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Le cancer colorectal touche de plus en plus de jeunes: leur mode de vie peut en être la cause
Le cancer du côlon concerne généralement les personnes de 50 ans et plus, mais de plus en plus de jeunes adultes sont touchés. L’une des causes pourrait être leur mode de vie et son influence sur leur microbiome.
Femmes et hommes confondus, le cancer du côlon est le troisième cancer le plus fréquent en Belgique. Il est précédé, par le cancer de la prostate (1er) et par celui des poumons (2e). Chaque année, ce sont près de 8.000 nouveaux cas qui sont enregistrés, et pas moins de 2.400 décès sont causés par la maladie, selon les derniers chiffres de la Fondation Registre du Cancer.
Malgré des chances de survie accrue, un chiffre interpelle les oncologues: environ 10% des cancers colorectaux surviennent chez des personnes âgées de moins de 50 ans. «Et ce pourcentage tend à augmenter», souligne la Fondation contre le cancer. En Belgique, environ 7% des cas sont enregistrés dans cette tranche d’âge. C’est bien moins qu’aux Etats-Unis, où il est attendu que ce chiffre dépasse les 13% d’ici quelques années.
Un microbiome influencé par le mode de vie
C’est la première fois que les spécialistes constatent une telle augmentation dans notre pays. Les causes de cette hausse ne sont pas claires, mais le microbiome pourrait être une piste intéressante, selon la Fondation contre le cancer. Une hypothèse logique, puisque le microbiome désigne l’ensemble des micro-organismes présents dans l’intestin, dont le colorectal (NDLR: la plus grande partie du gros intestin).
Ce microbiome est influencé par le mode de vie, notamment le type d’alimentation (consommation de boissons sucrées, de produits ultratransformés, etc.), la pratique d’une activité physique, ou encore la prise d’antibiotiques. Plusieurs projets de recherche soulignent son rôle dans le développement, la progression et la réponse au traitement du cancer du côlon. En effet, certaines bactéries ou champignons peuvent rendre les cancers colorectaux plus agressifs. A l’inverse, certaines «bonnes bactéries» peuvent améliorer l’efficacité de l’immunothérapie», souligne le professeur Lars Vereecke (UGent).
Chaque jour, cinq jeunes adultes apprennent qu’ils ont un cancer
Le cancer colorectal n’est toutefois pas celui qui touche le plus de jeunes adultes de moins de 50 ans. Les néoplasmes les plus fréquents au sein de cette population sont les cancers hématologiques (cancers du sang, de la moelle osseuse ou des ganglions lymphatiques), le cancer du sein, le mélanome et le cancer des testicules. Il est en outre à noter que chez les jeunes adultes, le cancer touche un peu plus les femmes que les hommes, alors que chez les enfants et les adultes plus âgés, c’est l’inverse.
Chaque année, en Belgique, près de 1.800 adolescents et jeunes adultes âgés de 16 à 35 ans reçoivent un diagnostic de cancer, soit une moyenne de cinq par jour, ressort-il de la dernière étude (2004-2022) de la Fondation Registre du cancer (FRC). Elle montre également que neuf jeunes adultes sur dix ayant reçu un diagnostic de cancer sont toujours en vie après cinq ans. Ce chiffre est de 88% chez les hommes et de 91% chez les femmes. Après 15 ans, le taux de survie s’élève à 82% chez les hommes et à 85% chez les femmes.
Toutefois, le pronostic vital varie considérablement d’un type de cancer à l’autre. Le risque de mourir dans les cinq ans pour de jeunes adultes atteints d’un cancer de la thyroïde est inférieur à 1%, tandis qu’il s’élève à 53% pour le cancer du poumon. Le cancer du poumon est cependant très rare dans cette tranche d’âge.
Mars bleu
Le mois de mars est celui de la sensibilisation au dépistage du cancer colorectal. En Belgique, le dépistage systématique des cancers du gros intestin est proposé gratuitement, tous les deux ans, aux hommes et aux femmes de 50 à 74 ans asymptomatiques et sans facteur de risque particulier.
Le prélèvement d’un échantillon est simple, rapide et peut être réalisé à domicile. Il suffit de demander un kit de dépistage auprès d’un médecin traitant, via le site www.depistageintestin.be ou encore le numéro gratuit de l’AVIQ (0800/16.061), de prélever un échantillon de selles et de d’envoyer celui-ci dans l’enveloppe grise préadressée et préaffranchie fournie dans le kit de dépistage. Le médecin traitant recevra les résultats environ une semaine après le l’envoi du test.
(Avec Belga)
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