L’autobronzant est-il sans danger pour la santé ?
Avec le manque de soleil dans nos contrées. Il est parfois difficile d’atteindre le teint hâlé tant convoité. Solution: se tourner vers l’autobronzant. Est-il sans danger pour autant ?
En gélules, sous forme de crème ou de spray, l’autobronzant donne un teint plus ou moins bronzé, selon les envies. La dihydroxyacetone (DHA) que contient l’autobronzant réagit avec la couche cornée de la peau, la couche la plus externe de l’épiderme. La couche de produit reste donc superficielle. « C’est ce qui explique la disparition assez rapide de l’autobronzant, dans les jours qui vont suivre l’application : dans les quinze jours maximum, il n’existe plus parce qu’il ne pénètre pas dans la peau, avance le professeur Dominique Tennstedt, dermatologue. Par conséquent, le produit ne donne que très peu voire pas du tout d’ennuis cutanés. Il reste comme une peinture sur la peau, et ne disparaît pas d’ailleurs pas en cas de baignade. »
D’après le Professeur Tennstedt, l’autobronzant n’entraîne pratiquement pas d’effets secondaires : il n’assèche pas la peau, les irritations restent rares. En revanche, il convient de rester prudent lors de l’application : avant de recouvrir son corps entier d’autobronzant, mieux vaut le tester sur une petite zone et observer si un quelconque effet secondaire se manifeste. Esthétiquement parlant, les endroits plus épais comme les genoux et les coudes adopteront un brun plus foncé que le reste du corps. « La couche cornée est plus épaisse et donc la coloration sera plus forte. Il vaut donc mieux commencer par une couche lisse et laisser une très légère couche sur les endroits plus épais », conseille le dermatologue.
Pour les femmes enceintes, il n’y aurait pas de contre-indications, mais Dominique Tennstedt ne recommande pas l’application d’autobronzant, par souci de prudence. « Le soleil leur est d’ailleurs déconseillé car leurs pigmentations sont particulières », ajoute-t-il.
En spray, en crème, en gélules ?
Le type d’autobronzant n’a, a priori, pas d’importance pour le professeur Tennstedt. « Sur la peau grasse d’un adolescent, la crème va boucher les pores et favoriser l’acné. Sur une peau sèche de personne âgée, je préférerais les crèmes. Les enfants n’aiment, quant à eux, pas les crèmes parce qu’elles collent et préféreront un lait ou un spray », développe-t-il. Les formats adoptés dépendent donc surtout des goûts de chacun. Pour le dermatologue, il vaut mieux tester et adopter la formule qui correspond le plus aux préférences du patient. A noter que l’autobronzant n’assèche pas la peau mais ne remplace pas pour autant une crème hydratante. Il est donc important de poursuivre l’hydratation du corps.
Attention aux UV, même avec de l’autobronzant
L’autobronzant n’empêche pas le bronzage parce qu’il n’arrête pas les ultra-violets. Ni leurs effets nocifs, donc… « Contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, l’autobronzant n’est pas une protection solaire« , insiste le professeur Tennstedt. Qu’on applique ou non de l’autobronzant, sans crème solaire, personne n’est à l’abri d’un coup de soleil. « Le soleil est, il est essentiel de le rappeler, un faux ami. »
Bien qu’il génère la bonne humeur de la population, le soleil s’avère dangereux à travers les rayons ultra-violets A et B. Les ultra-violets A (ou UVA), dits ultra-violets longs, participent légèrement au bronzage qui dure dans le temps mais ont surtout pour effet d’accélérer le vieillissement cutané. Les ultra-violets B (ou UVB), dits ultra-violets courts, donnent les coups de soleil et par extension, les cancers de la peau. Le bronzage va être rapide, comme après une journée à la mer, et ne va pas durer. L’un n’est pas « meilleur » que l’autre.
S’il est correctement appliqué et qu’on ne le confond pas avec une crème solaire, l’autobronzant ne présente a priori pas de danger. A ne pas confondre non plus avec un accélérateur de bronzage qui représente, lui, un vrai danger car augmente les effets nocifs des ultra-violets.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici