondeur la politique d’accises sur les cigarettes et le tabac à rouler. Selon la fédération des fabricants, la hausse des taxes entraîne une croissance de la demande de cigarettes bon marché et irrigue donc les canaux illégaux. « La seule certitude est que l’État perd des recettes, tandis que les organisations criminelles engrangent de plus en plus de profits », ajoute Cimabel.
Selon les derniers chiffres de la Fondation contre le Cancer, 24% de la population belge fume, dont 19% quotidiennement malgré le danger pour la santé. En Belgique, quelque 14.000 personnes meurent du tabagisme chaque année et environ 300.000 souffrent de maladies liées au tabac.