Éducation sexuelle: beaucoup d’hommes ne savent pas où se trouve le clitoris
Une nouvelle émission fait beaucoup parler d’elle en Flandre. Le docteur Bea Show donne des cours d’éducation sexuelle aux jeunes entre 9 et 12 ans. Et aucune question n’est tabou. Une émission qui serait aussi utile pour les adultes selon les trois spécialistes qui la conseillent.
L’émission réalisée avec l’aide de trois professeurs émérites : Herman Tournaye, spécialiste en fertilité, explique la fécondation; le gynécologue Hendrik Cammu, le vagin et l’andrologue Veerle Vloeberghs, le pénis.
De l’avis des sexologues, les jeunes d’aujourd’hui comprennent plus ou moins comment tout cela se passe au niveau biologique, mais on oublie souvent de parler de l’expérience en tant que telle et encore moins à quel point cela peut être chouette ou bon.
Dans la première émission, le docteur Bea explique par exemple qu’il ne faut pas embrasser comme une machine à laver…
Tournaye: Embrasser quelqu’un n’est-il pas de toute façon basé sur le principe des essais/erreurs ? Mais c’est vrai qu’avec les explications du docteur Bea cela permet d’obtenir toutes les infos et après de ne retenir que ce qui nous intéresse.
Cammu: Peut-être qu’à neuf ans on est encore trop jeune pour ce genre d’information. À cet âge on ne comprend pas toujours ce que l’on voit.
Vloeberghs: Mais peut-être aussi qu’avec ce genre de programme on apprend plus qu’on ne se demande. Ce qui ne me semble pas une mauvaise chose.
Cammu: Par exemple, saviez-vous que les Asiatiques ne s’embrassent pas sur la bouche par peur des bactéries ?
Tournaye: Ou que les Africains ne sont pas habitués à se masturber. Beaucoup ne comprennent simplement pas le concept et lorsqu’on doit faire une analyse de sperme, il n’est pas rare qu’il reste dans la salle en ne sachant que faire.
Un jeune sur trois avait moins de 17 ans lorsqu’il a regardé pour la première fois un porno.
Cammu: Maintenant le porno est disponible en un seul clic. Sauf que la sexualité y est mise en scène. On doit ensuite expliquer au jeune : il ne faut certainement pas s’y prendre de cette façon. J’ai remarqué un autre phénomène étrange lié ça ces 20 dernières années. Les femmes se rasent de plus en plus. Avant les hommes ne voyaient pas vraiment les organes sexuels de la femme qui étaient cachés par une toison. Aujourd’hui, si. Avec comme résultat qu’aujourd’hui on pense savoir à quoi un vagin devrait ressembler et autant de femmes frustrées. Pourtant un vagin « anormal », ça n’existe pas.
Les parents ne partent-ils pas trop souvent du postulat que les enfants savent déjà tout ?
Tournaye: Je remarque que, souvent, ce sont les enfants qui n’insistent pas. Mes enfants savent que le zizi va dans une fente, mais ils ne vont que rarement au-delà.
Cammu: Les enfants veulent une réponse concrète à une question précise. Il ne faut pas dire : Viens t’assoir deux secondes, j’ai un truc à te dire. Ça ne marche pas comme çà.
Tournaye: Je suis certain que ce genre d’émissions remplit un vide. Cela peut servir de base aux parents pour expliquer certaines choses.
Cammu: Il pourrait aussi le rediffuser un peu plus tard, puisque pour les adultes aussi l’émission est utile. Certains hommes ne savent toujours pas où se trouve le clitoris. Pourtant même si seul 0.5 centimètre est visible, il fait tout de même plus de 11 centimètres de long et est une source de plaisir.
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