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Julien Damon, sociologue : «Les toilettes exacerbent les inégalités du monde» (entretien)

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

L’accès de tous à des toilettes, dans les pays pauvres mais aussi dans les pays riches, soulève des enjeux de fondamentaux. Parmi ceux-ci, la santé et la dignité humaine. Mais aussi l’égalité des genres, l’écologie ou l’économie.  

«C’est aux toilettes que j’ai composé mes meilleurs chansons», aurait un jour déclaré Paul McCartney. Comme il semblait à l’aise, le Beatle, pour faire cet aveu! Tout le contraire de la majorité des Occidentaux qui ne peuvent aborder le sujet des toilettes sans prendre un air dégoûté. Sans se sentir gêné. Ou sans tomber dans une grasse vulgarité, si ce ne sont les blagues enfantines truffées de ces audacieux «pipi-caca» qui font tant rire les moins de 6 ans…

Comment, pourtant, faire l’impasse sur ce lieu où un Occidental passe, en moyenne, dix minutes chaque jour, en quatre à cinq passages quotidiens? Soit six mois, sur une vie de quatre-vingts ans? Comment ne pas tenir compte du fait qu’au fil des années, ce même humain se sera délesté de trente mille litres d’urine et de six tonnes de matière fécale?

Beurk? Ailleurs dans le monde, pourtant, on évoque la question et l’accès à des sanitaires élémentaires avec tout le sérieux requis. C’est que sous la faïence blanche des toilettes se concentrent des enjeux fondamentaux, de santé publique bien sûr, de dignité humaine, mais aussi des enjeux égalitaires, écologiques, économiques. C’est ce qui a incité le sociologue français Julien Damon à pousser la porte de cette pièce étroite si particulière, intime et pourtant commune à tant d’humains…

Il faut plaider pour davantage de place pour les femmes. Une discrimination positive ne serait pas illégitime.

Vous affirmez que se préoccuper de la question des toilettes publiques revient à se préoccuper du monde. Pourquoi?

On a souvent l’impression que le sujet des toilettes reste anodin alors qu’en réalité, dans les pays pauvres en particulier mais aussi dans les pays riches, ce thème des toilettes révèle, voire exacerbe, les inégalités et rend compte du niveau de développement.

Je prends un seul exemple: à l’échelle internationale, aujourd’hui encore, plusieurs centaines de millions de personnes vivent sans aucun accès à des toilettes, soit environ 5% de la population mondiale. C’est une question d’indignité.

C’est aussi un danger puisque des centaines d’enfants meurent chaque jour d’avoir été en contact avec des eaux usées. Dans nos villes riches, en France comme en Belgique, ce sujet permet de mesurer les inégalités entre les personnes qui disposent d’un logement, donc de sanitaires, et celles qui n’en possèdent pas et qui, à ce titre, doivent trouver des solutions dans la ville.

Les toilettes soulèvent également la question des inégalités entre hommes et femmes puisque les toilettes publiques ont d’abord été conçues pour les hommes.

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Ce sujet permet encore de mesurer l’impact du vieillissement sur la population: vivant plus longtemps, hommes et femmes ont des besoins supplémentaires. Enfin, la question des toilettes reflète l’évolution du monde du travail puisque de plus en plus de gens sont mobiles et ont besoin, en se déplaçant, de trouver des solutions sanitaires dans l’espace public. Bref, s’intéresser aux toilettes revient à se pencher sur des dimensions assez fondamentales de la vie humaine, plus précisément de la vie urbaine.

Quelles sont les premières victimes de l’absence de toilettes publiques et pourquoi?

Dans les pays qui ne sont pas dotés d’infrastructures sanitaires, ce sont les enfants, parce qu’ils jouent et sont en contact avec des eaux usées. Ils sont ainsi contaminés par des maladies qui peuvent aller jusqu’à provoquer leur mort.

Ensuite, ce sont tous les habitants des grands bidonvilles, de tous âges, en grande fragilité sanitaire, qui contractent des maladies gravissimes comme le choléra. De facto, ce risque diminue leur productivité au travail et leur espérance de vie.

Dans les villes, les victimes de l’absence de toilettes publiques sont d’abord les sans-abri, ainsi que les travailleurs mobiles – chauffeurs de taxi, livreurs de repas à domicile – les femmes, qui disposent dans l’espace public de moins de solutions que les hommes, les touristes, les personnes âgées. Mais on pourrait considérer que nous sommes tous victimes de cette insuffisance de l’offre sanitaire dans les grandes villes.

Dans les grands bidonvilles, des maladies comme le choléra font des ravages. En Inde, notamment, la question de l’accès aux sanitaires est un vrai sujet d’Etat.
Dans les grands bidonvilles, des maladies comme le choléra font des ravages. En Inde, notamment, la question de l’accès aux sanitaires est un vrai sujet d’Etat. © getty images

On peut imaginer que les pays les plus pauvres aient d’autres priorités. Mais dans les pays riches pourquoi s’intéresse-t-on si peu à la question des toilettes publiques?

