Mal des transports: pourquoi certains pâlissent à la moindre secousse (et pas les autres)

Ludivine Ponciau
Ludivine Ponciau Journaliste au Vif

La vue sur la côte, en contrebas, est splendide. Un paradis terrestre qui n’est accessible que par une petite route de montagne et ses interminables virages en épingle à cheveux. Sortez le sac en papier!

Le mal des transports, ou cinétose, concerne entre 25% et 30% de la population. Les enfants et les jeunes adultes, surtout les femmes, davantage que les nouveau-nés et les personnes âgées. Il se manifeste généralement par des nausées, des vomissements, un état de somnolence, une accélération de la respiration, une salivation excessive ou des sueurs froides. Plusieurs facteurs expliquent pourquoi d’aucuns se sentent si mal lorsqu’ils montent en voiture, dans un avion, un bateau, un bus, une attraction à sensations fortes ou lorsqu’ils font l’expérience de la réalité visuelle.

L’incidence globale est de moins de 1% pour l’avion à près de 100% pour le bateau en cas de mer très agitée. Chez certains, les symptômes resteront très diffus. Chez d’autres, ils peuvent rapidement virer au cauchemar. Ceux qui ont vu Triangle of Sadness (Sans filtre, en VF) auront une idée assez précise de ce que cela peut donner. Des prédispositions génétiques peuvent augmenter la sensibilité, de même que d’autres facteurs comme une mauvaise ventilation, un état d’anxiété ou des variations hormonales (en cas de grossesse, par exemple).

Mais le mal des transports est avant tout lié à une stimulation excessive de l’appareil vestibulaire qui survient lors des déplacements du corps. Celle-ci peut se produire tant dans les virages qu’en raison de la gravité ou d’une accélération linéaire. Surstimulées, les terminaisons nerveuses labyrinthiques transmettront des flux inhabituels vers les noyaux vestibulaires et d’autres centres nerveux, comme le cervelet.

Le mal peut aussi survenir lorsqu’il existe une contradiction entre les informations perçues par les trois systèmes de récepteurs sensoriels que possède l’homme (proprioceptif, visuel et vestibulaire) et qui le renseignent sur les mouvements et la position du corps. Lorsque nous sommes installés sur le siège d’un véhicule, par exemple, l’information selon laquelle notre corps est statique entrera en conflit avec la vision du paysage qui défile sous nos yeux. A bord d’un bateau, le conflit se produira davantage entre le mouvement des vagues que perçoit notre système visuel et celui du bateau capté par le système vestibulaire. Le mal des transports peut également affecter les personnes qui voyagent dans l’espace, mais cela concerne évidemment nettement moins de monde.

Plusieurs stratégies permettent de limiter l’inconfort lié au mal des transports, comme s’asseoir dans les parties du véhicule qui subissent le moins de secousses et où les rotations sont le moins perceptibles. En voiture, on s’installera plutôt sur le siège passager qu’à l’arrière, par exemple. La prise de médicaments comme des antinauséeux ou des antiémétiques, disponibles en pharmacie, ou des formules à base d’huiles essentielles peuvent aider également.

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