Manger beaucoup et ne pas grossir: comment fonctionne un «bon métabolisme»?
Quand une personne mange beaucoup, mais ne prend pas beaucoup de poids, on dit souvent qu’elle a « un bon métabolisme ». Mais qu’est-ce que cela signifie au juste ?
Grossir ou ne pas grossir: si seulement le métabolisme pouvait être un muscle ou un organe facilement contrôlable ! Malheureusement, le métabolisme est bien plus complexe. Il correspond à « notre capacité à dépenser des calories en vue de fournir à l’organisme l’énergie nécessaire pour qu’il fonctionne correctement« , explique Camille Flammang, diététicienne-nutritionniste. Pour l’évaluer, on regarde le nombre de calories qu’une personne brûle alors qu’elle est au repos. Les organes les plus importants – le cerveau, le foie, les reins, et le coeur -comptent pour environ la moitié de l’énergie brûlée.
Différences selon les personnes
Le métabolisme varie d’une personne à l’autre. Certaines personnes ont un métabolisme rapide, d’autres, un lent. Plus un métabolisme brûle des calories au repos, plus il est rapide, aussi dit « bon ». Inversement, un métabolisme qui brûle moins de calories au repos est considéré comme lent.
Certains facteurs peuvent expliquer cela.
- La composition corporelle
« Plus un individu a du muscle, plus il dépensera des calories au repos, plus il brûlera de la masse graisseuse. A contrario, la graisse entraîne une dépense énergétique faible (5kcal par kilo de poids par jour pour brûler de la graisse, 13 à 15 kcal par kilo de poids par jour pour le muscle) », développe la diététicienne.
- L’âge
Les personnes âgées ont des tissus plus vieux, plus usés. Qu’elles aient peu de gras et beaucoup de muscles, elles brûleront moins de calories qu’une personne d’une vingtaine d’années. « Le métabolisme est moins fonctionnel à cause du vieillissement, bien que ce processus puissent engendrer des dépenses plus élevées », complète Camille Flammang.
- Le sexe
« Contrairement aux hommes, les femmes ont physiologiquement plus de masse graisseuse (dans les seins, les hanches, les cuisses) et cette masse graisseuse permet de stocker toutes hormones nécessaires à la gestation. C’est en quelque sorte le gras qui permet de porter de donner la vie ! », expose-t-elle. Et qui dit plus de masse graisseuse, dit moins de masse musculaire, donc métabolisme plus lent que celui des hommes.
- Les prédispositions génétiques
Camille Flammang raconte que “des études montrent que ce qu’ont mangé nos ascendants, qu’ils soient lointains ou proches (la maman durant la grossesse par exemple), peut partiellement influencer le métabolisme de l’enfant. C’est ce qu’on appelle l’épigénétique.”
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De « base »
Le corps brûle de l’énergie de trois façons différentes. Premièrement, quand il est au repos : c’est le fameux métabolisme de base. Vient ensuite l’énergie pour digérer la nourriture et enfin, celle nécessaire à la pratique d’activités physiques.
Comment accélérer son métabolisme de base ?
- Faire du sport
Camille Flammang explique que « plus on pratique un activité physique, on se fait plus de muscles. Résultat : on brûle plus de calories. »
- Manger équilibré
Avec une quantité suffisante de protéines qui constituent la masse musculaire. Les protéines animales sont bien assimilées, selon la diététicienne : « On les appelle les protéines de haute valeur biologique. Elles ont tous les acides aminés nécessaires pour faire nos propres protéines qui constituent notre masse musculaire. » Tandis que dans les protéines végétales, il peut manquer des acides aminés. Il vaut donc mieux faire des associations afin d’apporter tous les acides aminés nécessaires au corps. Par exemple : des légumineuses avec des céréales. Il existe tout de même des protéines végétales avec une haute valeur biologique : le soja, le quinoa, les graines de chia. « Donner les bons nutriments à son corps optimise sa performance », ajoute-elle.
Attention aux habitudes alimentaires. Plus on fait de sport, plus le corps va réclamer de la nourriture. Il faut donc veiller à donner à son corps les bons aliments. A contrario, si vous ne lui donnez pas assez de calories, il va se mettre en mode « survie ». Il va donc dépenser très peu de calories au repos pour garder des réserves. Ce qui favorise la fatigue et la prise de poids. Les régimes hypocaloriques, drastiques ralentissent le métabolisme car ils ne permettent pas de fournir au corps toute l’énergie dont il a besoin. C’est pour cette raison que le retour à une alimentation « normale » est synonyme de prise de poids (par rapport à ce qui avait été perdu). C’est ce que l’on appelle l’effet yo-yo.
« Il est cependant plus facile de ralentir son métabolisme que de l’accélérer », précise Camille Flammang. En effet, ne pas bouger, ne pas s’hydrater, ne pas dormir suffisamment et mal se nourrir sont tous des facteurs qui ralentissent le métabolisme.
(Ne pas) grossir ne dépend pas que du métabolisme
Manger normalement voire beaucoup et ne pas grossir peut évidemment être synonyme de bon métabolisme mais pas que. Selon la diététicienne, cela peut être dû à plusieurs autres facteurs : une activité physique très importante par exemple, rendant le métabolisme trop rapide, une pathologie (une inflammation, une infection ou une maladie comme un cancer, qui demandent beaucoup d’énergie au corps, les besoins sont augmentés), un dérèglement hormonal comme une hyperthyroïdie (qui rend le métabolisme très élevé). Dans le cas d’un souci médical, ralentir le métabolisme n’est pas efficace. Il vaut mieux traiter la cause directement et prévenir les effets secondaires.
Outre ces éléments plus ou moins courants, certaines personnes souffrent de « maigreur constitutionnelle » : c’est-à-dire qu’elle mangent normalement, n’ont ni trouble du comportement ni dérèglement hormonal mais ne parviennent pas à grossir.
Dans tous les cas, en cas de doute, il vaut mieux consulter un professionnel de la santé.
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