Le développement cérébral des enfants menacé par de nombreuses substances chimiques
Les produits chimiques présents au quotidien dans notre environnement peuvent porter atteinte au développement cérébral des enfants, avertit un rapport de CHEM trust, une association britannique qui travaille pour prévenir les effets à long terme sur la santé humaine et animale des produits chimiques de synthèse.
On les trouve dans notre alimentation et dans les produits de consommation utilisés au quotidien, à la maison, à l’école ou au travail. De nombreux produits chimiques – Bisphénol A (BPA), phtalates, pesticides,… – peuvent porter atteinte au développement cérébral des enfants, avance un rapport rédigé par plusieurs experts à la demande de l’association caritative britannique CHEM Trust.
Les impacts de l’exposition à ces perturbateurs endocriniens sont des déficits de l’attention, de l’hyperactivité ou des baisses de QI. Elles peuvent empêcher les enfants d’atteindre leur plein potentiel.
Dans le passé, le plomb ou les PCB ont déjà été incriminés dans les dommages des fonctions cérébrales de milliers de personnes. Ces substances sont à l’heure actuelle interdites par la législation européenne à cause de leur nocivité.
Aujourd’hui, de nouveaux produits chimiques potentiellement dangereux font leur apparition. De nombreuses études attestent déjà de la dangerosité de certaines de ces molécules sur la santé, à l’origine de cancers, de malformations congénitales, d’obésité et de diabète, mais également de troubles de développement (autisme, hyperactivité, diminution du quotient intellectuel).
On les trouve dans le mobilier, c’est le cas des retardateurs de flammes bromés, présents également dans les équipements électroniques et les matériaux de construction. Les composés perfluorés et polyfluorés, utilisés dans les revêtements antiadhésifs ou les matériaux respirants que l’on retrouve dans les emballages sont aussi pointés du doigt. Plus préoccupant, car au plus près du corps, ces substances sont aussi présentes dans les vêtements. Certains produits chimiques ont été interdits, mais des produits similaires restent commercialisés.
Le rapport de CHEM Trust avance que les enfants, mais aussi les groupes à risque dont font partie les femmes enceintes, sont constamment exposés à ce cocktail de substances chimiques, négligées par les réglementations actuelles.
En début de semaine, l’OMS avertissait déjà sur les risques environnementaux – pollution de l’air intérieur et extérieur, tabagisme passif, insalubrité de l’eau, manque de moyens d’assainissement et hygiène insuffisante – qui entraînent le décès de 1,7 million d’enfants de moins de cinq ans dans le monde.
« Le développement cérébral des générations futures est en jeu »
Pour se protéger de ces produits chimiques, l’association propose d’accélérer la réglementation de groupes de substances chimiques similaires et de développer de nouvelles méthodes pour identifier les produits préoccupants. Des conseils destinés aux consommateurs pour réduire leur exposition sont également proposés comme se tourner vers une alimentation biologique sans pesticides ou prendre régulièrement les poussières – vrais réservoirs à produits chimiques – dans sa maison (voir plus de détails ci-dessous).
Comme l’explique le Dr Michael Warhurst, directeur de CHEM Trust : « Le développement cérébral des générations futures est en jeu. Le législateur européen doit substituer des groupes de produits chimiques préoccupants, plutôt que de restreindre petit à petit un produit chimique à la fois. Nous ne pouvons pas continuer à jouer avec la santé de nos enfants. »
Il est rejoint par Véronique Moreira, présidente de WECF France: « La pollution de l’environnement cause 1,7 million de décès chez les enfants chaque année. C’est l’Organisation Mondiale de la Santé qui le dit elle-même dans un rapport daté d’hier. Aujourd’hui, les données de CHEM Trust viennent confirmer que nous devons agir rapidement et efficacement pour protéger la santé de nos enfants, dès la période de grossesse. Les Etats européens et la Commission européenne ne semblent pas avoir compris cette nécessité, comme le montre le blocage sur le dossier des perturbateurs endocriniens. Il faut pourtant agir, et vite, pour protéger les plus fragiles. C’est possible : la prévention des expositions est le seul moyen pour y parvenir, car les dommages sont irréversibles. «
Conseils pour le grand public :
• Consommer une alimentation biologique autant que possible, pour éviter les pesticides,
• Ne pas laisser les enfants jouer avec des tickets de caisse, pour éviter le bisphénol A,
• Acheter des produits portant des écolabels,
• Nettoyer fréquemment son intérieur pour réduire l’accumulation de poussières, qui sont des réservoirs de produits chimiques.
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