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Grippe, gastro, bronchite : les maladies hivernales aux abonnés absents

Marie Gathon Journaliste Levif.be

Alors que nous peinons à nous débarrasser du Covid, les virus saisonniers semblent pâtir des gestes barrières appliqués par la population.

Peut-être l’avez-vous remarqué également. Au sein de votre bulle, pas de maladie ou presque, pas même un petit rhume cet automne.

Pourtant, habituellement à cette saison, les maladies saisonnières battent leur plein : gastro-entérite, bronchite, bronchiolite et grippe circulent abondamment dans la population. Mais cela semble être différent cette année, comme en témoignent les professionnels de la santé.

En première ligne, les médecins généralistes constatent une baisse des consultations pour ce type de maladie saisonnière. Ils observent toutefois, comme lors de la première vague, une augmentation des pathologies psychiatriques.

Du côté des urgences pédiatriques, c’est également le calme plat, nous affirme le docteur Lemaire, qui travaille depuis de nombreuses années pour le CHC devenu le MontLégia. « Habituellement à cette période, juste après les vacances de Toussaint, nous sommes en plein pic des infections respiratoires chez les enfants. Actuellement, c’est plutôt comme si nous étions au tout début de l’automne », affirme-t-il sur base des observations de son équipe. « Mais cela commence tout de même à redémarrer », précise-t-il. « On peut dire que les mesures contre le Covid ont eu un effet très positif sur la santé des enfants », conclut-il.

Dans les pharmacies, le constat est identique. Les tiroirs sont pleins d’antibiotiques qui ne se vendent pas. Selon l’association pharmaceutique belge, les ventes d’antibiotiques ont chuté de 30% en 2020.

Comment expliquer la quasi-absence de maladies saisonnières ?

L’application des gestes barrière préconisés pour lutter contre l’épidémie de Covid a sans aucun doute un effet sur la propagation des autres microbes qui ont plus de mal à faire leur chemin parmi la population. Les mesures de confinement ont probablement des conséquences également.

Le fait que plus de personnes se soient fait vacciner contre la grippe peut également expliquer le peu de cas de grippes présents actuellement sur notre territoire, même si l’épidémie de grippe proprement dite connait généralement son pic en janvier-février.

Dans l’hémisphère sud, d’où nous arrive la grippe chaque année, l’épidémie n’a pas eu lieu non plus. Le fait que les gens ont très peu voyagé cette année a également empêché le virus d’arriver chez nous.

« On a constaté dans l’hémisphère sud que l’épidémie de grippe était pratiquement plate et ça c’était vraisemblablement lié aux gestes barrière qui sont aussi appliqués là-bas », confirme Alain Chaspierre secrétaire général de l’association pharmaceutique belge, interrogé par RTL.

Une épidémie plus forte l’année prochaine ?

Généralement, la grippe touche en 500.000 et 900.000 Belges chaque année. Cela représente entre 2 et 8% de la population. Selon les observations actuelles, cela ne devrait pas être le cas cette année. Bonne nouvelle ? Oui pour les services hospitaliers qui n’auront pas à gérer cette épidémie en plus de celle du Covid.

Par contre, moins de malades cette année, cela signifie aussi moins de personnes immunisées et davantage de personnes susceptibles d’attraper la grippe l’année prochaine. Car si la souche de la grippe varie chaque année, l’attraper permet tout de même de s’immuniser pour quelques hivers.

« Si on a une saison sans grippe ou avec très peu de grippe, il faudra s’attendre à ce que les années prochaines, la grippe reprenne un peu du poil de la bête. Il y aura alors peut-être plus de cas à ce moment-là. Beaucoup de gens n’auront pas été touchés par la grippe et donc moins de personnes seront immunisées », éclaire Isabelle Thomas, responsable du Centre National de la Grippe, interrogée par RTL.

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