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, dans les pays pauvres, certains soutiennent qu’avant de mettre en place de grandes infrastructures sanitaires comme des hôpitaux, la priorité devrait être la résolution de ce problème basique d’accès à des sanitaires sécurisés.

Dans les pays occidentaux, en revanche, le sujet n’est pas pris au sérieux. Les responsables politiques qui s’y intéresseraient courraient le risque d’être moqués pour ne pas se focaliser sur des sujets plus nobles, comme la gestion des finances publiques, la lutte contre le Covid, ou les Jeux olympiques.

Ils ont peur, à juste titre sans doute, de voir leur carrière interrompue parce qu’ils auraient mis l’accent sur ce sujet qui touche aux fonctions humaines les plus basiques. Je pense que c’est la première raison de ce désintérêt. Il y a aussi une raison plus technique: en droit de l’urbanisme, la question des toilettes est bien cernée pour ce qui relève des logements privés et des bureaux et chantiers en matière de travail.

Mais dans l’espace public ou les lieux ouverts au public comme les bibliothèques, les gares et les centres commerciaux, il n’y a pas d’obligation suffisante qui pèse sur les gestionnaires de ces lieux: aucune ville n’est obligée de proposer des toilettes à sa population.

Vous êtes d’ailleurs partisan d’un droit aux toilettes qui imposerait aux communes d’en compter un certain nombre sur leur territoire.

En effet. Mon idée est qu’il y ait au moins une toilette gratuite, donc financée par la collectivité, propre et sécurisée pour, par exemple, cinq mille habitants. Le juste ratio doit être déterminé mais cela me semble une offre minimale.

Doit-on déduire de ce désintérêt pour la question sanitaire dans les pays occidentaux que l’humain du XXIe siècle entretient un rapport compliqué au corps et à ses excrétions? Au Moyen Age, on ne se formalisait pas de vider son pot de chambre par la fenêtre. Serions-nous devenus de purs esprits?

Il y a effectivement une évolution générale des gens en milieu urbain. Un processus de civilisation des mœurs, selon les termes du sociologue Norbert Elias, qui consiste à mettre de côté et le plus loin possible les manifestations corporelles de l’humanité, que ce soient les excrétions, les odeurs ou les bruits.

Depuis le XIXe siècle, l’être humain serait en quelque sorte devenu d’abord et avant tout une intelligence, un pur esprit. Alors que jusqu’il y a deux cents ans, nous vivions à côté des excréments – ce qui pouvait se révéler dangereux –, aujourd’hui, tout cela est repoussé grâce au système des égouts.

Jusqu’à la moitié du XXe siècle, en France comme en Belgique, trois quarts des logements privés ne disposaient pas de toilettes. Après la Seconde Guerre mondiale, la plupart de ces habitats se sont équipés d’installations sanitaires. Dès lors, les élus – et tous avec eux – ont pensé que l’on n’avait plus besoin de toilettes dans l’espace public.

A Paris, les vespasiennes ont été démontées, parce qu’elles étaient jugées impropres, inesthétiques et considérées comme un lieu de rencontre pour la communauté homosexuelle. On les a détruites à mesure qu’on équipait l’espace privé, alors que paradoxalement, nous sommes de plus en plus présents dans l’espace public et de plus en plus mobiles.

Comment expliquer que certains pays installent davantage de toilettes dans leur espace public que d’autres?

Depuis vingt ou trente ans, les villes qui investissent beaucoup dans ce secteur se trouvent dans certains pays émergents comme la Chine ou l’Inde. On y a installé des dizaines de millions de latrines, dans l’espace public et dans l’espace privé. Leurs autorités vantent d’ailleurs largement ces initiatives.

Dans un tout autre contexte moral, religieux, civique et un autre environnement culturel et de mœurs qui font de la propreté une valeur cardinale, les grandes villes de Corée du Sud et du Japon ont développé, à partir des années 1960 et 1970, des offres de toilettes publiques qui surprennent les Occidentaux: «Comment peut-on avoir de tels bijoux de propreté et technologie?».

D’autres villes encore ont investi et innové. Au début des années 1980, Paris a vu se déployer les sanisettes Decaux, autonettoyantes et offrant un accès égalitaire aux hommes et aux femmes. L’usage qui en est fait n’est toutefois pas toujours aussi propre que dans des villes du Japon. Mais toutes ces initiatives, dans tous les coins du monde, ne rencontrent de toute manière pas tous les besoins contemporains.

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Selon vous, les toilettes doivent-elles être gratuites dans l’espace public?

