1000 cas de variole du singe dans le monde: les questions qui demeurent (infographie)
Les cas de variole du singe recensés ne cessent de croitre. L’OMS s’attend à ce que d’autres cas soient identifiés rapidement.
L’épidémie de variole du singe ne fait que progresser. Selon les chiffres mis à jour ce lundi soir par le centre américain de contrôle des maladies, 1019 cas ont été détectés dans 29 pays. Ces cas recensés depuis un mois pourraient n’être que le « sommet de l’iceberg« , avance d’ailleurs l’Organisation mondiale de la santé. La diffusion de la variole du singe en dehors des zones endémiques (en dehors des zones où elle sévit de manière permanente), principalement en Europe, reste une source de préoccupation, alors que des questions demeurent sur sa transmission.
Comment est transmise la maladie ?
L'infection des cas initiaux résulte d'un contact direct avec des animaux infectés mais des incertitudes subsistent quant aux réservoirs naturels du virus.
La transmission secondaire - c'est-à-dire interhumaine - nécessite, elle, un contact étroit et prolongé entre deux personnes, et se fait principalement via la salive ou le pus des lésions cutanées formées au cours de l'infection. Parmi les cas recensés, une majorité sont des hommes ayant eu des rapports sexuels avec d'autres hommes. Mais la variole du singe "n'est pas considérée comme une maladie sexuellement transmissible", a rappelé jeudi dernier Alexandra Mailles, épidémiologiste française. Ce pourrait être le contact avec les lésions qui conduirait à l'infection plutôt que le rapport sexuel lui-même.
Pourquoi une flambée de cas en ce moment ?
La flambée actuelle dans une trentaine de pays laisse penser que la transmission du virus est passée sous les radars pendant un certain temps, a expliqué l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Ce virus présente des similitudes avec celui de la variole humaine, éradiqué officiellement depuis 1980, et pour laquelle les campagnes de vaccination ont cessé. La baisse de l'immunité dans la population qui s'en est suivie pourrait expliquer la recrudescence de cas constatée actuellement, selon l'OMS.
Quelle est la gravité de la maladie ?
Depuis sa récente diffusion en Europe, aucun décès et très peu de cas graves ont été répertoriés. La variole du singe guérit en général spontanément et les symptômes durent de deux à trois semaines. Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l'ampleur de l'exposition au virus, à l'état de santé du patient et à la gravité des complications.
Dans les pays endémiques, les décès constatés ont été "surtout liés à une prise en charge tardive ou des surinfections bactériennes", a expliqué jeudi Steve Ahuka Mundeke, chef du département de virologie à l'Institut national de recherche biomédicale (République démocratique du Congo). Une prise en charge médicale adéquate réduit considérablement les risques.
Peut-on soigner la variole du singe ?
Un médicament antiviral, le tecovirimat, conçu pour la variole, a été homologué par l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour la variole du singe en 2022 sur la base de données venant des études menées sur les animaux et les humains. Il n'est pas encore largement disponible.
Un vaccin de 3e génération (vaccin vivant non réplicatif, c'est-à-dire ne se répliquant pas dans l'organisme humain) est autorisé en Europe depuis juillet 2013 et indiqué contre la variole chez les adultes. Il dispose également d'une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis. "On peut l'utiliser en vaccination préventive mais la gravité de la maladie ne le justifie pas", a souligné jeudi Brigitte Autran, professeure émérite d'immunologie à la faculté de médecine de Sorbonne Université en France.
Puisque la période d'incubation dure entre une et trois semaines, il est intéressant de "l'utiliser en post-exposition" sur des cas ayant été en contact avec un malade "pour prévenir ou empêcher la dissémination de l'infection", a-t-elle poursuivi.
Peut-on stopper la contagion ?
"Les flambées de cas peuvent être stoppées", a expliqué la responsable technique de l'OMS pour la variole du singe, Rosamund Lewis, soulignant tout de même que la diffusion actuelle de la maladie était "une source d'inquiétude."
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