L’hôpital débordé, ce n’est pas une fiction
Le pitch du livre Le Serment est très cinématographique. Un réalisateur de films sur le monde médical tourne la deuxième saison de la série télévisée tirée de son premier succès, Hippocrate, quand une épidémie de coronavirus vient tout interrompre.
Peu enclin à passer un confinement oisif, cet ancien médecin offre de venir en aide au personnel de l’hôpital de banlieue française dans la partie désaffectée duquel il réalisait sa fiction. L’ex-toubib, réalisateur, scénariste et désormais écrivain, c’est Thomas Lilti, auteur de quelques succès (Hippocrate en 2014, Médecin de campagne en 2016, Première année en 2018).
Le récit de ce qu’il a réellement vécu en 2020 est un joli chassé-croisé entre la réalité et la fiction, forcément dépassée, et un émouvant aller-retour entre la médecine que l’auteur a pratiquée il y a vingt ans et celle d’aujourd’hui qui n’a pas progressé dans toutes les dimensions.
Malheureusement, son assistance bénévole au chevet des patients tourne court. Comme il n’est plus inscrit au Conseil de l’ordre des médecins et pourrait dès lors être poursuivi pour exercice illégal de la médecine, il se voit contraint de renoncer à aider.
Thomas Lilti transforme alors ce retour aux sources en une réflexion sur ce qui l’a poussé à étudier la médecine alors qu’il n’aspirait qu’à réaliser des films, sur le rapport à son père, médecin, dont il a longtemps cherché une forme de reconnaissance, et sur son admiration pour le personnel soignant dont il préfère les « petites mains », piliers de l’hôpital public, aux sommités imbues de leur savoir. Un reportage-témoignage original et on ne peut plus d’actualité.
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