« Les victimes de l’amiante ont perdu 20 ans de leur vie »
Les travailleurs décédés après avoir été exposés à de l’amiante sur les sites industriels de Coverit à Harmignies (Hainaut) et Eternit à Kapelle-op-den-Bos et Tisselt (Brabant flamand) ont perdu en moyenne 20 ans de leur vie. C’est ce qu’il ressort d’une enquête présentée samedi par l’Association belge des victimes de l’amiante ABEVA.
Pour arriver à ces résultats, les démographes de l’Association pour le Développement de la Recherche Appliquée en Sciences Sociales (Adrass) ont étudié 100 décès dus à l’amiante à Harmignies et 137 à Kapelle-op-den-Bos.
Alors qu’à Harmignies, la durée moyenne de vie des victimes était de 61,93 ans, elle était de 82,70 ans pour les personnes appartenant à la même génération. Des résultats comparables ont également été constatés à Kappelle-op-den-bos. « On peut donc déclarer que l’activité dans les milieux professionnels manipulateurs de l’amiante a ôté une vingtaine d’années de la vie des personnes atteintes par une maladie générée par cette matière », ressort-il de l’étude.
Ces conclusions sont « extrêmement préoccupantes et renforcent nos convictions selon lesquelles les victimes doivent être dédommagées et des mesures doivent être mises en oeuvre pour qu’un tel drame ne se reproduise plus à l’avenir », affirme ABEVA.
Selon l’association, « bien que cette étude ne concerne que les travailleurs, on peut supposer que les résultats ne seraient pas différents pour d’autres catégories de victimes tels que les riverains des sites industriels ». Un fonds d’indemnisation pour les victimes de l’amiante avait été créé en 2007, mais, selon ABEVA, il est insuffisant et devrait être adapté.