Menace nucléaire : faut-il se procurer de l’iode en pharmacie ?
Suite à le menace de recours à l’arme nucléaire par la Russie de Vladimir Poutine, de nombreux belges pourraient être tentés d’aller récupérer des comprimés d’iode en pharmacie. Mais est-ce vraiment utile ? Réponse avec Arnaud Echement, porte-parole francophone de l’association pharmaceutique belge (APB).
Contexte
Mercredi 21 septembre, Vladimir Poutine a entretenu un allocution enregistrée pour faire le point sur la guerre en Ukraine. Le président russe a annoncé une « mobilisation partielle » des Russes en âge de combattre. Mais il a aussi laissé entendre qu’il était prêt à user de l’arme nucléaire pour défendre la Russie face à l’Occident, qu’il accuse d’être déterminé à détruire son pays.
« Un chantage nucléaire est aussi utilisé (…) J’aimerais rappeler à ceux qui font ce genre de déclarations que notre pays aussi possède divers moyens de destruction, dont certains sont plus modernes que ceux des pays de l’Otan », a déclaré le président russe.
« Nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger la Russie et notre peuple. Je dis bien tous les moyens (…) Ce n’est pas du bluff. »
À quoi sert l’iode ?
Comme expliqué sur le site belge de Risque nucléaire, les pilules d’iode doivent être prises de manière préventive en cas de catastrophe nucléaire: « en prenant au bon moment de l’iode stable, ou non radioactif vous faites en sorte que votre glande thyroïde soit saturée en iode et ne puisse plus absorber d’iode radioactif instable. »
Utile en cas de catastrophe, pas d’attaque
Le porte-parole de l’association pharmaceutique belge, Arnaud Echement, s’exprime sur les risques actuels avec la guerre en Ukraine. « L’iode n’a pas d’utilité dans le cadre d’une attaque nucléaire, mais bien dans le cadre d’un accident de centrale nucléaire« , nous explique aussi le porte-parole. C’est dans ce cadre là que les pharmacies distribuent de l’iode à la population. »
La menace du recours à l’arme nucléaire doit donc bien être différenciée des risques d’accident au sein d’une centrale. Il y a quelques mois, suite à l’invasion russe de la centrale ukrainienne de Tchernobyl, de nombreux Belges, craignant une catastrophe nucléaire, s’étaient rendus dans leur pharmacie afin de se procurer des comprimés d’iode.
Des consignes à suivre
Comme expliqué par le porte-parole de l’association pharmaceutique belge Arnaud Echement, « c’est bien d’avoir les comprimés d’iode préventivement chez soi mais il ne faut pas les prendre maintenant« . En effet, « il est important d’attendre le feu vert du gouvernement qui se matérialise par une annonce Be-Alert », précise-t-il.
Au niveau de la posologie, le porte-parole de l’APB rassure en expliquant que tout est indiqué sur la boîte : un quart de comprimés pour les bébés de moins d’un mois, un demi comprimé pour les enfants âgés d’un mois à trois ans, un comprimé complet pour les 3-12 ans et deux comprimés complets pour les personnes âgées entre 12 et 40 ans. Au-delà de 40 ans, le risque de cancer est moindre tandis la prise d’iode peut entrainer des effets nocifs : il est donc inutile de prendre les comprimés une fois passé cet âge.
L’association pharmaceutique belge précise que les comprimés peuvent être gardés pendant 10 ans : « l’iode, c’est stable comme du sel de cuisine » rassure Arnaud Echement.
Des stocks toujours disponibles
D’après l’APB, les stocks en pharmacie sont toujours disponibles et il y en a assez. « En 2018, les stocks ont été prévu pour toute la population belge concernée par une protection. L’iode en pharmacie reste à disposition pour les personnes n’ayant pas été chercher celle-ci pendant la campagne de distribution de 2018. »
Plus d’informations sont disponibles sur le site national du centre de crise.
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