Les cinq substances les plus addictives pour le cerveau
Quelles sont les substances les plus addictives ? Est-ce la cocaïne, la nicotine, l’héroïne ou encore l’alcool ? La réponse est moins simple qu’elle n’y paraît.
Avant d’établir quelles sont substances les plus addictives, il convient de définir ce qu’est une addiction. Pour l’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale français, c’est une pathologie qui repose sur la consommation répétée d’un produit ou la pratique anormalement excessive d’un comportement qui conduit à une perte de contrôle du niveau de consommation/pratique, une modification de l’équilibre émotionnel, des troubles d’ordre médical et des perturbations de la vie personnelle, professionnelle et sociale.
Les addictions les plus répandues sont relatives aux substances psychoactives, légales (tabac, alcool) ou non (cocaïne, ecstasy…). Certaines sont plus addictives que d’autres. Le classement varie en fonction des différents critères utilisés pour les classer les substances. Ainsi, le potentiel d’addiction d’une substance peut être évalué en fonction des dommages qu’elle cause, de sa valeur marchande, de la mesure dans laquelle elle active le système dopaminergique du cerveau, du plaisir qu’elle procure, ou encore de la rapidité à laquelle le consommateur peut devenir dépendant.
Compte tenu de ces différents critères, l’un des moyens de classer les substances addictives consiste à faire appel à des groupes d’experts. En 2007, David Nutt et son équipe de chercheurs avaient interrogé différents experts en addictologie pour tenter d’élaborer le classement le plus objectif possible. Ils avaient abouti aux cinq substances suivantes.
L’héroïne
L’héroïne est la drogue la plus addictive, selon l’étude de David Nutt. Elle augmente le taux de dopamine (système de récompense du cerveau) de 200 %, ce qui la rend hautement addictive. De plus, la dose létale est seulement cinq fois supérieure à la dose nécessaire pour obtenir l’effet escompté.
La cocaïne
La cocaïne empêche les neurones d’éteindre le signal de la dopamine, ce qui provoque une activité anormale du système de récompense du cerveau. Environ 21 % des personnes qui essaient la cocaïne en deviennent dépendants une fois dans leur vie.
Dérivé de la cocaïne, le crack est obtenu en diluant du chlorhydrate de cocaïne dans de l’eau, puis en y ajoutant du bicarbonate de soude ou de l’ammoniaque. Le crack est vendu aux usagers sous forme de cailloux. Contrairement à la cocaïne, le crack peut être inhalé et fumé.
La nicotine
Il s’agit du principal ingrédient addictif du tabac. La nicotine est rapidement absorbée par les poumons et envoyée vers le cerveau. Les chercheurs prévoient que le tabac tuera 8 millions de personnes chaque année d’ici 2030. Il s’agit de la drogue la plus addictive accessible en vente libre.
Les barbituriques
Ce sont les plus anciens somnifères. Ils étaient initialement utilisés comme médicament pour traiter l’anxiété et les troubles du sommeil. À de faibles doses, ils causent une certaine euphorie, mais à des doses plus élevées ils peuvent être mortels, car ils inhibent les réflexes de respiration. Ils sont aujourd’hui beaucoup moins répandus, car ils ont été remplacés par les benzodiazépines (Xanax, Valium, etc.).
L’alcool
Autre substance très addictive en vente libre : l’alcool. Il a pour effet principal d’augmenter les niveaux de dopamine dans le système de récompense du cerveau de 40 à 360 %. Quelque 22 % de ceux qui ont « bu un verre » développent une dépendance à l’alcool à un moment de leur vie. L’alcool a également été classé comme la substance la plus dangereuse au monde par d’autres experts.
Interrogée par Knack en mars dernier, Lies Gremeaux, chercheuse spécialisée en drogues chez Sciensano, revenait sur les effets néfastes de l’alcool pour la société. « En 2019, nous avons étudié les schémas de risque qui contribuent le plus à la charge totale de morbidité en Belgique. Les troubles liés à la consommation excessive d’alcool (6%) pèsent deux fois plus lourd que les troubles liés aux autres drogues (2,8%). L’abus d’alcool (11,3%) figure également parmi les cinq principales causes spécifiques de perte d’années de vie en bonne santé en raison d’une diminution de la qualité de vie », déclarait-elle.
La drogue la plus consommée
En Belgique, une enquête de Sciensano réalisée auprès de 1451 répondants ayant consommé de la drogue au cours du dernier mois révèle que le cannabis demeure la drogue la plus consommée. Il est suivi par la cocaïne (25 %), l’ecstasy (25 %), la kétamine (12 %) et les amphétamines (8%). Au niveau de la fréquence d’utilisation, le cannabis est la drogue la plus fréquemment consommée, 39 % des consommateurs de cannabis en faisant un usage quotidien. La cocaïne, l’ecstasy et la kétamine sont des drogues qui ne sont généralement consommées que quelques fois par mois.
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