La biopsie liquide, nouvel outil de lutte contre le cancer

La médecine contre le cancer se dote d’un nouvel outil de diagnostic et de suivi de traitement, indique l’Institut Jules Bordet. Il s’agit de la biopsie liquide, jusqu’alors uniquement utilisée dans le cadre de projets de recherche sur le cancer. Elle fait à présent son entrée dans la routine clinique.

La biopsie liquide est l’analyse d’un prélèvement de sang dans le but de détecter la présence de cellules cancéreuses qui se sont détachées de la tumeur primaire ou de lésions métastatiques (les cellules tumorales circulantes) ou d’ADN tumoral circulant dans le sang d’un patient, explique l’hôpital.

Concrètement, il est désormais possible, via une simple prise de sang, de détecter des anomalies génétiques liées à certains cancers, de suivre l’évolution de la maladie, d’évaluer facilement l’efficacité d’un traitement ou de guider le choix d’un nouveau traitement.

La technique est peu invasive, simple à mettre en place et moins risquée comparée aux biopsies solides, qui consistent à effectuer un prélèvement directement dans la tumeur. Il s’agit en outre d’une méthode d’analyse efficace en cas de lésions ou tumeurs difficilement accessibles via une biopsie classique, pointe l’institut consacré aux maladies cancéreuses.

Le docteur Michail Ignatiadis, oncologue médical à l’Institut Jules Bordet et expert dans le domaine des biopsies liquides, a signé, avec George W. Sledge Jr et Stefanie S. Jeffrey, un article dans la revue scientifique Nature Reviews Clinical Oncology, qui aborde de manière concrète l’intégration des biopsies liquides dans la routine clinique.

« Déjà bien intégrées aux Etats-Unis, l’Europe doit aujourd’hui rattraper un certain retard face à l’intégration des biopsies liquides dans la routine clinique », souligne le Dr Ignatiadis. « Cela demande une vue d’ensemble claire sur les éléments à mettre en place afin que cela puisse se faire de manière intelligente et cohérente. Les biopsies liquides sont un nouvel outil de personnalisation de la prise en charge qui bénéficiera tant aux médecins qu’aux patients. C’est un pas important pour la lutte contre le cancer », conclut-il.

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