Oui. Pour une raison d’équité et d’efficacité. La gratuité assure l’équité envers des sans-abri qui ne peuvent se permettre de dépenser un euro à chaque visite dans des toilettes publiques. En outre, d’un point de vue pratique, n’importe quel usager peut à un moment ne pas avoir de monnaie en poche ou ne pas avoir de carte bancaire sur lui pour accéder à ces installations. Les économistes savent que la gratuité n’existe pas: il y a toujours quelqu’un qui paie. Donc pour moi, les villes doivent pouvoir offrir ce service basique à leurs habitants et le financer. D’autant que cela ne représente pas un coût extraordinaire pour la collectivité.

Les files devant les toilettes des femmes sont toujours plus longues que devant celles des hommes. Comment ramener un peu d’équité sur cette question?

Le passage aux toilettes pour les femmes leur impose de se dévêtir plus largement que les messieurs, ce qui leur prend plus de temps que celui qui est nécessaire aux hommes pour juste se débraguetter. Il faut aussi prendre en compte leurs périodes de menstruations et de grossesse, qui les conduisent à aller davantage aux toilettes.

Enfin, quand de jeunes enfants doivent se rendre aux toilettes, ce sont généralement les mamans qui les accompagnent, ce qui implique un plus long temps de passage pour elles. Pour résoudre ce problème, on peut augmenter le nombre de mètres carrés de toilettes dévolues aux femmes. Ou passer aux toilettes mixtes, ce qui aura pour conséquence de diminuer le temps d’attente moyen des femmes et d’augmenter celui des hommes.

Dans nos logements privés, d’ailleurs, les toilettes sont mixtes. Idem dans les avions ou les trains. La mixité n’en soulève pas moins quelques problèmes dans l’espace public: certains hommes préfèrent parfois rester entre eux, comme certaines femmes qui ne souhaitent pas non plus risquer des contacts avec des hommes au discours parfois graveleux ou susceptibles d’aller jusqu’à de la violence sexuelle à leur égard.

Le sujet de la mixité est donc intéressant comme perspective mais je pense qu’il faut d’abord plaider pour davantage de place pour les femmes. Dans certaines universités américaines, on a construit deux fois plus de toilettes pour femmes que de toilettes pour hommes. Cette discrimination positive ne me semble pas illégitime.

5% de la population mondiale vivent sans accès à des toilettes.

Les toilettes ne représentent plus aujourd’hui un enjeu uniquement sanitaire mais également écologique…

Pour développer nos toilettes à l’occidentale dans les grandes villes comme Londres, Paris ou Bruxelles, on a très largement étendu les systèmes d’égouts de manière à éloigner nos excrétions avec de l’eau potable.

Au XIXe siècle et pendant la plus grande partie du XXe, ça ne posait aucune difficulté. Mais aujourd’hui oui, parce que chaque chasse nécessite entre cinq et dix litres d’eau qui pourraient servir à autre chose. Pour répondre à ce défi, s’offrent plusieurs options: ne pas développer de systèmes d’égouts là où ils ne sont pas encore installés, construire des réseaux plus courts, étendre le système des toilettes sèches ou opter pour des toilettes séparatives entre les urines et les selles, ce qui permet de récupérer ces matières pour en faire de l’engrais.

Cette pratique, qui a constitué une tradition pendant des siècles au profit de l’agriculture, peut s’entendre et se réaliser à grande ampleur. Aujourd’hui, elle est le fait de ménages très investis ou militants mais cela peut se déployer. Bien sûr, ça fait sourire ou frémir une partie de la population mais ce sont là des sujets très sérieux parce qu’on ne peut plus gaspiller autant d’eau.

Les eaux pluviales ou grises (issues des machines à laver) pourraient aussi être utilisées pour la chasse des toilettes. Il y a donc plein d’innovations possibles pour être plus économes en eau. Car, dans la mesure où nous avons tous ces réseaux d’égouts en place dans les grandes villes, on ne passera pas à des systèmes de toilettes sèches en quelques années ni même en quelques décennies. Pour autant, développer des égouts n’a pas constitué une erreur au XIXe siècle. Ils ont sauvé des millions de vies: avant eux, les épidémies de choléra ont chaque fois causé la mort de milliers de personnes.

Quels sont les progrès enregistrés dans le recul de la défécation à ciel ouvert?

C’est l’un des objectifs de développement durable des Nations unies pour la période 2015-2030: l’accès à l’eau potable, aux toilettes et la fin de la défécation à ciel ouvert y figurent explicitement. Pour atteindre cet objectif, il y a certes les toilettes modernes développées par quelqu’un comme Bill Gates (NDLR: depuis 2011, le fondateur de Microsoft a investi des millions de dollars dans la conception et l’installation de toilettes à destination de régions coupées d’eau courante), mais aussi des systèmes de toilettes adaptées aux différentes conditions géographiques et climatiques et à des environnements culturels variés.

