D’où vient la mélancolie estivale?
La déprime saisonnière ne serait pas qu’un mal hivernal. De nombreuses personnes ressentent également un blues estival. On estime que près d’une personne sur 1000 en souffre.
Pour diverses raisons, il est fréquent de se sentir seul pendant les vacances d’été. Pour preuve, les numéros d’aide psychologique constatent une hausse des appels de gens qui se sentent seuls en été.
Pour ceux qui souffrent de blues estival, les beaux jours suggèrent une fausse promesse de bonheur. L’offre de chose à faire est pléthorique et il y a comme une pression sociale à s’amuser. Or un soleil radieux n’est pas forcément gage de mieux-être et peut même renforcer la mélancolie. Si contrairement à l’ambiance générale, on se traine, on pourrait finir par croire qu’on a un problème.
Amis et famille sont loin aussi. Tout comme les psychologues et médecins généralistes, béquille mentale pour certains, font eux aussi une pause. Ces absences font qu’il est plus facile pour les personnes déjà fragiles de tomber dans l’isolement. Dans les cas les plus extrêmes, on parle de dépression estivale. C’est le psychiatre sud-africain Norman E. Rosenthal qui a pour la première fois décrit le phénomène de la dépression saisonnière dans les années 1980, bien que les premiers cas référencés remontent à 1854. C’est une dépression persistante qui réapparaît chaque année, toujours à la même période.
Il n’y a pas de cause unique. C’est presque toujours le résultat d’une combinaison de facteurs : l’hérédité, les caractéristiques personnelles et le parcours de vie d’une personne. Le professeur Filip Raes, psychologue clinicien à la KU Leuven: « Dans les dépressions estivales, le changement des saisons joue un rôle, mais aussi la disparition de la routine. C’est une période de congés, les gens n’ont pas besoin d’aller au bureau, les enfants sont à la maison…. Pour certains, de tels changements ont un impact négatif sur leur humeur. »
Le changement de la quantité de lumière joue également un rôle. En été, les jours sont plus longs et cela peut perturber notre rythme de sommeil et un manque de sommeil affecte notre humeur.
Enfin, il y a aussi les réseaux sociaux qui peuvent encore venir renforcer la mélancolie estivale. Regarder les photos de vacances d’autres personnes peut nous affecter, dit Rosenthal au Times. « En été, il semble que tout le monde soit à son top, en bonne compagnie dans les endroits les plus époustouflants. Si vous vous êtes assis tout seul dans votre canapé à la maison, vous risquez de ressentir cela comme un échec. »
Tout cela fait que certains attendent avec impatience l’automne.
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