surconsommation de somnifères
Le Conseil des ministres doit décider d'impliquer de façon structurelle les pharmacies pour aider à diminuer la consommation de somnifères des patients. © Getty Images

Les pharmaciens, en ligne contre la surconsommation de somnifères: en quoi ceux-ci sont-ils dangereux?

Le projet pilote, lancé en février 2023 et visant à impliquer les pharmaciens pour lutter contre la surconsommation de somnifères, va probablement devenir définitif.

Le Conseil des ministres décidera, vendredi, d’impliquer de façon structurelle les pharmacies pour aider les patients à arrêter progressivement de consommer des somnifères, annonce le cabinet du ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke.

Depuis le 1er février 2023, les pharmaciens peuvent aider les patients à réduire progressivement leur consommation quotidienne de somnifères (benzodiazépines ou produits apparentés «Z-drugs») dans le cadre d’un projet pilote. Celui-ci avait été mis en place initialement pour une période d’un an, mais en raison de son succès, il a été prolongé à deux reprises entre le 1er février 2024 et le 31 décembre 2024. Le projet ne sera donc plus prolongé d’une fois à l’autre, mais ancré structurellement dans les missions des pharmaciens. 

Concrètement, le pharmacien prépare des gélules contenant une quantité de médicaments qui est progressivement réduite et adaptée à chaque patient individuellement. Le programme peut inclure dix, sept ou cinq étapes et est prescrit par le médecin généraliste, explique le cabinet.

Depuis le lancement du projet, plus de 11.000 patients se sont inscrits, selon un chiffre fourni par le cabinet. Le projet pilote a été évalué il y a un an. A l’époque, 6.527 personnes avaient déjà entamé le programme de suppression progressive. Parmi ces patients, 57% ont entamé le programme en dix étapes, 13,9% le programme en sept étapes et 29,1% le programme en cinq étapes. Un montant de 878.000 euros a été prévu sur une base annuelle dans le budget Inami.

Surconsommation de somnifères: des dangers à ne pas négliger

L’insomnie, ou le manque involontaire de sommeil, n’est pas un sujet à prendre à la légère. Ces difficultés à s’endormir peuvent avoir de lourdes conséquences non seulement sur l’humeur (irritabilité) et la concentration, mais également sur la santé physique (fatigue, douleurs chroniques, diabète de type 2, augmentation des risques d’accidents cardiovasculaires, d’obésité, d’hypertension, …), indique l’Inserm. L’insomnie peut également déclencher de la dépression chez les patients. Cet ensemble de conséquences peuvent à leur tour en engendrer d’autres telles que l’isolement, l’absentéisme, ou encore des accidents de la route ou du travail.

Pour lutter contre le manque chronique de sommeil, un médecin peut prescrire des somnifères. Mais là encore, cela n’est pas sans risque. Ces médicaments, pour aider le patient à s’endormir, plongent son corps dans un état de veille. Ces cachets, à force de prises régulières, peuvent provoquer les problèmes de vigilance durables, ainsi que des troubles de la mémoire et de la concentration. En outre, s’ils soulagent les symptômes de l’insomnie, les somnifères ne permettent pas d’en soigner les causes.

Autre point d’attention, l’accoutumance. Comme avec de nombreux médicaments, le risque que le corps s’habitue aux benzodiazépines est bien réel, et aussi rapide. Plus le patient prendra ces médicaments, moins ils seront efficaces, et plus celui-ci devra en consommer pour obtenir les effets escomptés. Un peu comme avec la drogue.

Risques à court terme

– Etat de somnolence, ce qui augmente le risque d’accident de la route ou du travail, par exemple
– Anxiété liée à l’usage du médicament
– Utilisation combinée de somnifères et d’alcool

Risques à long terme

– Maux de tête
– Somnolence
– Perte de mémoire
– Difficultés à gérer le stress
– Diminution de la libido
– Dépendance après seulement six à huit semaines d’utilisation

Source: www.dedruglijn.be

(Avec Belga)

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