Les mauvaises habitudes alimentaires, plus néfastes que le tabac et l’alcool
Une mauvaise alimentation peut nuire davantage que les effets du tabac, de l’alcool et du sexe non protégé réunis. Les Belges font partie des mauvais élèves en termes d’habitudes alimentaires.
D’avis général, le tabac, l’alcool, la drogue et le sexe non protégé font partie des pires choses pour notre corps et notre santé. Ils le sont, mais un autre point, parfois sous-estimé, s’ajoute à la liste : les mauvaises habitudes alimentaires. « Les impacts de la malnutrition sont énormes. La malnutrition a plusieurs causes et un régime de faible qualité est l’une d’entre elles« , dénonce un rapport du Global Panel on Agriculture and Food Systems for Nutrition.
Ces régimes de mauvaise qualité sont divisés en deux catégories. D’une part, ceux avec des carences en calories, vitamines ou minéraux. D’autre part, ceux avec trop de calories, de graisses saturées, beaucoup de sel ou de sucre. « Le risque que comporte un régime de mauvaise qualité est désormais plus élevé que ceux du sexe non protégé, de l’alcool, des drogues et du tabac combinés« . Ce risque serait d’ailleurs le premier du taux global de maladies, selon le rapport qui a analysé 250 sources de données et articles examinés par des pairs.
La qualité, plutôt que la quantité
Pour les auteurs de l’étude, « les systèmes alimentaires actuels sont trop axés sur la quantité, au lieu de la qualité« , ce qui n’aide pas les consommateurs à faire des choix alimentaires sains, nutritionnels et abordables. « Les multiples formes de la malnutrition ne diminueront pas à moins que les décideurs politiques et les leaders du secteur privé travaillent ensemble pour redessiner des systèmes alimentaires capables de se rapprocher d’un but commun : des régimes plus sains pour tous « , poursuit le rapport.
Car si on continue sur la – mauvaise- voie actuelle, les chercheurs estiment que le nombre de personnes en surpoids ou obèses dans le monde sera de 3,3 milliards en 2050 (le chiffre était de 1,3 milliard en 2005). Et cela n’épargne aucune région du monde. Les maladies chroniques liées à l’obésité et à la mauvaise alimentation (hypertension, diabète…) augmentent partout, et d’autant plus rapidement dans les pays où les revenus sont bas ou moyens.
Qu’est-ce qu’une « alimentation de haute qualité » ?
Il n’existe pas un « indice de qualité alimentaire » universel. Mais beaucoup s’accordent sur ce qu’une alimentation saine ou de « haute qualité » devrait inclure. En résumé : une combinaison de divers aliments qui sont sûrs et qui fournissent un niveau énergétique approprié selon l’âge, le sexe, les éventuelles maladies et l’activité physique de l’individu. Les micronutriments sont également essentiels.
Pour l’OMS, il est primordial de commencer à manger sainement dès le plus jeune âge. Elle conseille également de manger beaucoup de fruits et légumes, des céréales complètes, fibres et autres noix, et de limiter certains aliments (snacks et boissons sucrés, viande transformée, sel et graisses saturées notamment).
Les Belges mangent mal
Chez nous, l’Institut scientifique de Santé publique (ISP) a publié son rapport sur le comportement alimentaire des Belges.
Il y a des points positifs : une diminution de l’apport en cholestérol et en acide gras ‘trans’, ainsi que de la consommation des graisses ‘visibles’. Mais aussi des points négatifs : 56% des consommateurs belges ne respectent pas les recommandations sur les lipides, sa consommation étant beaucoup trop élevée. De plus, 90% consomment trop d’acides gras saturés, ce qu’on appelle communément les « mauvaises graisses », que l’on trouve notamment dans les plats préparés.
Le Belge consomme également trop de sucres « rapides » (les monosaccharides et disaccharides comme le glucose, le lactose, le fructose ou le sucrose) et pas assez de sucres « lents » (les polysaccharides comme l’amidon, la pectine ou la cellulose).
Côté boissons, plus de 7 Belges sur 10 ne boivent pas la quantité quotidienne recommandée en eau et en boissons non sucrées (1,5 L).
L’ISP note de légères améliorations par rapport à l’enquête de 2004, mais « consommateurs et industrie agroalimentaire doivent poursuivre leurs efforts pour parvenir à une alimentation équilibrée et de qualité« , conclut-il.
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