Le stress rétrécit littéralement le cerveau
Le stress engendre non seulement de l’anxiété, mais peut aussi littéralement rétrécir le cerveau. Pour contrer ses effets néfastes, la méditation ou une activité sportive se révèlent bénéfiques.
Le stress chronique peut mener à des maladies physiques ou mentales comme la dépression. De nouvelles études menées par les universités de Berkeley (Californie) et de Yale (Connecticut) viennent démontrer que le stress pouvait aussi littéralement rétrécir le cerveau, relate De Morgen. Heureusement, des solutions existent pour lutter contre ses effets néfastes.
Le stress est la maladie du siècle, il représente, en biologie, l’ensemble des réponses d’un organisme soumis à des pressions ou contraintes de la part de son environnement. Daniela Kaufer, professeur à l’université de Berkeley et son équipe se sont penchés sur le mécanisme neurologique du stress. « Dans le cerveau, nous pouvons grosso modo distinguer deux sortes de cellules« , explique-t-elle. D’un côté, la matière grise: les cellules et les neurones qui traitent et enregistrent les informations. De l’autre côté, la matière blanche ou la myéline. Dans cette zone se trouvent les fibres nerveuses qui se chargent de la transmission rapide des signaux entre les cellules du cerveau.
Il ressort de l’étude de Kaufer que le stress chronique stimule le développement de la matière blanche du cerveau et ralentit la production de matière grise. Résultat : dans une partie spécifique du cerveau – l’hippocampe qui régule les émotions – un excès se créé dans la matière blanche. « Ce trop-plein de signaux qui arrivent dans la matière blanche perturbe la communication et le bon timing du transfert d’information entre les cellules du cerveau« , commente le professeur Kaufer.
Quand la masse grise diminue dans le cortex préfrontal, il est alors plus difficile de contrôler son anxiété et ses réactions aux situations de stress. Le cortex préfrontal étant le siège de différentes fonctions cognitives dites supérieures comme le langage, la mémoire de travail, ainsi que la région du goût et de l’odorat. La diminution de la matière grise présente dans cette zone peut ainsi avoir une influence négative sur l’apprentissage. La combinaison entre une perte de la matière grise et un trop-plein de substance blanche est néfaste pour l’intellect et le système émotionnel et peut mener à des troubles de l’humeur et à des angoisses. « Quand la liaison entre le système de régulation des émotions et la mémoire s’améliore, les réponses d’un individu aux situations de stress s’améliorent« , ajoute Kaufer.
La pleine conscience à la rescousse
Une autre étude de l’université de Yale avance que le stress chronique mène à une perte de la fonction des synapses. La synapse désigne une zone de contact fonctionnelle qui s’établit entre deux neurones, ou entre un neurone et une autre cellule (cellules musculaires, récepteurs sensoriels…). Le stress produirait alors aussi une perte de la matière grise dans le cortex préfrontal. Le cerveau des personnes qui vivent en situation de stress depuis quelques années développe une sensibilité exacerbée envers des situations stressantes.
Des solutions existent pour lutter contre cette réaction excessive face à des situations stressantes. Selon une étude d’Harvard, la pleine conscience (ou « mindfulness ») est une méthode efficace pour contrer les pertes fonctionnelles du cerveau et pour lutter contre le stress. Chez des personnes ayant pratiqué la pleine conscience pendant 27 minutes par jour durant 8 semaines, les chercheurs ont remarqué une augmentation de la matière grise dans l’hippocampe et une diminution des neurones dans la partie du cerveau la plus active en cas d’angoisse ou de stress. Des activités comme la marche ou d’autres sports semblent aussi augmenter l’activité de cette zone de l’hippocampe et stimuler le cerveau.
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