La proximité avec les excréments n’est pas vue de la même manière en Corée du Sud, en Belgique et en Inde. On constate de réels progrès, même si ceux-ci ne se produisent pas assez vite: en 2000, 1,3 milliard de personnes n’avaient pas accès aux toilettes, elles sont 500 millions aujourd’hui.

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Le marché de l’installation et du raccordement des toilettes représente un enjeu économique important. Il ne semble pourtant pas mobiliser beaucoup les investisseurs. Pourquoi?

Encore une fois, nous avons une vision assez européenne: on ne voit pas qu’à l’échelle du monde, en Inde et en Chine singulièrement, c’est un vrai sujet, au premier niveau de l’Etat. Il s’y tient des conférences et on y entend des discours politiques au plus haut niveau, qui abordent frontalement la question des toilettes et des efforts à faire sur ce front.

Les investisseurs et les industriels s’y sont impliqués au cours des trois dernières décennies. Car ce sujet y est vu comme essentiel pour le développement et la dignité humaine: pour plaire aux touristes, pour satisfaire les demandes de bien-être d’une population qui s’enrichit mais aussi d’un point de vue purement économique.

Des études de la Banque mondiale assurent qu’un dollar investi dans des toilettes de qualité rapporte à long terme cinq dollars parce que l’on réduit ainsi les coûts de suivi médical ou d’hospitalisation de ceux qui sont malades et que l’on augmente, aussi, la productivité de travailleurs moins absents.

Dans les pays riches, on n’entend pas les responsables politiques parler de ça, ni la présidente de la Commission européenne. Bien sûr, la situation n’est pas la même: dans les pays riches, il s’agit d’améliorer l’offre dans l’espace public tandis que dans les pays plus pauvres, il s’agit d’assurer une offre basique. Mais tout de même…

Les toilettes ont peu évolué en deux cents ans. On assiste désormais à une accélération des technologies qui pourraient aussi équiper les toilettes de demain. Quels sont les nouveaux progrès à attendre?

De vrais progrès technologiques existent. A Las Vegas, lors du Consumer Electronics Show, la grand-messe annuelle des innovations numériques et électroniques, des entrepôts entiers sont remplis de smart toilets, des toilettes intelligentes.

Dans certains cas, on peut considérer qu’il s’agit de gadgets, comme une télécommande d’eau chaude pour se nettoyer le fondement. Mais en matière de santé publique, ces toilettes intelligentes équipées de divers capteurs technologiques vous permettent, pour un très faible coût, de disposer chez vous de minilaboratoires d’analyses médicales puisque l’étude de vos urines, collectées chez vous, s’opère quasi en direct. Cela me semble un progrès possible, même s’il doit être encadré.

Les toilettes peuvent devenir un outil de suivi du bon usage des médicaments que l’on doit prendre, par exemple, et de nos paramètres constants d’humains, ce qui, pour le coup, ne relève pas du tout du gadget. En forçant un peu le trait, je considère que ces petits ajouts intelligents à nos toilettes pourraient être remboursés par la sécurité sociale.

Vous suggérez aussi de concéder aux bars et restaurants un droit d’accès gratuit aux toilettes pour tous et pas seulement pour leurs clients, en contrepartie d’une subvention des pouvoirs publics.

Cela existe déjà à Bruxelles, en Allemagne ou dans une moindre mesure à Londres. A côté des sanisettes classiques, nous usons tous, lors de nos déplacements dans les villes, des toilettes des bars et des restaurants.

On l’a d’ailleurs vu pendant la période du Covid, lorsque les bars et restaurants étaient fermés: les files devant les toilettes publiques ont atteint des longueurs considérables. Je pense que pour un coût modique pour la collectivité, de l’ordre de cent euros par mois et par établissement, il serait possible de demander l’ouverture des toilettes à tous.

Les gérants garderaient le droit de refuser cet accès si cela leur semble justifié. Il suffirait d’un simple autocollant à apposer à la devanture du bar ou du café pour que les passants, habitants ou touristes, sachent qu’ils peuvent utiliser ces toilettes. Ces lieux peuvent aussi être renseignés via des applis de géo- localisation. On imagine que certains établissements haut de gamme refuseront pour une question d’image mais pour d’autres, cela pourrait attirer des clients potentiels supplémentaires, ce qui est plutôt un jeu gagnant-gagnant.

Bio express

1971

Naissance, le 27 avril, à Champigny (Val-de-Marne).

2001

Obtient un doctorat en sciences sociales à l’université de la Sorbonne.

2002

Devient professeur associé en sociologie à Sciences Po.

2005

Est nommé chef du service Questions sociales au Centre d’analyses stratégiques du Premier ministre Dominique de Villepin.

2007

Devient chroniqueur aux Echos.

2023

Publie Toilettes publiques. Essai sur les commodités urbaines, Presses de Sciences Po, 216 p.

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