Les vitamines pour se préserver des maladies hivernales: une fausse bonne idée
En Belgique, 500 000 personnes en moyenne sont touchées chaque année par un syndrome grippal : rhume, infection de la gorge, grippe, bronchite, laryngite. Pour éviter le nez rouge, la gorge douloureuse, la toux et d’autres symptômes, les vitamines sont souvent utilisées. Mais ce n’est pas forcément pertinent.
Avec l’arrivée de la saison froide, les virus hivernaux font leur apparition. Sciensano certifie que « la grippe est déjà de retour depuis un certain temps dans notre pays mais désormais, tous les critères sont remplis pour pouvoir parler d’une épidémie. » Beaucoup achètent des vitamines pour ne pas tomber malade et booster leur système immunitaire, responsable de la défense du corps contre toutes les maladies.
Ces vitamines (A, D, B12, E, zinc, etc.) n’exigent pas de prescription médicale. Olivier, pharmacien chez Multipharma, explique qu’il oriente souvent vers des plantes comme l’Echinacea permet de lutter contre les virus. Par ailleurs, il demande aux clients ce qu’ils cherchent comme effet, car les vitamines ne sont pas toujours la solution : elles « n’augmentent pas l’immunité, les études ne sont pas concluantes à ce niveau.»
Stanislas Goriely, professeur d’immunologie à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et directeur de recherche auprès du Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS), explique que la tendance à vouloir prendre des vitamines est suscitée par le marketing. « En hiver, par exemple, en l’absence du soleil, il est logique de prendre de la vitamine D. Mais les autres vitamines sont présentes via une nutrition saine. La population belge ne présentant pas de carence particulière n’en a pas besoin. Cependant, les vitamines sont conseillées dans des contextes de carence, suite à des examens de sang ou autre, par exemple les personnes âgées qui ont des maladies chroniques, ou les cancéreux. » Il ajoute que ce n’est pas une question d’âge car « une personne âgée peut avoir une bonne immunité. Par contre, les maladies chroniques, comme la diabète, perturbent les réponses immunitaires et fragilisent l’immunité. »
Les bonnes pratiques hivernales
Le pharmacien et l’immunologue s’accordent sur des pratiques qui permettent d’éviter les maladies hivernales. D’abord, ils recommandent les gestes barrières, bien appris durant la pandémie et qui s’appliquent à toutes les maladies.
Ensuite, la vaccination contre la grippe pour les personnes vulnérables, de 65 ans et plus, celles séjournant en institution, toutes les femmes enceintes, quel que soit le stade de la grossesse. Aussi, il est conseillé aux personnes qui vivent avec ces personnes de se faire vacciner. Le vaccin doit être renouvelée tous les ans car le virus évolue chaque année.
Enfin, ils conseillent d’en parler à son médecin généraliste qui peut selon les cas, orienter ou pas vers des analyses de sang pour déterminer si des carences.
Booster son immunité est un processus qui se travaille tout au long de la vie, selon Stanislas Goriely, via l’allaitement, une nutrition équilibrée et saine, ni trop grasse, ni trop sucrée. « Ainsi, il s’agit d’une éducation correcte du système immunitaire lui permettant de répondre de façon à la fois adéquate et proportionnée pour que la maladie ne s’installe pas dans des situations d’infections respiratoires aigües. »
Nahida Jabak
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