Le régime méditerranéen plus efficace qu’un régime sans graisses
Une nouvelle étude met en doute la plupart des mythes sur les régimes et sur la consommation de graisses.
Suivre à 100% un régime méditerranéen ne vous fera pas grossir et serait bien meilleur que la plupart des régimes plus restrictifs, suggère une nouvelle étude, relayée par The Independent. La plupart des régimes populaires pourraient en effet avoir complètement tort car ils recommandent de bannir toute forme de graisse de l’alimentation, sans dissocier les « bonnes » et les « mauvaises » graisses, expliquent les auteurs de cette étude, publiée dans la revue The Lancet Diabetes & Endocrinology. De plus, s’en tenir à un régime riche en huile d’olive, donc relativement gras, pourrait être plus efficace pour perdre quelques kilos qu’un régime avec 0% de matières grasses.
Trois régimes comparés
L’étude a été menée sur 7.447 femmes et hommes en Espagne, entre 2003 et 2010. Chaque participant avait soit un diabète de Type 2, soit un risque cardiovasculaire élevé. 90% d’entre eux étaient en surpoids ou obèse. Il leur a été demandé de suivre l’un des trois régimes étudiés : un régime méditerranéen sans restriction et riche en huile d’olive, un régime similaire axé sur les noix, et un régime où était banni tout type de graisse. Résultat : les personnes suivant le régime méditerranéen sont celles qui ont perdu le plus de poids. La teneur en matières grasses des aliments ingérés n’aurait donc que peu d’influence sur le poids. Les chercheurs sont convaincus que leur étude doit mener à repenser les régimes actuels.
« La peur du gras »
Dans un commentaire répondant à l’étude, le Professeur Dariush Mozaffarian, expert en nutrition, trouve que ces résultats sont « suffisants » pour débarrasser des directives « dépassées » concernant la consommation des graisses : « nous devons abandonner le mythe que les produits pauvres en graisses et en calories font moins grossir « . Il estime qu’il « est temps de mettre fin à notre peur du gras » et de ne plus se focaliser uniquement sur la réduction totale des calories apportées par les graisses alors que certains types d’acides gras ont des effets très positifs sur la santé. Les régimes faibles en gras ont par ailleurs conduit à augmenter la part des sucres dans l’alimentation alors que ceux-ci peuvent également être responsables de l’obésité.
L’étude n’a toutefois pas convaincu d’autres experts, qui relèvent la faible perte de poids observée dans tous les groupes concernés. « Le résultat le plus important est que pour perdre du poids de manière efficace, il faut limiter la consommation totale de calories« , note le Pr Susan Jebb, de l’Université d’Oxford. Même son de cloche auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour qui il est hors de question de recommander de manger des graisses « à volonté« . Mais l’OMS reconnaît qu’elle pourrait revoir ses recommandations (limiter à 30% maximum les calories consommées sous forme de lipides) d’ici la fin de l’année. Dans la plupart des pays méditerranéens, cette proportion avoisine ou dépasse les 40%.
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