« Les hommes manipulent les règles au boulot. Les femmes optent trop souvent pour l’honnêteté »
À présent que de plus en plus de femmes brisent le plafond de verre, un autre problème surgit à l’horizon : le mur de verre. Deux femmes britanniques y consacrent un livre et dispensent quelques avis.
« Erin attend que Geoffrey (son responsable direct) soit en vacances annuelles. Elle va voir leur chef, Adrian, et propose de reprendre le plus gros client de Geoffrey en son absence. « J’ai rencontré ce client dernièrement, et immédiatement le courant est passé. Tu sais qu’il n’a jamais été très enthousiaste au sujet de Geoffrey. Je suis persuadée que je peux le convaincre. » Elle ment. Erin n’a jamais rencontré ce client et Geoffrey s’entend très bien avec lui. (…) Erin reprend le client, fournit un travail de premier ordre, et quand Geoffrey revient de vacances et souhaite récupérer son client, elle lui dit d’aller se faire voir. (…) Quelques années plus tard, Geoffrey quitte l’entreprise. »
C’est un passage du livre « The Glass Wall », un livre de Sue Unerman et Kathryn Jacob, deux femmes issues du monde des affaires britannique. D’après elles, les femmes ne souffrent pas tant du plafond de verre que du mur de verre : une barrière invisible qui les sépare de « l’ambiance entre hommes » qui règne dans de nombreuses entreprises. Elles ne parlent pas la même langue que les hommes et ont des attentes culturelles différentes, ce qui entrave leur carrière. À l’aide de conseils pratiques et d’anecdotes (comme ceux d’Erin) elles essaient de donner un coup de boost aux femmes. Le conseil auprès du passage ci-dessus : « Poussez les grands garçons de côté. »
Les auteurs conseillent aux femmes de se mettre en avant de façon plus agressive, d’utiliser un peu plus d’humour lors de leurs présentations et de se fâcher un bon coup de temps en temps (« lâchez la bête qui en est vous »). L’exemple cité est à nouveau frappant. Il s’agit d’une certaine Sara qui propose une idée à son chef : tous les membres de l’équipe doivent permuter de fonction pendant deux jours, pour s’imprégner davantage le travail de l’autre. Il s’agit d’une certaine Sara qui propose une idée à son chef : son patron n’est guère enthousiaste. Ce soir-là, Sara boit un verre avec une amie et elle lui explique ses frustrations. Immédiatement, l’amie pense au football total, une technique utilisée par l’équipe nationale des Pays-Bas dans les années septante. Quand Sara en reparle le lendemain à son boss, il trouve son idée fantastique. Leçon du jour : « La présentation d’une idée est au moins aussi importante que l’idée elle-même. »
Asseyez-vous à côté du CEO
Un autre piège pour les femmes de carrière? Lesdits ‘cryptonomics’: des règles et lois tacites différentes pour chaque entreprise. D’après Unerman et Jacob, la plupart des hommes réussissent très vite à les déchiffrer et à s’y adapter. Ainsi, il y a beaucoup d’entreprises où ça ne se fait pas de rester chez soi quand son enfant a de la fièvre. C’est simple : dites que c’est vous qui êtes malade, et vous n’aurez pas de questions ou remarques ennuyeuses. Ou encore : envoyez un e-mail à votre patron le matin tôt ou le soir tard. Vous ferez preuve de grande implication, même si vous avez rédigé l’e-mail quelques heures avant. Il y a d’autres règles auxquelles il faut un peu s’adapter. Ainsi, il n’est pas scandaleux d’aller s’asseoir à côté du CEO, de se rendre plus visible. Mais il y a une chose que les auteures recommandent vivement : si vous êtes la seule femme présente à une réunion, ne proposez jamais de servir le thé ou le café. Vous ne ferez que confirmer les stéréotypes.
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