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Faut-il privilégier les masques FFP2 dans la lutte contre le variant Omicron?

Tex Van berlaer Collaborateur Knack.be

Les experts suggèrent que le gouvernement devrait garder suffisamment de masques FFP2 en stock.  » En cas de variant plus contagieux, vous irez moins loin avec des masques ordinaires « , explique le virologue Marc Van Ranst. Cependant, il n’y a pas de recommandation pour la population générale.

« Faites un inventaire de tous les masques FFP2 dont nous disposons ». C’est le conseil que le virologue Marc Van Ranst (KU Leuven) donne au gouvernement.

Les masques FFP2 sont plus serrés autour du nez et de la bouche que les masques chirurgicaux ou en tissu. Selon la classification du masque, ils filtrent plus ou moins les aérosols, et pas seulement les grosses gouttelettes de salive.

Bref, alors que les masques « normaux » protègent principalement les autres, le masque FFP2 protège dans une large mesure la personne qui le porte. La différence de niveau de protection se reflète également dans le prix d’achat.

Contrairement à d’autres régions européennes, telle que la Bavière ou l’Autriche, le masque FFP2 n’a jamais été adopté dans notre pays. L’institut de santé Sciensano le recommande en premier lieu au personnel soignant exposé longtemps à des patients atteints de covid ou à de potentiels patients qui ne sont pas en mesure de porter un masque.

Le masque FFP2 figure également dans le dernier avis du Gems, le groupe d’experts qui conseille les autorités dans la gestion de la pandémie de coronavirus, et dont Van Ranst est membre. Le rapport suggère que le gouvernement achète davantage de masques FFP2 pour les personnes vulnérables dans des circonstances à risque. Toutefois, « cela ne peut compromettre l’approvisionnement en masques FFP2 pour les soins », mettent en garde les experts.

Van Ranst ne veut pas aller jusqu’à recommander de manière générale l’utilisation du masque FFP2. « Mais je pense qu’un gouvernement devrait avoir une idée de ce que nous avons en stock. En cas d’émergence d’un variant plus contagieux du virus, vous n’iriez pas bien loin avec des masques ordinaires. »

Cette assertion fait penser au nouveau variant Omicron, probablement beaucoup plus contagieux que le variant delta. L’Omicron n’est pas encore dominant dans nos régions, mais de plus en plus de cas confirmés apparaissent chaque jour.

Notre pays a une mauvaise expérience en matière d’approvisionnement de masques. Lors de la première vague, il est apparu qu’entre 2015 et 2018, Maggie De Block (Open VLD), alors ministre de la Santé, avait fait détruire des millions de masques. Le stock n’a jamais été complété.

Selon le SPF Santé publique, il y a un peu moins de 9,5 millions de masques FFP2 dans le stock fédéral. La Flandre a également son propre stock. Selon les données les plus récentes, ils sont au nombre de 1,15 million.

Sous le menton

Le virologue Steven Van Gucht confirme qu’il n’y a pas de consensus sur la recommandation générale du FFP2. « L’esprit de la discussion est plutôt de proposer le masque à bas prix à un groupe spécifique de personnes présentant un risque accru, comme les patients atteints de cancer et les personnes pour lesquelles les vaccins ne fonctionnent pas suffisamment en raison d’un système immunitaire perturbé. Ces personnes sont intrinsèquement motivées de porter un masque FFP2. »

Van Gucht pense que les masques FFP2 seront peu utiles contre le variant Omicron. « Au fond, le type de masque ne joue pas un rôle très important. Vous n’êtes rien avec un masque FFP2 s’il n’est pas utilisé correctement. On voit déjà beaucoup de gens avec un masque qui pend sous le menton ou qui bat sur le côté du visage. Qu’en sera-t-il pour le masque FFP2, plus inconfortable ? Garder ses distances, aérer et porter correctement le masque: ces gestes fonctionnent toujours, y compris contre le variant Omicron. »

Le biostatisticien Tom Wenseleers (KU Leuven) n’ose pas porter de jugement sur le déploiement des masques FFP2. « Mais personnellement, je doute que ce soit le moyen de réprimer la vague Omicron. Tout dépend également d’une utilisation correcte. Les vaccins adaptés me semblent la voie à privilégier, s’ils peuvent arriver assez vite ».

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