En combien de temps vais-je brûler? Sept questions pour tout comprendre sur les rayons UV (quiz)
Le retour du soleil fait du bien au moral, mais pas forcément à la peau. Les dangers de l’exposition prolongée, sans protection solaire, concernent toutes les carnations. Rappel et conseils en sept questions, à appliquer généreusement.
Il brille enfin autrement que par son absence. Après un printemps pourri, des semaines de pluie, des jours tout gris, le soleil daigne s’installer sur la Belgique. Si ses vertus ne sont plus à prouver, ses effets néfastes passent encore parfois entre les gouttes de crème solaire.
Se protéger la peau, particulièrement en cette saison, est obligatoire. Un geste encore trop souvent oublié, déplore la Fondation contre le cancer. Elle rappelle sur son site internet que quatre adulte sur cinq ont eu un coup de soleil en 2021, selon un sondage mené cette année-là.
Véronique Le Ray, directrice médicale et porte-parole de la Fondation, aime insister sur trois conseils. «Premièrement, il faut éviter le soleil dès que l’indice UV est supérieur à 3. Cela vaut normalement entre midi et 15h, mais cette plage horaire peut s’allonger certains jours. Ensuite, se couvrir avec des vêtements longs, chapeau et lunette. Ce sont autant de zones protégées des rayons du soleil. Et enfin, appliquer de la crème solaire toutes les deux heures, avec de préférence un facteur de protection 50.»
Un indice 50 de laboratoire
Quelle est la quantité idéale de crème à appliquer sur le corps? «Par membre, il faut compter plus ou moins une bonne cuillère à café, explique la directrice médicale. Avec une famille de quatre enfants, ça signifie un tube par jour. C’est évidemment beaucoup. D’où le fait qu’il est préférable d’éviter le soleil, lorsque c’est possible.»
Dominique Tennstedt, dermatologue aux clinique universitaire Saint-Luc, abonde dans le même sens niveau quantité et précise ceci sur l’indice de protection. «Un SPF 50 (NDLR: Sun Protection Factor, facteur de protection solaire) signifie normalement que je peux m’exposer 50 fois plus longtemps avant de risquer un coup de soleil que sans crème. Mais il y a une partie marketing là-dedans, ce sont des mesures de laboratoires, dans des conditions spécifiques, avec une quantité de crème idéale. Dans la vraie vie, cette quantité est rarement atteinte.»
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Deux catégories de protection se retrouvent sur le marché: les filtres chimiques et les écrans minéraux, principalement à base de métaux comme le titane ou le zinc. «Les filtres, pour être efficaces, doivent pénétrer la peau et ils absorbent les rayons UV. Les écrans minéraux fonctionnent plutôt comme des vêtements, ils réfléchissent les UV. Un filtre a donc besoin de temps pour pénétrer la peau et doit être mis 15 à 20 minutes avant l’exposition», précise encore Dominique Tennstedt.
Les écrans sont faits maintenant plutôt en nanoparticules. Ce qui peut poser d’autres problèmes. «Les nanoparticules deviennent un peu persona non grata parce qu’elles peuvent pénétrer par les voies respiratoires. C’est notamment pour ça qu’il est moins recommandé d’utiliser les formats de crème solaire en spray, car forcément cela vole partout, jusque dans le nez», explique le dermatologue.
Quels rayons UV me font brûler?
Parmi tout le spectre envoyé sur Terre par le Soleil, ce sont les rayons ultra-violets dont il faut le plus se méfier. Ils se décomposent en UVA, UVB et UVC. Les derniers ne parviennent pas jusqu’à la Terre, arrêtés par la couche d’ozone. «Heureusement d’ailleurs, car ils sont encore plus agressifs que les UVB, ceux qui brûlent la couche superficielle de la peau et donnent le cancer», précise le docteur de Saint-Luc.
Les UVA, eux, pénètrent plus profondément dans la peau, traversent l’épiderme. Ils sont responsables du vieillissement prématuré et constituent la majeure partie des UV qui parviennent jusqu’au sol, environ 95%. Moyen mnémotechnique pour retenir: A comme âge, lié au vieillissement.
Les autres rayons UV qui parviennent jusqu’au sol, les B, comme brûlures, causent les coups de soleil et augmentent le risque de cancer. Si les risques de brûlure dépendent du phototype de la peau, et touche peu ou pas les peaux les plus foncées, les cancers concernent l’ensemble des carnations.
Certaines populations sont à surveiller plus spécifiquement, notamment les enfants. Les deux interlocuteurs répètent cette phrase en cœur: «Les coups de soleil de l’enfance font les cancers de la peau à l’âge adulte». Le cancer de la peau est le plus fréquent en Belgique, touchant près de 45 000 personnes par an, rappelle la Fondation contre le cancer, lorsqu’on prend en compte les cancers invasifs et non invasifs.
Ces mises en garde posées, voici sept questions pour aller plus loin dans la compréhension des dangers des UV. Histoire d’en connaître un rayon.
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