Le disque menstruel, la protection méconnue pour les règles abondantes
Serviettes hygiéniques, tampons, cups, culottes… Le choix de protections menstruelles s’est considérablement élargi. Certaines sont plus adaptées à un flux abondant, comme le disque menstruel.
Tampons, serviettes, culottes, cups… Les produits destinés à absorber le flux menstruel sont nombreux. Et les raisons de les choisir également: confort, côté pratique, réduction des déchets, mais aussi intensité du flux. Les menstruations abondantes touchent jusqu’à un tiers des personnes menstruées, avec souvent un impact négatif sur la qualité de vie.
Une étude américaine, publiée dans la revue BMJ Sexual & Reproductive Health, a mis sur le gril différents types de protections périodiques et testé leur capacité d’absorption. Des plus classiques, comme les serviettes hygiéniques et les tampons, aux plus modernes, comme les culottes et les coupes (cups) menstruelles. Mais également une protection moins connue: le disque menstruel, qui fonctionne de la même manière que la cup mais est plus large, et promet une capacité d’absorption supérieure. Pari gagné? Oui, selon l’étude, qui a mené ses tests avec du vrai sang, plus précisément des concentrés de globules rouges, contrairement aux analyses précédentes qui utilisaient de l’eau ou une solution saline.
C’est quoi, le disque menstruel?
Bien qu’il ne soit pas très connu – et peu disponible – en Belgique, le disque menstruel existe sur le marché depuis le milieu des années 1990 et est largement utilisé dans d’autres pays.
Visuellement, mais aussi au niveau du fonctionnement, il est assez similaire à la cup et s’insère dans le vagin pour recueillir le sang des règles. C’est une version plus plate, composée de silicone médical, et qui ne crée pas d’aspiration. Concrètement, là où une cup se place dans le bas du vagin, le disque est conçu pour se placer contre le col de l’utérus. Il permet aussi le rapport sexuel pendant les règles.
Mais son avantage principal est bien sa capacité. Les disques menstruels peuvent contenir en moyenne 60 ml, et aller jusqu’à 80 ml selon les marques, tandis que les cups conviennent davantage aux flux moins abondants. Il est néanmoins conseillé de le vider deux à trois fois par jour, idéalement toutes les quatre à six heures pour prévenir d’éventuelles infections. Il se lave et se rince très facilement, mais ne doit pas être mis dans la machine à laver ou le lave-vaisselle.
Flux abondants
A partir de quand un flux menstruel est considéré comme «abondant»? Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), le fait de devoir changer de serviette ou de tampon après moins de deux heures ou de laisser passer des caillots de la taille d’une pièce de monnaie ou plus est considéré comme un flux abondant.
Les règles sont considérées comme abondantes si la durée est supérieure à sept jours et/ou si la quantité totale est supérieure à 80 ml par jour. Cela correspond globalement à cinq cups de taille moyenne ou plus de cinq serviettes ou tampons de taille «super plus».
Et les autres protections?
Outre l’efficacité des disques, les tests pointent de grandes différences entre les différents types de produits. Les culottes menstruelles, par exemple, ont une très faible capacité d’absorption. Une constatation que l’association française de consommateurs UFC-Que Choisir a également observé lors de ses propres tests. Même son de cloche chez Testachats. Si la couche intérieure remplit son objectif et ne donne pas de sensation d’humidité, l’association belge de défense des consommateurs est moins optimiste sur la couche absorbante: «A en croire les emballages de tous les modèles, celle-ci serait suffisante pour faire face aux règles, même les plus abondantes. En effet, tous annoncent une capacité d’absorption correspondant à celle de trois ou quatre tampons. En réalité, ces culottes n’absorbent que 10 ml au maximum, ce qui est comparable à l’absorption d’un peu plus d’un tampon de deux gouttes (6 à 9 ml) ou à l’absorption moyenne d’un tampon de trois gouttes (9 à 12 ml).»
Pour les serviettes hygiéniques, cela semble plus variable. Ces protections sont disponibles à différents niveaux d’absorption, tels que flux légers, flux moyens et flux abondants. Le nombre de gouttes sur l’emballage indique la capacité d’absorption du produit. S’il existe des serviettes labellisées «flux abondant», toutes ne sont pour autant pas capable d’assumer la même quantité.
Plus de constance en revanche pour les tampons. «Ce sont les seuls produits périodiques dont les gouttes correspondent à une capacité d’absorption standardisée par le Code européen de bonnes pratiques relatif aux tampons», précise l’UFC-Que Choisir. Testachats conseille néanmoins d’éviter les tampons trop absorbants, et de choisir deux ou trois gouttes. «Une capacité d’absorption trop élevée pourrait favoriser le syndrome de choc toxique SCT ou toxic shock syndrome TSS.» Et conseille donc de le changer plus souvent plutôt que d’utiliser une version trop absorbante.
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